Dans un long message publié sur sa page Facebook, dimanche 21 septembre 2025, Maher Medhioub, ancien assesseur de Rached Ghannouchi à l'Assemblée des représentants du peuple, a livré une charge virulente contre plusieurs personnalités publiques qu'il accuse d'avoir cautionné ou accompagné le « coup de force » du 25 juillet 2021. S'adressant d'abord à l'ancien bâtonnier Hatem Mziou, l'ex-député a dénoncé une « page sombre et honteuse » de l'histoire du barreau, marquée, selon lui, par « l'abandon du principe de solidarité professionnelle avec les confrères libres » et par un alignement sur « le processus de l'enlèvement du pouvoir constitutionnel ». « Comme citoyen tunisien, je me sens humilié par tes positions », a-t-il lancé, appelant l'ancien président de l'Ordre national des avocats à « se taire et à se livrer à un examen de conscience ». Maher Medhioub a ensuite pris pour cible Mohamed Abbou, ancien ministre et ex-secrétaire général d'Attayar, en rappelant que celui-ci avait publiquement reconnu avoir appelé Kaïs Saïed à activer l'article 80 de la Constitution en 2021. Pour lui, Mohamed Abbou reste « le premier instigateur de l'effondrement démocratique », celui qui a « fourni un visage civil et trompeur à la suspension de la Constitution de 2014 ». Le simple aveu de regret ne saurait effacer, selon l'ancien élu, une responsabilité politique et morale « totale » dans les dérives ayant marqué la période post-25 Juillet. Enfin, il a reproché au constitutionnaliste Amine Mahfoudh d'avoir, avec d'autres juristes tels que Sadok Belaïd et Mohamed Salah Ben Aïssa, offert un « habillage légal » aux décisions présidentielles, légitimant « la violation de la Constitution et la destruction des institutions de la République ». Même si certains se sont par la suite distanciés du régime, estime-t-il, cela n'efface en rien leur rôle initial.
Maher Medhioub conclut son texte en affirmant que la reddition de comptes est inévitable et qu'elle doit précéder toute réconciliation nationale. « L'impunité n'est pas une option, la justice passera d'abord », écrit-il, tout en laissant entrevoir la possibilité d'un processus de réconciliation « juste et global » qui « préserve la dignité de tous » une fois les responsabilités établies.