Quasi-inexistante durant l'année, la production cinématographique tunisienne pour le grand comme pour le petit écran reprend vie et retrouve tout son éclat à la faveur du mois saint. Rassasié à satiété de feuilletons venus d'ailleurs, le téléspectateur attend avec avidité les sitcoms et les feuilletons de production locale d'une denrée rare. Une production qu'il consomme goulument. Comme chaque année, à l'approche de Ramadan, les télévisions étatiques et privées se bousculent pour glaner la crème des crèmes question programmation. La concurrence est rude, exclusivement durant ces 30 jours. Après que la chaîne Nessma ait annoncé en grandes pompes sa programmation ramadanesque en invitant une célébrité turque du petit écran ; sa consoeur El Hiwar Ettounsi vient d'annoncer le feuilleton qui passera en prime time «Histoires tunisiennes». Un feuilleton qui passera sur la chaîne durant la seconde quinzième du mois de Ramadan 2015. Synopsis : Magouilles sociopolitiques et femmes dans la tourmente Elles sont quatre jeunes et ravissantes femmes tunisiennes appartenant à la classe aisée. Il s'agit de Shams, Inés, Sabrine et Line. A chacune d'elles un statut social bien particulier par rapport aux autres. L'une est récemment mariée, l'autre est célibataire, La troisième est divorcée. La dernière est une jeune juive tunisienne entichée du fils du président d'un parti politique puissant. Les problèmes liés à l'image de la femme sont traités d'une manière affranchie des tabous. Nous sommes en face de femmes émancipées, autonomes et qui s'assument. Histoires tunisiennes casse avec les stéréotypes et l'idéalisation de la figure féminine dans la société tunisienne. Le feuilleton nous montre la femme tunisienne telle qu'elle est aujourd'hui. L'image varie d'une femme à l'autre : l'une représente la femme divorcée et qui avance dans l'âge, l'autre est juive et rencontre des problèmes d'intégration. Celle qui est mariée fait face à des problèmes conjugaux tandis que la célibataire a du mal à trouver pointure à ses godasses. Leur quotidien nous est conté derrière la caméra d'un jeune journaliste documentariste tunisien. Veuf et encore inconsolable, ce dernier prépare un documentaire sur les femmes. Une sorte d'échappatoire pour fuir une réalité trop cruelle à supporter. Il s'appellera Hassan et nous permettra de suivre le quotidien de ces quatre femmes dont la vie n'est jamais un long fleuve tranquille. D'autres personnages féminins apparaissent dans le feuilleton lui donnant encore plus de piquant. La cadence des nœuds se fait de plus en plus accélérée quand Hassan obtient un effrayant témoignage d'une jeune fille prénommée Héla. Celle-ci est, en effet, victime d'un réseau mafieux. Un parti politique puissant est derrière cette affaire que Héla cherche à dénoncer. Un énième personnage féminin entre en scène, Sandra. Elle joue le rôle de la vice-présidente du parti en question. Il se trouve, également, qu'elle est la femme du meilleur du journaliste Hassan. Corruption et politique, un duo explosif Relatant le vécu d'un échantillon de la haute sphère de la bourgeoisie tunisienne, « Hkeyettes tounsia » met à nu l'ingérence du politique dans les relations sociales infectées par les magouilles et les conspirations. Président du parti puissant et corrompu, Khalil et son bras droit Sandra usent de tous les subterfuges pour maquiller leurs complots. Le parti politique leur sert de vitrine. Sa puissance dans la classe politique tunisienne leur permet de jouir librement de tous les privilèges et d'en abuser. Opportunisme et manipulation montrent à quel point les soucis d'ordre personnels peuvent être influencés voire aggravés par les magouilles politiques et vice-versa. Les événements s'enchaînent et l'étau se resserre. Les personnages font face à d'interminables soubresauts. Le feuilleton dévoile à quel point l'avidité du pouvoir peut défigurer et fausser les relations humaines. Le ton est tantôt glamour tantôt perfide. L'ambiance est lourdement entachée par les magouilles et les machinations. Histoires tunisiennes montre à quel point l'humain est peut être diabolisé par soif du pouvoir. Il faut dire que le feuilleton est réalisé par la première réalisatrice tunisienne dans la catégorie feuilleton, Nada Mezni Hfaiedh. D'où la présence de personnages féminins assez diversifiés. Faut-il préciser que la réalisatrice a d'ores et déjà réalisé un long-métrage qui porte le même nom du feuilleton en 2011. Du moment où le feuilleton tourne autour d'histoires d'amour et magouilles politiques, elle a misé sur les plus beaux acteurs et actrices tunisiennes que Nejib Belhassen, Marwan Ariane, Meriem Ben Mami, Maram Ben Aziza, Meriem Ben Hassine, ainsi que de nouveaux visages tel que Meriem Ben Moulehom. Nada Mezni Hfaiedh déclare vouloir égaler les séries américaines telles que «Desperate housewives».