Lors d'un point de presse tenu, hier, au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, la chambre nationale des grossistes en viandes et importateurs a annoncé le lancement d'un programme visant à importer d'importantes quantités de viandes rouges réfrigérées à partir de la France et de l'Espagne, et parfaitement garanties sur le plan de la sécurité, de la qualité et du respect des normes islamiques d'abattage, à titre de contribution à l'approvisionnement du marché tunisien en cette denrée de consommation de base, dans de bonnes conditions, durant le mois de ramadan et la période estivale. Le président de la chambre, Slaheddine Ferchiou, a indiqué qu'il a été convenu avec un groupe de 40 bouchers dans le Grand Tunis, Sfax, Monastir et Bizerte, pour qu'ils vendent, de manière exclusive, dans leurs établissements, cette viande réfrigérée au prix de 16 dinars le kilogramme, pour la viande bovine sans os, et 17 dinars le kilogramme pour la viande ovine. La viande bovine est importée de France, tandis que la viande ovine est importée d'Espagne. Il existe actuellement deux sociétés privées spécialisées dans l‘importation des viandes rouges, outre la société étatique Ellouhoum. Le programme prévoit l'importation de 20 tonnes de viande ovine par semaine et 40 tonnes de viande bovine. Il a démarré, il y a quelques temps, de façon irrégulière, et doit prendre prochainement son cours régulier. Le président de la chambre a indiqué que la demande nationale en viandes rouges se situe entre 135 et 140 mille tonnes par an, alors que la production nationale se monte à 120 mille tonnes, sans compter les besoins des hôtels et établissements touristiques qui sont approvisionnés en viandes congelées importées , alors que la viande réfrigérée importée est destinée au grand public des consommateurs tunisiens. Il a souligné que la viande réfrigérée est appréciée par les Tunisiens, de sorte que la chambre s'attache à importer la viande qui répond le mieux aux goûts du Tunisien, ce qui est le cas des viandes importées de France et d'Espagne. Le problème des viandes avariées Le président de la chambre nationale des grossistes en viandes et importateurs a indiqué que la viande locale existe mais son prix est cher, libre et répond à la règle de l'offre et de la demande, alors que le prix des viandes réfrigérées importées est fixé. Le vice président de la chambre nationale des bouchers, Abderrazek Hammami, présent au point de presse, a fait remarquer que l'offre en bétail dans les marchés de bétail est biaisée par des éleveurs qui achètent le bétail en vue de l'engraisser et le vendre durant l'Aid El Idha, la fête du sacrifice. Le point de presse a fourni l'occasion pour soulever le problème des viandes rouges avariées découvertes ces derniers jours et qui ont provoqué une crise de confiance entre le consommateur et les viandes rouges. A cet égard, Mr Slaheddine Ferchiou a indiqué qu'il y a eu beaucoup de malentendu à ce sujet, outre une désinformation du public sur la situation réelle, notant que 90% des quantités de viandes avariées découvertes sont constituées d'abats, de têtes et de pieds que certains spéculateurs achètent et stockent dans des chambres frigorifiques ne répondant pas aux normes pour les vendre en hiver , avec l'augmentation de la demande de ces articles utilisés pour confectionner des plats spéciaux comme le plat appelé hergma. Il a mis l'accent sur le souci de l'UTICA, de ses structures et de ses adhérents de tous les secteurs, dont celui des viandes rouges, concernant le respect de la loi, des réglementations et des normes en vigueur. Pour sa part, le vice président de la chambre des bouchers a préconisé une mise à niveau du secteur, admettant qu'il souffre de lacunes et d'insuffisances à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne le contrôle, en allant des marchés de bétail où il n'y a pas de vétérinaires jusqu'aux abattoirs qui relèvent des municipalités et qui ne répondent pas aux normes requises, sans oublier les intrus qui ne respectent rien.