Ça ne passe pas. Et ça ne convainc personne ! Il y aurait eu mort d'homme ? On aurait compris. Atteinte, avérée, à la sécurité de l'Etat ? Il n'y a pas à discuter, il faut sévir. Implication dûment prouvée, avec une Intelligence d'un autre pays ? On ne temporise pas, on réagit, et le plus tôt sera le mieux. Tentative de « Putsch » ? Idem. Qui sème le vent récolte le « tempo » comme dirait l'autre, mais là il y a maldonne. Ce n'est pas possible, on croit rêver ! Qu'ont donc commis, Moez Ben Gharbia et Wassim Hrissi (Migalo), comme méfaits gravissimes, pour faire ainsi l'objet, d'un mandat de dépôt, et être jetés, illico-presto, derrière les barreaux, comme de vulgaires criminels, lors-même que de véritables criminels justement, courent toujours. Les responsables de l'assassinat de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi par exemple. Soit dit en passant... Quand « Abou Iadh » passait, comme une « lettre à la poste », miraculeusement, d'entre les mains des forces de l'ordre qui avaient pourtant bouclé le périmètre de la mosquée « El Fath », sans être inquiété outre-mesure, les instances concernées n'avaient pourtant pas montré autant de zèle, à agir vite et bien, pour rattraper le coup, lui laissant largement le temps de se faire « la belle », étant frappés d'une soudaine cécité, et oubliant leur « célérité » légendaire au vestiaire, obéissant à des ordres « occultes », les chemins du Seigneur étant impénétrables, jusqu'à nouvel ordre... Il paraît que tout cela appartient à une autre « époque ». Enfin, on croyait. N'est-ce pas pour cela que l'on avait voté « pour » en votant « contre » ?, un projet sociétal, et une Tunisie qui ne ressemble pas à la majorité des Tunisiens. Mais ce n'est pas pour que l'on nous fasse prendre des vessies pour des lanternes. Le hasard n'a rien à voir avec cette affaire. Lorsque Migalo a été arrêté le 9 février dernier, et combien même il aurait été libéré quelques heures plus tard, il y avait eu comme un malaise qui n'avait eu de cesse de flotter dans l'air. On prend les mêmes et on recommence, il y a sûrement anguille sous-roche. Autrement, il est facile d'abattre les cartes, pour faire la lumière sur tout cela en levant tous les équivoques. Pourquoi attendre le « week-end » ? Cultiver, volontairement le flou, en faisant passer des messages « subliminaux » s'il en est, suggérant que le journaliste et l'humoriste auraient commis quelque sombres « avanies », ayant suscité l'accélération de la procédure à leur égard, et ne rien expliquer de tout cela, autant aux médias qu'à l'opinion publique qui est, qu'on le veuille ou pas, en ébullition ne serait-ce qu'au sein de la « globo-sphère », ce n'est pas à proprement parler très ingénieux. Temporiser, encore une fois en ce cas de figure, c'est enfoncer le clou et aggraver le cas. La transparence est de mise, dans ce genre d'affaires. Et sûrement pas parce que Ben Gharbia ou Hrissi seraient au-dessus de la loi. Ce n'est pas cela du tout ! En aucune façon ! Mais, parce que, à moins qu'il n'ait été établi, sans l'ombre d'un doute, qu'El Qaida au Maghreb Islamique aurait versé des dividendes aux deux « prévenus », ou que, preuve a été faite que Wassim Hrissi s'est avéré être le cerveau de l'EI (Etat Islamique) intra-muros, et Moez Ben Gharbia, celui de Boko-Haram, franchement, cela dépasse l'entendement... Alors, il paraît que la présidence de la République a déclaré qu'elle n'avait aucun lien avec cette procédure, donc d'une certaine manière, qu'elle s'en « lavait les mains », primauté de l'indépendance de la Justice oblige. Indépendance de la justice, on veut bien, c'est même salutaire, c'est même à saluer, et c'est même ce que tout le monde doit appeler de ses vœux. Cela, c'est entendu. Mais là, il y a eu cumul de faux pas. Depuis quelques temps... Un blogueur, traduit devant la justice militaire, alors que cela ne relève pas de sa compétence, avant d'être jeté en prison, ce n'est pas très rassurant sur l'avenir de la liberté d'expression sous nos douces latitudes. Aujourd'hui, c'est le tour d'un humoriste, et d'un journaliste-télé. Les deux, incroyablement doués dans leurs domaines de compétence. Le nouveau président de la République, agacé d'être imité par Migalo, l'humoriste étant doué, c'est le moins que l'on puisse dire, la ficelle est trop grosse, et ne peut servir de mobile à l'arrestation. Moez Ben Gharbia, en tant que journaliste dont la réputation n'est plus à faire, à l'intelligence affûtée, et qui n'a, du reste, pas la langue dans sa poche non plus, aurait constitué avec lui une « association de malfaiteurs » pour faire pression sur un homme d'affaires, qui fraierait avec le « défunt ? » clan Trabelsi, pour lui soutirer des fonds ? C'est cousu de fil blanc et il faut se lever très tôt pour y adhérer. Usurpation d'identité ? Dans la perspective d'une investigation journalistique, on ne voit pas où est le problème, ou alors, on s'est trompé d'histoire, ou de pays. Pourquoi avoir réécrit la Constitution ? On a tout faux et les mobiles sont gros comme un gratte-ciel ? Tant qu'â être levé le secret, autant qu'il le soit aujourd'hui plus que demain. Chaque jour passé derrière les murs d'une prison, pour un innocent, c'est un jour de trop. De quoi regretter le « temps des cerises »... Quand à la liberté d'expression, aux dernières nouvelles elle s'est fait porter pâle. Pendue sur piloris. Il y a appel d'air...