Malgré les grands efforts déployés dans le secteur de l'emploi pour réduire le taux de chômage et garantir une chance de travail notamment pour les diplômés du supérieur, beaucoup reste encore à faire. Les bureaux d'emploi régionaux et les sociétés privées de recrutement l'attestent. Des milliers de demande sont en instance. Des jeunes ayant eu leur maîtrise depuis quelques années poursuivent encore leurs études de troisième cycle et ce n'est pas par volonté mais beaucoup déclarent qu'ils y sont obligés. « Vaut mieux continuer ses études que de rester au chômage et passer des années à ne rien faire », affirme un étudiant en troisième cycle. Il est désolant de savoir que beaucoup de jeunes pensent aujourd'hui qu'ils ne peuvent avoir un poste d'emploi que s'ils ont un piston ou s'ils payent pour être recrutés. Le rapport de Transparency international 2007, l'Organisation internationale qui se consacre à la lutte contre la corruption, classe la Tunisie à la 61ème position. Notre pays est suivi par le Maroc (72è), l'Algérie (99è), l'Egypte (105è) et la Libye (131è). L'Indice de perceptions de la corruption 2007 analyse les perceptions du niveau de la corruption dans le secteur public de 180 pays et territoires.
Demandes additionnelles Le marché de l'emploi est donc confronté plus que jamais à d'importants défis dont la croissance continue des demandes d'emploi additionnelles. Ces demandes seront de l'ordre de 87.2 mille par an durant la prochaine décennie (2007-2016) contre une moyenne annuelle de 80.3 mille durant le dixième Plan de développement. Il y a aussi l'augmentation du taux des diplômés du supérieur qui sont à la recherche d'un emploi et qui constituent une tranche importante et distinguée capable d'élever le niveau des ressources humaines et de confronter la concurrence imposée par la mondialisation économique. Les chiffres révèlent qu'en moins de vingt ans, le nombre des étudiants s'est multiplié par dix passant de 35 mille étudiants en 1987 à 330 mille étudiants en 2006 et on prévoit un chiffre de 500 mille étudiants en 2011. Rien qu'en 2007, le nombre des diplômés de l'enseignement supérieur a atteint environ 55mille et on pense qu'en 2014 ce chiffre passerait à 100 mille. A noter que dans les années 90 ce chiffre ne dépassait pas les 13 mille par an. Un autre défi se pose, il est lié à l'augmentation du nombre des femmes à la recherche d'un emploi. Ce taux était faible il y'a quelques années. Aujourd'hui, 58% des étudiants sont des filles ce qui a renforcé la présence féminine sur le marché de l'emploi. Ceci en plus des défis imposés par la mondialisation et l'approche de la fin de la période transitoire pour l'instauration de la zone de libre échange avec l'Union européenne et le démarrage de la libéralisation des services et des produits agricoles. Par ailleurs, un nouveau concept économique a émergé au cours de ces dernières années. Il s'agit de l'économie du savoir qui a fait paraître de nouveaux domaines d'activités et des professions innovantes.
Cibler les secteurs porteurs De ce fait, et afin de faire face à ces défis la stratégie nationale de l'emploi s'est basée sur certains axes principaux : la réalisation du taux de développement le plus élevé possible spécialement dans les secteurs à fort potentiel d'employabilité et dans les secteurs à forte valeur ajoutée comme l'information, la communication et tous les autres domaines de création et de renouvellement dans les marchandises et les services et ce à travers l'encouragement à la création de nouvelles entreprises et l'amélioration de l'encadrement des jeunes promoteurs. Il convient aussi de faire de l'emploi un objectif commun dans les différentes politiques sectorielles en l'intégrant parmi ses objectifs stratégiques et l'évaluation de sa rentabilité. Un autre axe de la stratégie nationale de l'emploi, consiste à élever le taux d'employabilité dans les différentes catégories de demandeurs d'emploi et ce en poursuivant les réformes structurelles engagées dans les systèmes de l'éducation et de la formation et de l'enseignement supérieur dans le cadre d'une approche favorisant le partenariat actif entre les secteurs de production en créant une adéquation complète entre les diplômes et les besoins du marché économique national en compétences humaines. La stratégie nationale de l'emploi a permis de réduire le taux du chômage de 15,9% en 1997 à 14,3% en 2006. Elle a aussi réduit la durée de la période de chômage puisque les chiffres révèlent que 70% des demandeurs d'emploi sont aujourd'hui recrutés au bout d'une année maximum. Ceci étant, ces chiffres ne révèlent en aucun cas la réalité entière du marché de l'emploi. L'enjeu est de taille et ce n'est pas uniquement avec l'encouragement à la création de nouvelles entreprises que nous pourrons réduire le taux de chômage. Le plus important c'est de favoriser l'adéquation entre les diplômes et les nouveaux besoins du marché.