Kaïs Saïed, SNJT, Code des changes... Les 5 infos de la journée    Une rencontre Zelensky-Poutine de moins en moins probable    Mouvements au sein des gouvernorats : trois responsables territoriaux démis de leurs fonctions    Hichem Mechichi : l'indépendance de la BCT, hier sacralisée, aujourd'hui piétinée    Flottille "Soumoud" : une campagne de dons pour soutenir la participation tunisienne à la mission vers Gaza    Martyrs de la Garde présidentielle : la Fondation Fidaa à l'écoute des ayants droit    Tunisie – Marché monétaire : Le TMM reste stable autour de 8 % en 2024    Crise du logement en Tunisie : 50 % de baisse des achats, un marché en danger    L'heure des prédateurs, version tunisienne    Forum économique tuniso-japonais : vers des projets concrets dans l'eau et la technologie    Top 3 des Marchés des Dattes Tunisiennes : Italie, Allemagne, Espagne en Tête    Une nourrisson palestinienne meurt de faim à Gaza    Le Tunisien Moez Chargui en finale du Challenger de Hersonissos en Grèce    Jamal Eddine Limam quitte ses fonctions de directeur sportif du Stade Tunisien    Campagne de contrôle : des centaines de climatiseurs dangereux retirés du marché    Céréales 2025 : 11,78 millions de quintaux récoltés    Fin de l'Hôtel du Lac : démolition du monument brutaliste de Tunis qui a inspiré le Sandcrawler de Star Wars    Code des changes, révision du statut de la BCT : ce que prépare le Parlement    Kia EV4 fait preuve d'une endurance exceptionnelle grâce à sa batterie hautement performante    Croissance économique : le doute ne serait-il pas légitime ?    Zaineb Naoui offre 3 médailles d'or et 3 médailles d'argent à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'haltérophilie 2025    Dar Allouch : un père et ses filles tués dans un accident de moto    Les Tunisiens sous les Casques bleus    Ligue 1 – 3e Journée – Matchs avancés : L'EST corrige la JSK    Kaïs Saïed dialogue avec les docteurs en sit-in et promet des solutions d'emploi    Alerte météo : vents forts attendus dans plusieurs régions    Sfax : la gare vandalisée par des supporters, des suspects arrêtés    Juillet 2025 : Un mois extrême en Tunisie entre chaleur intense et pluies inattendues !    Séisme de magnitude 7,5 entre l'Amérique du Sud et l'Antarctique : alerte levée    Ahlam illumine Carthage : un retour chargé d'émotion 28 ans après    En photos : Kaïs Saïed à pied de Montfleury à Lafayette    DE MELLASSINE À BAB SAADOUN Saïed à pied et en immersion dans les quartiers de Tunis    Donald Trump obtient l'annulation d'une amende record de 464 millions de dollars    People Like Us : la nuit qui va électriser La Closerie ce samedi 23 août    Vandalisme à Sfax : plusieurs suspects arrêtés, une enquête ouverte    Soirée Oum Kalthoum à Carthage : May Farouk envoûte un public avide du répertoire de l'Astre de l'Orient    Festival El Jem World Music : Gipsy Kings pour la première fois en concert en Tunisie    ONU - Désinformation en zones de conflits: Dissuader, criminaliser    Le président de la République : l'Etat social, un engagement irrévocable    Décès d'Ahmed Bennys, pilier du cinéma tunisien et africain    Eya Hosni et Yasmine Radhouani offrent une pluie de médailles d'or à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'Haltérophilie    Trump : 'Aller au Paradis', la vraie raison derrière sa quête de paix en Ukraine    Trump et les dirigeants européens : vraie photo ou deepfake ?    Haltérophilie : triplé en or pour la Tunisienne Eya Hosni à Accra    Dhafer L'Abidine dans le prestigieux casting du film palestinien PALESTINE 36, candidat aux Oscars 2025    Les Défis du Chott de retour pour une 28e édition : le Sud tunisien prend la tête de course    Après cinq ans d'interruption, le Festival d'El-Kossour renaît grâce au mécénat de SOSTEM SFBT    D'ex-capitaine des Fennecs à boss de l'EST : qui est Yazid Mansouri ?    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le harcèlement des artistes et des journalistes continue de plus belle
Publié dans Le Temps le 11 - 02 - 2015

Avec l'avènement de la deuxième République, la Tunisie est dotée des meilleures institutions de l'Etat de droit sensées protéger les libertés individuelles et notamment la liberté d'expression. Hélas, les mauvaises pratiques ont la peau dure et les artistes et les journalistes en sont les premières victimes.
Les deux derniers cas ceux du jeune et célèbre humoriste Migalo, de son vrai nom Wassim Herissi et celui de la jeune journaliste Hana Medfai (Radio régionale du Kef) sont assez révélateurs.
Le jeune humoriste Migalo est connu pour ses sketchs légers dans lesquels ils critique la classe politique. Ces sketchs ont allégé durant ces 4 dernières années la pression politique. Tout le monde attendait impatiemment son rendez-vous quotidien à la radio et ses quelques apparitions à la télé. Cette liberté d'expression lourdement et fraîchement acquise depuis janvier 2011, dérange et n'est pas du goût de tout le monde.
Quand un policier, en civil de surcroît, arrête sans raison valable un citoyen, le traîne au poste de police et le traite de tous les noms gratuitement, on se dit qu'au fond, rien n'a peut-être pas changé !
Wassim Herissi, vient de vivre cela avant-hier. Il a été retenu au poste de police sans raison valable, juste parce que le policier en question en a décidé ainsi. Wassim, parce qu'il est célèbre et connu, a été libéré. C'est en tout cas ce que lui avait dit le policier en question : « Tu as de la chance, des personnes m'ont appelé pour te lâcher. Sinon, tu passeras la nuit ici.»
Une double inquiétude saisit l'opinion publique et les activistes : Wassim a-t-il été arrêté pour sa critique et pour ses sketchs virulents ? il l'a déjà annoncé il y a deux semaines à peine : certains hauts responsables du parti majoritaire n'apprécient plus le contenu. Par ailleurs, l'arrestation de Wassim soulève le voile sur une réalité très alarmante. Ce genre d'arrestation est quotidien. Les citoyens en sont victimes tous les jours. Une très grande partie des personnes arrêtées et de détenus ont connu le même sort que Wassim. Si Wassim a eu plus de chance, d'autres, non.
Hana Madfai est une jeune journaliste radio assez audacieuse. Son émission «Miroir de la société» diffusée à la radio régionale du Kef tous les samedis, dérange et défraie la chronique. Très suivie par les auditeurs du Nord-Ouest, elle est connue pour ses thèmes peu évoqués par ses confrères de la région. Loin des sentiers battus Hana a choisi de s'aventurer dans le tabou afin de lever le voile sur des humiliations que subissent, depuis des lustres, les habitants de la région en silence sans oser en parler. Son choix a porté une fois sur le harcèlement sexuel au sein des établissements scolaires. Depuis, elle est entrée dans la spirale des procès et des interrogatoires de toutes parts.
Hier, devant le juge du tribunal de Première Instance du Kef, Hana a répété publiquement et pour la énième fois sa version des faits. Retour sur un procès.
L'affaire remonte au 29 mars 2014. Ce jour-là, Hana Madfai évoquait le thème du harcèlement sexuel dans les écoles. Un des auditeurs a intervenu énonçant publiquement le prénom d'un jeune présumé fauteur qu'il aurait accusé de harceler sexuellement les enfants à l'école. Depuis cette intervention du citoyen, l'affaire a pris un nouveau tournant. Le Temps a appelé la journaliste pour qu'elle s'explique une fois de plus
«Je l'ai dit et redit et, fort heureusement, j'ai la preuve concrète : ni l'auditeur qui a appelé ni moi avons énoncé le nom de famille dudit garçon. L'auditeur a juste annoncé le prénom. J'ai été appelé à deux reprises par la police en tant que témoin. Quelques temps plus tard, je suis accusée ! La délégation de la protection de l'enfance au Kef m'accuse d'avoir énoncé sur antenne l'identité d'un jeune garçon. Pourtant ce n'est pas le cas. La police et le tribunal possèdent l'enregistrement de ladite émission.
J'ai beau avoir donné à la famille, aux syndicats et à la représentante de la délégation de la protection de l'enfance le droit de réponse, rien n'y fait. La représentante de la délégation m'a même insultée et agressée sur antenne. Aujourd'hui, le procès a été reporté à la demande d'un collectif d'avocats qui s'est proposé de me défendre volontairement. Ce qui m'a encore plus choqué c'est que j'ai reçu la convocation du tribunal de manière illégale. Elle ne m'a pas été envoyée par voie postale mais remise en main propre par un des habitants de la ville. Je suis accusée de diffamation alors que l'enregistrement prouve parfaitement mon innocence. Heureusement que la direction générale de la radio, la société civile kéfoise, mes confrères et plusieurs avocats me soutiennent. Mon but est de lever le voile sur les humiliations que subissent les gens les plus faibles dans ces régions et qui se taisent parce qu'ils ont peur. Cette pression de la part des institutions publiques sur les médias persiste. Mais je continuerai la route que j'ai choisie pour illuminer les zones sombres et aider mon prochain que cela plaise ou pas. Les menaces que je reçois de toutes parts n'y feront rien.»
Hana Medfai nous déclare que son procès est reporté pour le 25 février à la demande du collectif d'avocats de défense.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.