Alors que les projets de lois à caractère économique sommeillent encore entre les mains des représentants ou les élus du peuple, les ratifications des accords de garantie et de prêts trouvent un meilleur sort pour être liquidés et parer au plus pressé. Sans pour autant vouloir être sarcastique, l'ARP se voir railler par certains, pour être étiquetée d'une assemblée d'approbation des accords de prêts conclus avec les instances de financements internationales et les pays partenaires de la Tunisie. Trop d'endettement tue l'endettement. Ce qui est aberrant, c'est la finalité des prêts consentis par le gouvernement tunisien et approuvés par les élus du Peuple. En effet, la majorité des prêts sont destinés à la production industrielle tout secteur confondu. Après l'accord de prêt portant approvisionnement en matières premières de la société El Fouledh, l'ARP a approuvé mardi le projet de loi relatif à l'adoption de l'accord de garantie, conclu entre la Tunisie et la société islamique internationale de financement du commerce, relevant de la Banque Islamique de Développement (BID). L'accord de garantie de l'Etat de 150 millions de dollars de 300 millions de dinars (150 millions de dollars) se destine au financement des importations de la STIR, en pétrole brut et produits pétroliers. Le second accord de prêts approuvé le jour même concerne un emprunt contracté par la STEG auprès de l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) pour une valeur de 600 millions de dinars. Le projet en question servira au développement des capacités nationales de production de l'électricité et à renforcer la capacité de production de la STEG. Ainsi les accords de prêts conclus par le gouvernement tunisien iront essentiellement mobiliser les fonds de roulement nécessaires aux entreprises publiques sus-indiquées, lesquelles souffrent de difficultés et de déficits chroniques. La STIR qui approvisionne le marché local à hauteur de 30% est frappée d'un déficit de 524 millions de dinars. El Fouladh écope d'une perte estimée à 60 millions de dinars en 2012. Pour la STEG, le déficit est évalué aux alentours des 500 millions de dinars. A vous de faire le total, sans pour autant omettre la suite et fin de liste des entreprises publiques tunisiennes en difficulté. Au lieu de pousser en avant le processus de restructuration et d'assainissement financier de ces entreprises qui souffrent quelque part d'une mauvaise gestion, le gouvernement et face au désengagement croissant du capital travail en Tunisie s'engage résolument dans une démarche de fuite à l'avant qui le mènera immédiatement à emprunter la politique de l'autruche, une approche fort risquée.