Le syndicat général de l'enseignement de base et le syndicat général des inspecteurs de l'enseignement primaire ont organisé, hier devant l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), un rassemblement de protestation contre les décisions «précipitées» du ministre de l'Education relatives au retour du concours obligatoire de la 6ème année et à l'enseignement des langues étrangères dès les premières années de l'enseignement de base. Des parents d'élève ont également pris part à cde rassemblement au cours duquel une lettre explicative a été remise au président de l'Assemblée. «Les décisions du ministre de l'Education relatives à la réintroduction dès l'année scolaire 2014-2015 du concours obligatoire de la 6ème année de base qui permet le passage de l'école au collège (jusqu'ici ce concours facultatif permettait l'accès aux collèges pilotes, NDLR) et à l'enseignement du français et de l'anglais respectivement à partir de la 2ème année et de la 3ème année primaire à partir de l'année scolaire 2015-2016 sont irréfléchies, infondées, précipités et sans aucune assise scientifique», souligne le secrétaire général du syndicat des inspecteurs de l'enseignement primaire, Noureddine Chemingui. Et d'ajouter : «Le ministre a pris ces décisions de façon unilatérale, et n'a pas mené des concertations avec les syndicats de l'enseignement et les autres parties impliquées dans le système éducatif national». M. Chemingui a également précisé que les syndicats de l'enseignement s'opposent au retour du concours obligatoire de la 6ème année de base en raison de la rupture brutale qu'il représente en termes d'approches pédagogiques appliquées. «Il est inconcevable que l'on applique l'approche par compétences entre la 1ère et la 5ème année de base et de passer ensuite brusquement vers une sélection rigoureuse à travers un concours», détaille-t-il. Le responsable syndical estime, d'autre part, que la décision relative à l'enseignement des langues étrangères dès les premières années du cycle de l'enseignement de base ne s'adosse à aucune étude scientifique prouvant l'efficacité de cette mesure. Sur ce même point, le secrétaire général du syndicat des inspecteurs de l'enseignement primaire a attiré l'attention sur le manque de ressources humaines qui veilleraient sur l'enseignement du français et de l'anglais respectivement à partir de la 2ème année et de la 3ème année de base aussi bien dans le domaine de l'enseignement proprement dit que dans celui de l'encadrement pédagogique. Il est à rappeler que le ministre de l'Education, Fethi Jarray, avait expliqué le retour du concours obligatoire de la 6ème année et l'enseignement des langues étrangères dès les premières années de l'enseignement de base par la nécessité d'améliorer le niveau de nos élèves. Selon le dernier classement réalisé par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), les élèves tunisiens figurent parmi les plus cancres à l'échelle mondiale. La Tunisie est classée 61ème sur 65 dans le domaine de la performance des élèves en sciences, 56ème /65 en ce qui concerne la performance des élèves en compréhension de l'écrit, et 59ème /65 pour ce qui est de la performance en mathématiques.