Vers 1810, Le roi Ibn Saoud et Mohamed Ibn Abelwahab avaient envoyé à Hammouda Pacha une lettre dans laquelle ils l'appelaien, sous la menace à rejoindre le mouvement sectaire Wahabiste. Il soumit la lettre à l'avis du Cheikh Brahim Riahi afin de lui donner son avis sur la question. Ce dernier avait dénoncé énergiquement la pratique de la contrainte en matière de religion. Dans son ouvrage Al Ithaf, l'historiographe Ahmed Ibn Abi Dhiaf, a fait référence à la lettre qu'avait écrite Brahim Riahi dans ce sens, en réponse à Hammouda Pacha, et dans laquelle il démontra les incohérences et les contradictions des prescriptions wahabites. D'après le livre de Hamadi Redissi « Le pacte de Nadjd » lorsque les Wahabites ont occupé la Mecque au 19ème siècle « ils détruisent les dômes érigés dans l'enceinte sacrée. A Médine ils pillèrent les trésors qui étaient déposés dans le sanctuaire renfermant le tombeau du Prophète, par les pèlerins et s'emparèrent des pierres précieuses, des bracelets, des colliers. Il fallut soixante dromadaires pour transporter le fruit de ces rapines. Cette hérésie entame l'image de l'Islam et pose des questions sur sa contemporanéité, en découvrant une idéologie de la violence et de l'intolérance là où on est censé trouver une croyance de l'épanouissement de l'humain et de la tolérance. Les Tunisiens avaient rejeté le wahhabisme au début du 19ème siècle, ce n'est pas au 21ème siècle qu'ils vont l'accepter et après une révolution sans aucun référent religieux. Le dromadaire de Najd, déposé par ruse parmi nous et à l'intérieur duquel se cache un groupe de Wahhabites clonés, est repéré. L'enseignement à tirer de ce rapide coup d'œil historique est un rappel des traits les plus saillants de la personnalité tunisienne, fruit d'une histoire aussi marquante, à savoir une nature accueillante et modérée des Tunisiens et un rejet évident de tout extrémisme politique ou religieux. Et c'est ce montage fâcheux entre le politique et le religieux qui a été à chaque fois la source de crises et de désordres». Hatem Karoui , essayiste et romancier tunisien faisant allusion aux circonstances dans lesquelles le Wahabisme a pu prospérer en Arabie Saoudite, fait remarquer à ce propos : « En 1744, le patriarche et 1er Imam Saoud, avait accueilli à Dariya un imam en quête de protection, Mohamed Ibn Abdelwahhab qui prêchait un retour aux sources de la religion islamique. Les deux hommes scellèrent alors une alliance, concrétisée par le mariage du fils d'Ibn Saoud avec la fille d'Ibn Abdelwahhab, et unirent leurs efforts pour établir leur pouvoir sur une partie de la péninsule arabique, y réformer les pratiques religieuses et rétablir l'Islam dans ce qu'ils considèrent comme sa forme la plus pure. Cette hérésie avait donc été farouchement rejetée par Hammouda Pacha. Les Wahhabites avaient alors tenté en 1810 d'exporter leurs idées obscurantistes en Tunisie. Le Bey Hammouda Pacha avait chargé les autorités religieuses de la mosquée Zitouna et notamment le Cheikh Ibrahim Riahi de se prononcer sur la question wahhabite ». Le wahabisme a été combattu par les Ottomans dont Tunis dépendait en tant que province et les Beys n'étaient d'ailleurs que des janissaires placés par les autorités ottomanes. Mais au fil du temps, et grâce à l'aide d'un espion anglais le colonel Edward Laurence surnommé Laurence d'Arabie, qui agissait dans l'intérêt de son pays, les saoudiens ont pu s'installer, en 1925 après avoir chassé le roi Hussein de Médine, et perpétré la violence dans toute la région, encouragés par Mohamed Ibn Abdelwahab. Le Cheikh Ibrahim Riahi fut donc l'adversaire du Wahabisme