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On ne va plus au cinéma
Signe des temps, chaînes satellitaires, piraterie, marasme d'un secteur
Publié dans Le Temps le 10 - 01 - 2007


*Salles vides, froides, sans âme
Les salles de ciné, ou plutôt ce qu'il en reste, ne sont plus ce qu'elles étaient quelques années auparavant (dix ans tout au plus) où pour avoir la possibilité d'y regarder un film nous nous devions de nous y prendre à maintes reprises pour finalement réussir à dégotter le fameux billet. Il faut à l'évidence reconnaître que l'avènement de la télévision à la fin des années 60 a en quelque sorte été le précurseur de ce déclin.
Mais le secteur a quand même tenu la route, mieux, les salles faisaient tant bien que mal leur plein l'après-midi par les jeunes et en soirée par des cinéphiles plus âgés. Il faut reconnaître également que la qualité des films, leur sujet, le civisme des spectateurs encourageaient les férus du septième art à quitter leur douillet chez-soi et à veiller pour se délecter des chefs-d'œuvre proposés. L'émergence des vidéothèques au milieu des années 80 et plus ensuite la prolifération des chaînes satellitaires spécialisées dans la projection de films aussi récents, multilingues que variés (romantique, action, horreur, historique documentaire, etc.) ont bel et bien sonné le glas de la florissante embellie des salles de ciné ; l'estocade finale, le coup de grâce leur ayant été fatalement et irrémédiablement assénés par l'Internet et la profusion des CD : 500 millimes le film ! Pour cette modique somme vous êtes assurés de vous régaler chez vous avec certains longs métrages n'ayant même pas encore été mis en distribution, commercialisés, vous vous les offrez en quelque sorte en prime time!

Mais voilà, cet état délétère a fait des victimes. Elles ont été lourdement pénalisées, vivotant en un chômage déguisé : il s'agit de tous ceux qui gravitent auteur de ce secteur ; gérants, opérateurs, techniciens, guichetiers, portiers, ouvreuses etc. Et n'étaient été les subventions de la tutelle, leur situation aurait été des plus dramatiques.
Mohamed Sahbi RAMMAH

Pour en savoir plus, cerner de plus près les vicissitudes dont souffre cette corporation, nous avons abordé Mr Ahmed K. gérant d'une salle de cinéma qui a bien voulu nous édifier sur la question :

Le Temps
Nous sommes le samedi, il est 18 heures, combien de spectateurs avez-vous enregistré ?
Ahmed K. : Cinq (5) personnes, comme vous pouvez le constater !

Les raisons de ce marasme ?
Elles sont multiples, mais à mon avis les proprios des cafés
assument une large part de responsabilité dans ce qui nous arrive. Chacun s'est doté d'un écran géant et ne cesse de projeter à longueur de journée des films, des matches de foot ball locaux et surtout étrangers (vidéos, DVD mais surtout
chaînes câblées en principe prohibées dans ces espaces) et ce depuis 7 heures du matin. Le café juste en face de moi pousse le vice jusqu'à programmer des fois en boucle les mêmes titres que je projette. Je pose cette question, ai-je la latitude, le droit, moi, de servir des boissons et des capucins à mes clients ? Si je m'amuse à le faire ne serait-ce qu'une seule fois, on me
taxerait d'usurpation des droits d'autrui, de piétiner les plates
bandes des cafetiers, leur syndicat soulèverait un tollé général et je serai livré à la vindicte populi !

Que fait votre syndicat, pourquoi ne réagit il donc pas ?
Nous nous sommes réunis et avons débattu du problème. Nous avons même demandé à la tutelle de promulguer des lois nous protégeant de cette piraterie, mais nos revendications sont restées jusque là lettres mortes !
Autres facteurs aggravants, les dépassements, la conduite
inqualifiable de certains, leur manquement de respect à autrui, des quolibets fusant de toutes parts, n'incitent plus à fréquenter nos salles.

Comment vous procurez-vous vos films et par quels canaux après la dissolution de la puissante et unique SATPEC de naguère?
Il y a 3 sociétés privées distributrices et exploitantes en même temps. Leurs responsables se déplacent par exemple en Egypte pour l'acquisition d'un nouveau film récemment paru, s'y adonnent à une surenchère fratricide à outrance à en quadrupler la valeur réelle. Bien sûr on les oblige à acheter
avec ce «Best-seller » (?) d'autres travaux de second plan (une sorte de vente conditionnée). De retour au pays et étant exploitants donc possédant leurs propres salles, ils le projettent en avant première chez eux jusqu'à ce qu'on en apprenne par cœur les moindres péripéties puis on daigne enfin nous le céder !

A combien le louez-vous ?
Il faut savoir qu'il y a trois catégories de salles : A (Tunis), B
(Sousse, Sfax) et C (Bizerte, Hammam-lif, Kairouan etc.). La loi stipule un pourcentage allant de 35 à 50 % des recettes. Mais on ne l'applique que pour les A et B. Pour les C, on impose un forfait de 50 à 100 dinars par semaine vu la modestie du nombre de spectateurs dans ces régions.

Si on passait en revue vos charges mensuelles ?
400 dinars comme location de films, 1500 entre guichetier, portier, opérateur, ouvreuse, personnel d'entretien, de nettoyage, CNSS, TVA, STEG, SONEDE, le loyer de la salle, etc. Pour une recette n'excédant que rarement les 400 dinars par mois.

Mais comment faites-vous donc pour faire face à une balance aussi déficitaire ?
Il y a la subvention de la tutelle, certains ont même installé
devant leur salle un petit chariot où ils vendent des cigarettes, des glibettes, des cartes GSM, des recharges téléphoniques light et de... l'efferalgan en vrac à l'occasion !

Ces salles étant généralement situées au centre ville, dans des avenues fort passantes et non moins animées, pourquoi ne pas en changer la vocation et les transformer en restaurants, cafés, salles de fêtes, de mariages, supermarchés,etc. Commerces aux lucres autrement plus substantiels et de nature à vous sortir de l'impasse ?
Nous n'avons pas le droit de le faire. Il y a des salles actuellement fermées depuis belle lurette, en ruines même car les propriétaires n'ont aucunement le droit d'en changer l'usage. Savez-vous combien de salles de ciné sont encore ouvertes actuellement sur tout le territoire ? 17 dont une
bonne douzaine dans la capitale ! Où sont passées les autres, que sont-elles devenues ?

Des suggestions pour juguler la crise ?
Que chacun se limite, se conforme aux rôles qui lui sont dévolus un contrôle strict empêchant la concurrence illégale des cafetiers leur interdisant de disposer de chaînes câblées spécialisées en FB ou autres diffusant des films récents. Surveiller de plus près les loueurs de CD inondant la place par les toutes dernières nouveautés.


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