Un fait peu important. Le nouveau gouverneur d'un des plus grands gouvernorats du pays, circulant dans une voiture banalisée, a été repéré, selon certains, en train de conduire portable accroché aux oreilles et brûlant un feu rouge. Si, ceux qui ont diffusé l'information sont dans le vrai, c'est qu'il y a anguille sous roche. Il parait que le policier ne connaissait pas le visage du nouveau gouverneur, qui serait monté sur ses grands chevaux, n'ayant pas été reconnu par l'agent de police, en tant que nouveau titulaire du poste de 1er responsable de la région... a fini par obtenir la mutation du représentant de l'Etat dans l'application de la loi. Il est possible que cette histoire soit une simple création... d'internautes. Le plus important est qu'elle soit possible, et la version racontée plausible. Penser qu'on peut se comporter ainsi, prouve que la notion de l'Etat de Droit n'est pas encore ancrée dans les esprits. L'Etat tunisien civil moderne qui est bâti par les pionniers de l'indépendance, n'a jamais été aussi malmené que durant les 27 dernières années. Sous la dictature qui avait duré 23 ans, l'Etat a fini progressivement à se consacrer au service de la famille régnante. Là les passe-droits étaient monnaie courante. Certains hauts fonctionnaires étaient fiers de leurs relations très avancées avec les Trabelsi. On ne peut oublier les crédits bancaires et les marchés publics, y compris les privatisations accordées en cadeau, aux nombreux frères de la 1er Dame de la Dictature. La « privatisation » de l'Etat, a commencé ainsi... la destruction suivra. En effet, aux premières années de la Tunisie post-révolution, les nouveaux maîtres du pays, à peine sortis de l'isolement, ont tout fait pour se venger de Bourguiba et de son œuvre. Ne croyant qu'à la « Jamaâ » et attachés à leur internationale islamiste, ils ont investi et infesté les rouages de l'Etat en remplaçant ses valeureux cadres par leurs hommes, sur la base de leur fidélité à la Jamaâ, indépendamment de leur niveau d'instruction... et compétences. Un chef de service fidèle peut devenir Directeur et puis Directeur général par intérim... Ainsi, à titre d'exemple, les sympathisants du parti majoritaire au pouvoir, se sont emparé du ministère de l'Intérieur. Trois mille nouveaux agents de sécurité ont intégré, sans enquête policière, le ministère de l'Intérieur. Le ministre de l'Intérieur de l'époque a « toiletté » le ministère de l'Intérieur, en complétant l'œuvre destructive de Farhat Rajhi lequel sur les conseils d'une femme amie des Ligues de Protection de la Révolution, a liquidé la Direction générale des renseignements offrant le pays aux terroristes qui « faisaient du sport au mont Chaâmbi ». Moncef Marzouki a de son côté mis à l'écart de grands hauts gradés de l'armée... Au final, le département de l'Intérieur qui n'était pas « garanti » selon Ghannouchi, ainsi que l'armée, ont subi les coups de ceux qui ne croyaient qu'au 6ème Califat... Les résultats : deux assassinats politiques jamais élucidés... et un blocage dans toutes les administrations du pays, œuvre des « cadres » islamistes parachutés. Aujourd'hui, non seulement, l'équipe de Habib Essid a du mal à fonctionner mais le pays lui-même est dans une situation peu enviable. Les protagonistes du Califat ont pu placer tous leurs hommes. Certes, Ennahdha est le 2ème parti, mais c'est-elle qui dirige tout. L'administration a été assujettie à Montplaisir... La confrérie de frères Trabelsi, est remplacée par des centaines de nouveaux Trabelsi. On paie pour sortir de prison. Et la famille Jilani Daboussi, en sait quelque chose. Leur père n'a été libéré de la prison que 6h avant son décès. L'esprit « Ghanima » a déstructuré les fondements de l'Etat Nation. Que faire ? Comme Bourguiba a marqué l'histoire en libérant et en bâtissant un Etat moderne avec ses jeunes ministres, Béji Caïd Essebsi devrait s'en inspirer... en sauvant l'Etat-Nation. La Tunisie lui en sera bien reconnaissante. Sortir par la grande porte, au service de la Nation, est ce qui restera dans la mémoire des Tunisiens.