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A quand la reprise des activités culturelles?
Publié dans Le Temps le 17 - 09 - 2015

Décidément, la reprise des activités culturelles dans notre pays a l'air de prendre tout son temps, à la différence d'autres pays, notamment européens, qui font du mois de septembre le mois de toutes les rentrées (littéraire, culturelle, artistique, musicale...).
A part la rentrée scolaire et universitaire qui semble accaparer toute l'attention des masses populaires et des autorités publiques, il n'y a pratiquement aucune activité culturelle à travers le pays. Même à la télé, nos différentes chaines de télévision (privées ou publiques) se contentent de rediffuser des émissions et des feuilletons déjà usés et rabâchés. En effet, chaque année, en cette période qui coïncide avec le début de l'automne, juste après que les festivals d'été eussent pris fin dans la deuxième quinzaine du mois d'août, nos artistes, nos comédiens, nos cinéastes, nos musiciens et nos hommes de lettres et de culture prennent congé et semblent tomber en léthargie pendant cette période pour n'en sortir qu'en cours du mois d'octobre. En effet, pas de nouvelles parutions littéraires, aucune nouvelle sortie d'un nouveau film dans nos salles de cinéma, pas d'expositions d'arts plastiques dans nos galeries, aucun nouvel album de chansons ou un single chez nos chanteurs ! Apparemment, ce long répit que nos créateurs s'accordent semble créer une rupture dans le déroulement des différentes activités culturelles et manifestations artistiques dans le pays. Ainsi un vide culturel et artistique s'installe dans nos villes et aucun nouveau spectacle, toutes disciplines confondues, n'est offert au public en cette fin de saison estivale.
En effet, rares sont les galeries qui ont ouvert leurs portes en ce début de septembre après avoir marqué une fermeture annuelle pendant la saison estivale ; les galeristes les plus hardis nous donnent rendez-vous en octobre prochain. Les salles de cinéma, les maisons de la culture sont presque désertes depuis, faute d'une nouvelle programmation qui n'entrera en vigueur que pendant le mois d'octobre. Il suffit de jeter un coup d'œil sur leurs sites respectifs ou leurs pages face book pour lire : « Aucun spectacle à afficher : programmation en cours ». Aucune nouvelle publication littéraire n'a été enregistrée en ce mois de septembre : à l'heure où en France, une rentrée littéraire fracassante vient d'être annoncée avec la parution de centaines de romans (français et étrangers), nos maisons d'éditions tunisiennes vivent dans le désœuvrement en ce mois de septembre. Côté musique, c'est la stagnation ! Nos chanteurs et musiciens semblent avoir tellement travaillé durant l'été, dans les festivals et dans les salles des fêtes, qu'ils n'ont pas trouvé le temps pour préparer leurs nouveautés. Aucune nouvelle représentation théâtrale n'a marqué cette nouvelle rentrée : l'unique pièce intitulée « Violences » a été produite par le Théâtre National, mais représentée en ce début de mois de septembre en Italie, où la rentrée culturelle bat son plein ! On ne sait pas encore quand cette pièce sera programmée en Tunisie.
De toute façon, tout vient à point à qui sait attendre, nous dira-t-on, le mois d'octobre sera bien fourni en matière de culture et nos créateurs auront du pain sur la planche au grand bonheur du public ! Outre les Journées Théâtrales de Carthage qui auront lieu du 09 au 24 octobre, le public sera au rendez-vous avec les deux autres activités culturelles qui se sont toujours déroulées pendant ce mois, à savoir « Musiqât » au Palais D'Erlanger (Sidi Bou Saïd) et « L'Octobre Musical » qui se tient chaque année en cette période à l'Acropolium de Carthage.
Espérons que cette trêve de septembre n'aura plus raison d'être et que dès la fin des festivals d'été les activités culturelles reprendront, car la Tunisie regorge de créateurs et de talents prometteurs qui n'ont pas besoin d'attendre le mois d'octobre ou la saison hivernale pour proposer leurs travaux, tout en observant les droits de pensée et d'expression garantis par la Constitution et ils ne doivent pas baisser les bras ni être intimidés par les menaces terroristes de certains groupuscules obscurantistes, ennemis jurés de la culture et des arts, qui portent des idées rétrogrades sur toute créativité dans le domaine des arts et qui veulent empêcher nos artistes d'exercer leurs talents librement!


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