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La voix est libre... Pour l'improvisation !
Publié dans Le Temps le 13 - 05 - 2015

Aujourd'hui, le public tunisien a rendez-vous avec un nouveau concept artistique transdisciplinaire inédit et unique en son genre. Une collaboration musicale née d'un désir de libérer les styles musicaux méconnus et longtemps marginalisés (Mezoued, Stambeli), de les mêler avec les styles qui ont beaucoup plus de notoriété sur la scène musicale underground (le Jazz, le Rap). Une démarche artistique basée sur l'ouverture sur le patrimoine musical d'autrui.
Loin des sentiers battus de l'uniformisation des maisons des disques, El Chanti (le chantier) 1ère édition ouvre ses portes aux artistes férus de créativité, d'innovation instantanée et de spectacle improvisé. Pendant 5 jours, les villes de Tunis et du Kef danseront aux rythmes d'une musique inédite et atypique ! Pour sa première année, «El Chanti» aura lieu du 13 au 17 mai en partenariat avec l'association Chantier Libre et l'Institut Français de Tunisie.
Une panoplie de musiciens, danseurs, poètes et philosophes tunisiens et étrangers se livreront sur scène et donneront des spectacles improvisés en duo ou en trio instantanément. Le ton est donné à la synergie artistique d'une musique vraie, authentique jouée par des artistes bédouins, des musiciens troubadour qui, d'un pays à l'autre, d'une culture à une autre ouvrent le dialogue interculturel à travers leurs chants, pas de danse, instruments avec des styles musicaux longtemps marginalisés et réduits à néant du temps des dictatures.
Entretien avec les initiateurs du festival «El Chanti»
Bakhta Ben Tara, directrice du festival «El Chanti»
Le Temps : Qui est Bakhta ?
Bakhta Ben Tara est une Tunisienne qui est très fière de son identité. J'ai commencé à travailler dans le domaine culturel depuis maintenant 8 ans. J'ai longtemps côtoyé les artistes. Ma carrière a démarré à l'espace El Teatro qui a toujours été un haut lieu de foisonnement des idées nouvelles et des rencontres des artistes.
Comment est née cette initiative ?
L'idée de lancer cette première édition du festival El Chanti a fait son chemin suite à une rencontre avec la danseuse contemporaine ImenSamoui. Sa nouvelle approche qui se base sur l'improvisation et qui consiste à aller vers le public et travailler avec les amateurs m'a beaucoup influencée. D'où est née l'idée d'organiser une manifestation culturelle autour de l'improvisation. Malheureusement, quand nous essayions, elle et moi de proposer un projet aux grands festivals connus ici, notre concept n'arrivait pas se classer dans tel ou tel genre artistique parce que justement, notre travail n'a pas d'identité ou de style unique. C'est pourquoi, je me suis lancée dans cette aventure : créer un festival qui réunit tous les styles musicaux autour de l'improvisation sur scène. Pour ce faire, j'ai beaucoup bougé à l'étranger. A Paris, j'ai rencontré Blaise Merlin, le directeur et fondateur du festival «La Voix est libre» dont le concept est identique au mien. Quand il m'en a parlé, j'ai accroché tout de suite. Quand j'ai appris qu'ils ont fait ce genre de festival au Liban et en Egypte. Je me suis dit : et pourquoi pas la Tunisie. On a de la matière, des artistes talentueux et méconnus, un patrimoine musical riche. D'autant plus que le contexte tunisien s'offre à ce genre d'aventures. Les artistes sont là férus de nouveautés, de rencontres, d'apprentissage et d'innovation ! Autant leur offrir cette occasion. Ils ont besoin d'aller vers l'autre, de se nourrir de l'autre.
Quand on regarde le programme, on est saisi par ce foisonnement de registres musicaux multidisciplinaires faits de foisonnements et d'impro !
Le festival va mettre l'accent sur trois volets de notre patrimoine musical ancestral complètement méconnu dans la scène musicale internationale: le Stambeli, le Mezoued et le Soufi. Le but est également de rendre hommage à notre musique traditionnelle, la musique du peuple, la musique engagée qui a été longtemps marginalisée et délaissée pendant de longues décennies. Le festival «La Voix est libre» est un festival itinérant qui bouge d'un pays à l'autre dans une dimension interculturelle et pluridisciplinaire pour créer instantanément une sorte de lien féérique au-delà des frontières et de l'identité unique. Il y en aura pour tous les goûts ! Slam, rap tunisien, rap français, électro Mezoued, Stambeli Amazigh, Jazz, Soufi, Ghambri.Même les instruments d'antan et ceux modernes s'entrelacent : La cornemuse du Mezoued valsera avec la trompette et la contrebasse ! Ces artistes sont assoiffés de rencontrer leur public. Beaucoup d'énergie et d'amour à partager !
Blaise Merlin, directeur du festival «La Voix est libre»
Le Temps : Si vous devriez décrire à nos lecteurs ce que c'est que le festival «La voix est libre» ?
Il s'agit d'un festival qui existe depuis 12 ans en France. Le principe est de mêler des artistes développant des dialogues singuliers et venant de différents horizons musicaux traditionnels et contemporains. A la base, c'était un festival basé sur la musique improvisée et qui est axé sur l'ouverture sur l'autre. Pour un artiste très curieux, il est essentiel de se mêler à d'autres cultures musicales mais d'une manière différente que la standardisation et d'uniformisation. «El Chanti, la voix est libre» est là pour inventer des langages qui ne sont pas pré-formatés ou prévus à l'avance. Une liberté totale pour l'improvisation qui prend tout son sens dans ces rencontres.
Comment est née l'idée de «La voix est libre» édition tunisienne ?
A ma grande surprise, les choses se sont faites naturellement d'une rencontre à l'autre. Comme nous sommes contre les formats classiques des spectacles, nous sommes partis en voyage interculturel à la découverte du patrimoine musical oriental. On s'est dit pourquoi on ne va pas là où un vent de liberté a soufflé dans les pays arabes. On était au Liban (festival «Ertijel» : improvisation où on a été invités) et en Egypte. Toutes les rencontres étaient très riches. On a côtoyé les slameurs, les poètes et les chanteurs engagés de différents horizons. Aujourd'hui, on met le cap sur la Tunisie. On ne vient pas pour imposer un format artistique préconçu mais plus pour découvrir la musique traditionnelle. On veut apprendre de nous-mêmes et des autres. Ce que l'on désire c'est vraiment défendre ces musiques qui sont le symbole de nos racines et de montrer que la musique réunit toutes les civilisations aussi différentes soient-elles les unes des autres. La voix est libre est là pour mettre la lumière sur cette richesse musicale que possèdent ces régions : le patrimoine musical de l'Orient, l'Afrique et le Maghreb. Grâce à Bakhta, nous avons découvert une musique traditionnelle tunisienne très riche et fort méconnue par les occidentaux. Je cite le mezoued, le stambeli aussi une très grande scène de Rap tunisien. Ces styles musicaux sont vivants à travers la transformation permanente et leur ouverture sur les formes musicales venues d'ailleurs. A travers ce projet, nous comptons leur donner tout le souffle qu'ils méritent. Nous travaillons sur la programmation depuis un an et demi à travers des rencontres avec les artistes tunisiens et français de différents horizons musicaux fous de l'improvisation. Le public ne sera pas en face d'un produit musical préconçu ou pré-mâché. La création est faite au moment-même de la montée sur scène des artistes. Place à l'improvisation. C'est un privilège parce que c'est un moment unique, rare qui se fait sous nos yeux et avec nous. La rencontre entre des artistes dont le style musical est complètement différent de l'autre. L'on voit naître cette synergie qui va nous ramener vers un grand voyage magique multi-destinations. Avec notre expérience de 12 ans, nous sommes là pour aider à mettre en place dans ce pays qui se reconstruit, un festival qui permet aux artistes marginalisés de se rencontrer, de créer et de monter sur la scène internationale. «Tunissons-nous» !


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