Un mandat de dépôt a été émis, hier, à l'encontre de l'humoriste Wassim Hrissi (alias Migalo), de l'animateur vedette de télévision Moez Ben Gharbia et du directeur de la société V-Production, Abdelhak Toumi, suite à une plainte pour «usurpation d'identité et tentative d'escroquerie» déposée par l'homme d'affaires proche de l'ancien clan au pouvoir, Hamadi Touil. Ce mandat de dépôt a été émis après que les prévenus aient été entendus par la sous-direction des affaires criminelles au centre de la police criminelle de Gorjani, à Tunis. Des zones d'ombres entourent encore cette arrestation surprenante. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme d'affaires Hamadi Touil, en fuite en France depuis le 15 janvier 2011 et qui fait l'objet de plusieurs mandats d'amener, a déposé auprès du Tribunal de première instance de Tunis une plainte dans laquelle il accuse Wassim Hrissi, Moez Ben Gharbia , Abdelhak Toumi et l'animateur Amine Gara d'avoir voulu l'escroquer en usurpant l'identité du président de la République, Béji Caïd Essebsi. Dans le cadre de cette affaire, Amine Gara a été entendu et laissé en état de liberté. Selon des sources judicaires, l'humoriste Wassim Lahrissi, qui est connu pour ses imitations dans les émissions «Sayes Khouk» et «Chellet Amine» animée par Amine Gara sur Mosaïque FM, s'est fait passer pour Béji Caïd Essebsi en parlant à Hamadi Touil qui cherchait vraisemblablement de trouver un arrangement avec le locataire du Palais de Carthage. Le porte-parole du parquet, Soufiène Sliti, a précisé que les prévenus sont poursuivis pour «offense au président de la République, escroquerie et usurpation d'identité conformément aux articles 32, 67, 159 et 291 du Code pénal. Ils comparaîtront devant le tribunal de première instance de Tunis le 26 mars prochain. Intervenant sur Shems FM, Me Fethi Mouldi, l'avocat de Moez Ben Gharbia, a cependant affirmé qu' «il ne s'agit aucunement d'une affaire criminelle mais d'un travail journalistique d'investigation qui visait à éclairer l'opinion publique sur des cas de corruption ». Me Mouldi a également indiqué que l'affaire «aura d'autres répercussions », sans plus de précision. Par ailleurs, la présidence de la République a annoncé, dans un communiqué rendu public hier, qu'elle n'a aucun lien avec les procédures judiciaires en cours concernant les prévenus en question. Elle a précisé par ailleurs que cette affaire relève du ressort des autorités judiciaires, en ne manquant pas de rappeler que la liberté d'expression et de la presse, constitue un acquis garanti par le président de la République. A noter que l'humoriste et imitateur Wassim Herissi avait été arrêté le 9 février par la police sans motif convaincant pendant quelques heures avant d'être remis en liberté. Un agent de police avait alors demandé à l'humoriste qui quittait son domicile ses documents d'identité avant de lui ordonner de le suivre au poste de police. Migalo a été relâché après quelques heurtes, vu que le policier qui l'a interpellé n'a rien pu retenir contre lui.