La saison estivale est derrière nous, ainsi que les festivités de Ramadan, avec leur lot de nouveautés et de déceptions également. Après ces moments partagés avec différents artistes… Les meilleurs que l'on garde enfouis dans une mémoire affective et les pires que l'on tente d'enterrer. Ceux que l'on garde finalement, ce sont des bribes de moments qui résistent au rythme " fou " de cette nouvelle rentrée et l'on attend avec grande curiosité de vivre d'autres moments, nous éloigner des soucis du quotidien, ne serait-ce que le temps d'une représentation ou d'un bon film. Qu'en est-il alors de cette nouvelle rentrée ? Que nous réservent les différents protagonistes de la scène culturelle ? Et si l'on commençait par les maisons de la culture ? Des espaces, généralement polyvalents, alliant musique, cinéma, arts plastiques, danse et bien d'autres activités, et qui dit polyvalence, dit plus de choix côté programmes… A Tunis et du côté de la maison de la culture Ibn- Rachiq, beaucoup de nouveautés pour la nouvelle saison, notamment au niveau de l'aménagement intérieur de l'espace. Mais on ne peut parler de la nouvelle saison sans faire un petit retour en arrière, prendre du recul par rapport à ce qui a été fait. Hamadi El Mezzi, homme de théâtre et directeur de la maison de la culture, nous apporte ici des précisions utiles. Une année bien remplie Le programme de la maison de la culture Ibn-Rachiq se répartit en trois parties, chacune correspondant à un espace bien défini. Ainsi le hall abrite des expositions en art plastique, un hall dont les murs ont abrité, l'année précédente, une série d'œuvres et de tableaux, tels que ceux de Tahar Abdeladhim, peintre égyptien, les travaux de jeunes diplômés de l'école des beaux- arts et d'autres. Un espace qui, selon le directeur, n'a pas désempli et a attiré bon nombre d'amateurs d'art et autres visiteurs. Il y a également l'espace de débat réservé aux conférences, aux rencontres et autres tables rondes et qui a accueilli des invités confirmés de la scène culturelle tunisienne, tels que Moncef Souissi, Mohamed Driss, le cinéaste Mohamed Zran, Mohamed Abeza, Mohamed El Ouni, directeur du Centre national des arts de la marionnette, le romancier Hassouna El Mosbéhi, Olfa Youssef, l'artiste-peintre Lamine Sassi... Le dernier espace correspond à la grande salle qui accueille les différents spectacles et projections. Cette salle a hébergé, la saison précédente, dans la section cinéma, un cycle de films iraniens, une semaine dédiée au cinéma algérien " avec l'emploi de bobines en format 35mm ", précise le responsable. L'esthétique ibérique était, également, à l'honneur avec le cycle "Chemins oniriques ", présentant les récits de jeunes cinéastes espagnols. Une part était accordée, bien entendu, au cinéma tunisien avec le cycle "Patrimoine à travers les objectifs de cinéastes tunisiens ". Côté théâtre, l'année précédente a connu pleins de premières avec, entre autres, la pièce de H'san Mouathen Manamet saghira (Petits songes), Jwénih el h'kéya de Hafedh khlifa et Ghouroub de Abdelaziz El Mehrzi. Autre manifestation théâtrale et qui a été bien accueillie par le public, note ce dernier : " 1, 2, 3…rideau ". La grande salle a hébergé également la 5e édition de la semaine de la musique instrumentale et une deuxième session du festival de luth avec la participation de Ridha Chmak, Hassan Aribi et Hédi Ghela. La politique de programmation veille toujours à faire dans la diversité, à susciter le débat, afin de faire de cet espace culturel un espace fertile, multidisciplinaire, où se rencontrent création et réflexion. Nouvelle saison : que de nouveautés Avant de nous parler de la nouvelle programmation, Hamadi Mezzi nous dévoile, non sans une pointe de fierté et de satisfaction, les nouvelles acquisitions de l'espace : un piano qui sera inauguré par Bassem Makni lors de l'événement "Musique entre les saisons ", qui se tiendra du 15 au 21 octobre. L'instrument fera l'objet d'auditions qui se dérouleront dans la maison de la culture Ibn-Rachiq. Autres acquisitions, un espace buvette, un espace indispensable dans un centre culturel, selon le directeur car, à l'instar des cafés culturels, en réunissant artistes et public à la fin de chaque manifestation, on instaure un esprit de dialogue et d'échange, provoquant et alimentant les débats. Passons à la programmation maintenant, qui annonce une nouvelle manifestation théâtrale pour inaugurer la saison : " Les voies de la création théâtrale " nous conviant, du 02 au 12 octobre, à la découverte ou la redécouverte de pièces tunisiennes. Une manifestation que Hamadi Mezzi espère réconciliatrice entre le public et les planches : «Nous ne prétendons pas remettre la lumière sur les voies de la création théâtrale, mais nous proposons un voyage, dans la mesure du possible, à travers les ‘‘Les voies de la création théâtrale''», note l'homme de théâtre dans son texte de présentation. Un voyage à travers 11 pièces tunisiennes. On peut citer, entre autres pièces, Hak el rad (Le droit de réponse) texte et mise en scène de Hamadi Mezzi qui ouvrira le bal, Jiboulou bouh (Ramenez-lui son père) de Abdelaziz El Mehrzi, Borj el maiz (La tour des brebis) de Mongi Ben Ibrahim. La maison de la culture marquera aussi sa présence durant les Journées Musicales de Carthage (JMC) et les Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Encore côté musique, un spectacle le 2 novembre, intitulé Boogie Woogie and blues, proposé par les deux musiciens allemands Axel Zwingenberger et Frank Muschalle, en collaboration avec le Goethe Institut : une première collaboration qui s'annonce féconde, note le responsable. Côté cinéma, l'espace propose, les 3, 4 et 5 novembre, un cycle de films coréens dans le cadre de la "Caravane de l'amitié ", en collaboration avec le comité culturel national. Les enfants n'ont pas été oubliés, car l'espace leur offre un festival du 26 au 31 décembre. Maintenant que la table des mets, concoctés par la maison de la culture Ibn-Rachiq, est dressée, on s'accorde le plaisir de découvrir, au gré des semaines, la suite…