La tension risque de monter d'un cran entre ministère de l'Education et les syndicats des enseignants durant les prochaines semaines. Alors que le syndicat général de l'enseignement secondaire a publié vendredi après-midi un communiqué dans lequel il a annoncé la poursuite du mouvement de boycott des examens du deuxième trimestre jusqu'à ce qu'un accord soit conclu avec le ministère, le syndicat général de l'enseignement a annoncé, hier, que sa commission administrative se réunira le 16 mars pour évaluer le processus des négociations avec le ministère et programmer des mouvements de protestation contre la non-application des accords déjà conclus avec les précédents gouvernements. «La commission administrative devrait programmer une série de protestations pouvant aller jusqu'à la grève pour contester les faux-fuyants et les manque de sérieux du ministère en ce qui concerne les négociations relatives aux revendications des instituteurs», souligne le secrétaire général-adjoint du syndicat général de l'enseignement de base, Mastouri Gammoudi. « Lors des deux séances de dialogue tenues avec les représentants du syndicat en février, le ministère s'est contenté de faire des promesses et de réaffirmer sa prédisposition au dialogue, sans avancer des propositions concrètes», a-t-il ajouté. M. Gammoudi a également précisé que le ministère de tutelle met encore et toujours la balle dans le camp de la présidence du gouvernement en ce qui concerne les diverses revendications ayant des répercussions financières. Réforme du système éducatif Le syndicat général de l'enseignement de base attachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) réclame notamment l'abaissement de l'âge du départ à la retraite à 55 ans pour les enseignants ayant achevé 35 ans de service, la création d'une indemnité de travail administratif conformément au statut des instituteurs déjà paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) et la régularisation de la situation professionnelle des instituteurs suppléants. Il revendique aussi l'octroi aux enseignants d'une indemnité de fin de service et d'une prime de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux descendants des enseignants. Le syndicat souhaite, par ailleurs, le lancement d'un dialogue sur la réforme du système éducatif afin d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux. Selon le dernier classement réalisé par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), les élèves tunisiens figurent parmi les plus cancres à l'échelle mondiale. La Tunisie est classée 61ème sur 65 dans le domaine de la performance des élèves en sciences, 56ème /65 en ce qui concerne la performance des élèves en compréhension de l'écrit, et 59ème /65 pour ce qui est de la performance en mathématiques. A noter dans ce cadre que les décisions prises par l'ancien ministre de l'Education et relatives au retour du concours obligatoire de la 6ème année et à l'enseignement des langues étrangères dès les premières années de l'enseignement de base (le français à partir de la 2ème année et l'anglais à compter de la 3ème année) ont été déjà annulées.