Une vague de colère et d'inquiétude a secoué, vendredi 19 septembre 2025, les ouvriers de l'usine de textiles techniques Sioen Industries à Zaghouan, après l'annonce soudaine de la fermeture du site de production. La décision, motivée par des difficultés financières selon la direction, plonge près de 250 salariés dans la précarité. Selon Hamadi Nahhali, secrétaire général de l'Union régionale du travail, la mesure a été prise de manière « unilatérale et surprenante », sans respecter les procédures prévues par le Code du travail pour faire face aux crises économiques, telles que le recours au chômage technique ou au licenciement partiel. « Ce choix brutal place les employés devant une situation de chômage forcé », a-t-il déploré. Dans une réponse écrite adressée à l'agence TAP, la direction du groupe belge Sioen a justifié sa décision par « la concurrence internationale croissante et la pression exercée par les producteurs asiatiques sur les prix », précisant que l'objectif est de préserver la pérennité de l'ensemble du groupe et d'assurer la continuité du site de Tunis. Elle a affirmé s'engager à respecter les droits des travailleurs à travers un plan social élaboré en concertation avec les autorités locales et les partenaires sociaux.
Les ouvriers, qui ont passé la nuit de vendredi à samedi dans l'enceinte de l'usine, disent avoir été pris de court, rappelant que la société fonctionnait de manière stable depuis 25 ans, sans incident majeur. « Une importante cargaison de vêtements destinés à l'export venait tout juste d'être expédiée avant que la direction n'annonce la fermeture », ont-ils témoigné. La décision intervient en pleine rentrée scolaire, une période où les familles font face à d'importantes dépenses, accentuant ainsi la détresse des salariés. Les travailleurs appellent les autorités régionales à intervenir d'urgence pour défendre leurs droits et œuvrer à trouver une alternative industrielle susceptible d'absorber la main-d'œuvre et d'atténuer les répercussions sociales de cette fermeture.