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Cadre macro-économique fiable...Mais bien des textes restent lettre morte
Forum: Oxford Business Group, fête ses cinq années de présence et de partenariat avec la Tunisie
Publié dans Le Temps le 30 - 10 - 2007


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« Pourquoi ces « echos tourmentés » sur la baisse des subventions européennes à la Tunisie »
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« La Tunisie chasse gardée des Français ? cliché erroné »
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« Bonne gouvernance : il faut éviter que l'erreur Batam ne se repète »
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« Nous sommes loin de Bâle I et de Bâle II »

Célébrant son cinquième anniversaire de présence en Tunisie, cinq années d'analyses et de prospections consacrées à la physionomie de l'économie et de la politique tunisienne, l'Oxford Business Group:
le cabinet londonien d'intelligence économique international a récemment organisé en collaboration avec la Chambre tuniso-américaine de Commerce (TACC) une Table ronde sur les transmutations enregistrées en Tunisie notamment dans les domaines d'investissement, de coopération bilatérale et multilatérale, d'infrastructure légale sans omettre l'évolution du secteur bancaire et financier qui reste le maillon faible du processus de développement.

Dans un contexte de mondialisation et de libéralisation tous azimuts, la Tunisie a choisi l'ouverture et l'intégration à l'économie mondiale comme options stratégiques. Une ouverture matérialisée par la signature d'une palette de conventions bilatérales et multilatérales dont le contrat d'association signé avec l'Union-Européenne. Et en dépit des controverses sur le bilan de plus de douze années de partenariat tuniso-européenne et des craintes amplifiées après l'élargissement des pays de l'UE, la rive nord de la Méditerranée demeure le premier partenaire de la Tunisie dans l'œuvre de développement économique et social.

S.E Alan Goulty, Ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie :
« Il faut épouser le changement »
Traitant de la coopération bilatérale tuniso-européenne, M.Alan Goulty, Ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie, a soutenu l'impulsion du partenariat entre la Tunisie et l'autre rive de la Méditerranée. Une dynamique réalisée sur le principe de la politique de voisinage et grâce à la multiplication des accords bilatéraux et multilatéraux. Ainsi 95% des échanges commerciaux de la Tunisie s'effectuent avec les pays de l'Union Européenne.
L'Ambassadeur a, à ce titre exprimé son étonnement et son indignation quant pessimisme dévoilé par certains sur la réalité et les horizons de la coopération tuniso-européenne. « Malgré les étendues de la coopération et la multiplication des protocoles d'accords, on entend toujours des échos tourmentés du fait de la baisse des subventions européennes allouées à la Tunisie. Or, du fait des progrès socio-économiques, enregistrés par le pays, il est tout a fait légitime de baisser les concours qui lui sont attribués».
Concernant les relations économiques tuniso-britanniques, l'Ambassadeur a confirmé leur ardeur notamment dans le secteur de l'énergie. « Le partenariat enregistré dans le domaine de l'énergie est une histoire de réussite », affirme M. Alan Goulty. Et d'ajouter : « plus de 25 entreprises britanniques sont présentes en Tunisie dont une vingtaine opérant dans le secteur de l'énergie »
Il s'est néanmoins interrogé sur les raisons du repli enregistré au cours de l'année 2007 en matière d'exportation. « Les exportations tunisiennes à destination de la Grande-Bretagne ont chuté de plus de 75% au cours de cette année ».
Interrogé sur la carence d'une présence financière britannique sur le marché tunisien, l'Ambassadeur a affirmé qu'elle fait partie des priorités à cibler.
M. Alan Goulty, a par ailleurs appelé à une adaptation rapide aux changements dans un contexte de concurrence acharnée et de course effrénée à l'attraction des investissements Directs Etrangers. Tout en soutenant le processus de libéralisation des secteurs de services et d'agriculture, il a évoqué la lourdeur des procédures administratives en Tunisie et a appelé à une accélération des réformes et à une meilleure gestion des risques.
Il a par ailleurs sollicité les autorités compétentes à faire beaucoup plus d'attention au secteur financier. « Il ne faut pas faire preuve de prudence exagérée...il faut épouser le changement », conclut l'Ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie ».

Parce que l'investissement est la pierre angulaire du développement d'un pays et facteur déterminant de l'amélioration du climat des affaires et donc de compétitivité d'un pays, il était indispensable de passer en revue la stratégie et les réformes entreprises en Tunisie pour attirer davantage d'investissements étrangers et pour impulser l'initiative privée.

Noureddine Taktak, API : «L'élargissement des pays de l'UE est à la fois une contrainte et une opportunité ».
Dans ce même contexte, Noureddine Taktak, représentant de l'API (Agence de Promotion de l'Industrie) a passé en revue les facilités d'investissement existant en Tunisie et la stratégie nationale visant l'impulsion de l'investissement régional, tout en mettant en exergue les défis à relever dont l'emploi, l'entrée de la Chine à l'OMC (Organisation Mondiale de Commerce) et l'Europe des 27. « L'élargissement des pays de l'UE est à la fois une contrainte et une opportunité ».
Il a mis l'accent sur les dispositions entreprises en faveur de la création d'entreprises dont la constitution de sociétés en ligne et la prolifération des centres d'affaires.

Mais pour attirer davantage de flux étrangers et booster le rythme de création d'entreprises, chaque pays essaye de tirer son épingle du jeu à l'ère d'une concurrence exacerbée au sein du bassin méditerranéen et ce, en faisant preuve de stabilité économique et politique à même de renforcer la confiance des détenteurs de capitaux.

Mondher Ben Ayed, Président de la TACC : « la Tunisie, la chasse gardée des Français : C'est faux »
Dans ce même ordre d'idées, M.Mondher Ben Ayed, président de la Chambre Tuniso-américaine de Commerce, partenaire stratégique de l'Oxford Business Group a mis l'accent lors de son intervention sur la politique d'ouverture et de tolérance à toutes les nations et à toutes les religions poursuivie par la Tunisie. «La Tunisie est un pays de tolérance et une terre d'accueil pour l'ensemble des investisseurs», affirme-t-il.
Il a explicité la concentration des relations économiques sur le marché de l'Union et principalement sur la France. « La Tunisie est la chasse gardée des Français est un cliché erroné...elle œuvre à diversifier ses partenaires ». Il a à ce titre affirmé l'intérêt des pays asiatiques au site tunisien, annonçant les récents projets d'investissements déclarés par une entreprise sud coréenne et une autre japonaise opérant dans le secteur des composants automobile dans les régions de Kairouan et du Kef.
Affirmant aussi que la Tunisie est ouverte à toutes les nations et à toutes les cultures. « Mais, nous avons un déficit d'informations en langue anglaise sur la Tunisie...elle offre des avantages méconnus », ajoute-t-il en réitérant le rôle joué par la TACC dans le développement de la culture d'affaires anglo-saxonnes. Citant entre autres l'ouverture de la Tunisie aux capitaux étrangers notamment ceux américains en mettant l'accent sur les opportunités d'affaires offertes aux investisseurs étrangers et sur les fondamentaux sociaux dont la qualité de l'éducation et la place de la femme dans le paysage socio_professionnel.
« Les pays anglo-saxons manquent d'agressivité sur la Tunisie. Donc c'est à nous de débloquer les freins et de militer pour faire connaître et se faire connaître », conclut le président de la TACC, laquelle a contribué en collaboration avec l'OBG et en partenariat avec Tunisie Valeurs, Kallel et Associations et Ernst &Young à la naissance de leur enfant commun « The report Tunisia 2008 ».

Partant du fait que la prospérité et la pérennité de toute économie sont tributaires de la solidité de son système bancaire et financier, les organisateurs de la table ronde n'ont pas omis dans leur ordre du jour de discuter du rôle du secteur bancaire et financier dans le développement et le financement de la Tunisie.

Fadhel Abdelkafi, Directeur Général de Tunisie Valeurs : « Nous sommes très loin des normes de Bâle I et de Bâle II »
Sur le plan macroéconomique, M.Fadhel Abdelkafi, Directeur Général de Tunisie Valeurs a affirmé que la Tunisie tient ses promesses.
Du côté du secteur bancaire, il a soutenu le processus de privatisation des banques de la place. Néanmoins, il a exprimé son inquiétude quant à la conformité des banques tunisiennes aux normes de Bâle I et de Bâle II. « Nous sommes très loin des recommandations de Bâle I et de Bâle II notamment en matière de gestion de risques bancaires », affirme-t-il. Il s'est même interrogé sur le rôle joué aujourd'hui par la Banque de Tunisie pour le financement de l'économie et sur le rôle qui incombe aux banques tunisiennes en général dans le financement de l'économie.
Abordant l'évolution du marché boursier, le directeur général de Tunisie Valeurs a affirmé le contraste persistant entre les réglementations et les réformes fondamentales favorisant le développement du marché secondaire d'une part, et le poids actuel du marché boursier, de l'autre part.
En effet, la taille du marché boursier demeure infime en comparaison avec certains pays voisins et sa contribution au financement de l'économie reste en deçà des espérances avec une capitalisation boursière ne dépassant pas les 14%.
Du point de vue réglementations et dispositions juridiques, le Directeur général de Tunisie Valeurs a affirmé qu'il ne reste plus rien à faire. Sauf que le marché financier tunisien n'a pas bénéficié des opérations de privatisation du fait que la Bourse n'est pas totalement libre à l'investissement étranger. « Résultats des courses : nous avons un super système sous-exploité ».
Interrogé sur l'éventualité de l'entrée en Bourse de Tunisie Telecom, qui constitue selon les analystes financiers une aubaine pour la dynamisation du marché financier et une sorte de déclic, M. Abdelkafi a affirmé : « L'espoir fait toujours vivre ».

Noureddine, Hajji, Ernst & Young : « Il faut éviter l'erreur Batam »
Parallèlement aux mutations économiques, les clés de succès et les déterminants de la compétitivité ont changé. Ainsi, les règles de gouvernance sont assujetties à de nouvelles normes. La Tunisie est sollicitée dans ce cadre à aligner ses règles de gouvernance avec les standards internationaux. Un processus de longue haleine, certes mais qui vaut la peine de continuer sur la voie de la transparence, de l'intégrité et de la loyauté.
Noureddine, Hajji, conseiller à Ernst & Young : la société de services professionnels, a mis en exergue les avancées enregistrées en Tunisie en matière d'adaptation des normes comptables tunisiennes aux normes internationales. Il a par ailleurs appuyé, la nécessité de poursuivre le processus d'amélioration des règles de bonne gouvernance de manière à éviter tout abus de confiance. « Il faut éviter l'erreur Batam », affirme M.Hajji.
Dans un autre registre, il a mis l'accent sur les opportunités d'investissements présentes en Tunisie notamment dans les secteurs des Industries mécaniques et électriques, les sciences de la vie, la pharmacie et le tourisme de santé. « Nous avons seulement besoin de cultiver l'esprit d'innovation », conclut-il.

Maître Sami Kallel, Cabinet Kallel & Associates : « Le droit de l'investissement a évolué »
Vu que la Tunisie s'emploie à ancrer un Etat de droit et d'institutions, l'infrastructure légale joue un rôle moteur dans la dynamique économique et sociale du pays. Une palette de textes de loi a été promulguée ces dernières années en faveur de l'investissement, du climat des affaires et de l'entreprise en général.
Ainsi, Maître Sami Kallel du Cabinet Kallel & Associates a explicité lors de son intervention le pourquoi et le comment de la promulgation de nouveaux textes de loi en affirmant : « le droit de l'investissement a évolué et les réglementations de change sont toujours à l'écoute des investisseurs ». Il a tout de même rejoint ses prédécesseurs en affirmant que la Tunisie détient une pile de textes juridiques et de réglementations qui sont si peu inexploités.

Clôturant les travaux de la table ronde, Melle Cornec, Responsable Editoriale Oxford Business Group Tunisie, a confirmé que les réformes sont là, mais qu'il faut assurer leur mise en application effective de manière à capitaliser les acquis et permettre à la Tunisie de jouer pleinement son rôle de relais entre l'Europe et l'Afrique.


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