On peut se la couler douce et affirmer haut et fort, qu'ils ne passeront pas. Forcément, ce n'est pas nous qui faisons rempart. Une intime conviction ? C'est qu'elle ne tient plus la route lorsqu'il faut encore, rajouter à la liste de nos martyrs, d'autres noms, tombés pour l'amour de la République, lâchement assassinés par des terroristes sanguinaires, cette fois-ci affidés à la katiba « Okba Ibn Nafaâ », qui a dû se retourner dans sa tombe un millier de fois, depuis que des criminels, sous couvert de défendre l'Islam, ont foulé aux pieds tous ses principes, et tous les fondements de l'humain, en se revendiquant de son héritage posthume, histoire d'asseoir une légitimité qui repose, en réalité sur une immense supercherie. Mais ce n'est pas leur genre, n'est-ce pas ?, de s'embarrasser d'un détail. Ils se sont investis d'une mission : ils vont l'accomplir. Quatre martyrs de la Garde Nationale de Boulaâba (Kasserine), en auront payé le prix fort... Comment taxer la bêtise ? Comment surtout l'arrêter ? Il se trouve que l'infiltration de tout le corps sécuritaire du pays, à divers niveaux, toutes proportions gardées cela va de soi, par des individus sans foi ni loi, pour qui le drapeau ne veut plus rien dire, est une explication, pour simpliste qu'elle puisse paraître, qui pourrait expliquer beaucoup de choses. Ou alors il faut donner sa langue au chat. Mais ce n'est pas vraiment la meilleure idée. Il y a un ennemi, et il faut le combattre. Le problème c'est que les terroristes doivent retourner cette logique dans le sens qui leur convient le mieux. Sauf que la loi de la jungle s'applique dans la jungle. Et il ne faut surtout pas qu'ils aient le dernier mot ! Qui sont-ils ? Que nous veulent-ils ? Des pions sur un échiquier ? Et le libre arbitre ? Il ne faut pas se voiler la face : il y a un terrain favorable, un terreau nauséabond où toutes ces forces du mal ont eu tout loisir de prendre racine, avant d'essaimer, un peu au petit bonheur la chance, un peu stratégiquement, avant d'opérer à leur première frappe. Il aurait fallu veiller au grain... Il se trouve qu'il y a eu un moment de flottement, où la vigilance s'étant relâchée, ils ont pu s'engouffrer par la brèche. Au nom de l'Islam. Qui n'a certes rien, mais alors rien à voir là-dedans. N'en déplaise aux « padamalgamistes » qui hantent la toile ces derniers temps, et qui font leur lit de toute cette tragique actualité, dont on se passerait bien. Le problème, c'est que la Libye voisine est à quelques encablures de nos frontières. Et que ce qui s'y passe, a forcément de grandes répercussions intra-muros. Déjà qu'on n'est jamais mieux servis que par soi-même, si, de surcroît, le contexte s'y prête, les choses risquent d'aller dans un sens qui n'est pas celui que nous recherchons. Certes pas. Et si notre petit -Grand- pays, reposait en fait, sur un immense lit de pétrole et que nous sommes les derniers à l'ignorer ? A Dieu ne plaise... Nous refusons le cadeau. C'est même notre ultime chance de nous en sortir. Et à dire vrai, elle n'est pas minime. Est-ce une raison pour ne pas sévir ? Contre tous ceux qui menacent notre pays, et qu'y rêvent d'y étendre leur empire de pacotille, qui repose, certes, sur des milliards de dividende engrangés par la manne pétrolière mais pas seulement, il n'y a qu'une seule réponse : le gant de velours appartient à une autre époque. Il est impératif qu'ils sachent qu'elle est bel et bien révolue...