Le président de la FTVB Mounir Ben Slimène s'est livré à nous pour nous parler de la situation du volley-ball rn Tunisie et sur la participation du « six » national à la dernière coupe du monde qui a eu lieu au Japon. Pour le 1er responsable du volley-ball tunisien, la Fédération n'est la seule responsable de la mauvaise prestation des protégés de Fethi M'kaouer à cette joute. Plusieurs facteurs sont derrières ces défaites à répétition et il s'en explique. Entretien : La Tunisie a touché le fond. C'est un titre paru sur les colonnes de notre journal quelques jours après la coupe du monde au Japon et que vous n'avez pas particulièrement apprécié. Pourquoi ? - La Tunisie n'a jamais touché le fond ; elle est toujours à son niveau habituel. Lors des dernières participations, elle s'est classé 1ère une fois après avoir battu l'Egypte. Nous nous somme classés 1éème deux fois. C'est notre niveau. En disant que la Tunisie a touché a touché le fond au cours d'une compétition comme la coupe du monde, je pense que c'est très dur pour le volley-ball tunisien. La coupe du monde, c'est le très haut niveau et la Tunisie ne peut être jugée sur une compétition pareille. Nous n'avons pas la capacité de battre ces équipes et encore moins de jouer d'égal à égal. Nous n'avons peut-être pas les deux matches face au Venezuela et l'Egypte, mais ces deux matches n'auraient rien changé à notre situation. Les autres nations sont hors de notre portée. Et celle du Venezuela, de l'Egypte et de n'importe quelle autre équipe africaine et arabe. Nous avons pris part depuis 2010 aux jeux méditerranéens, à deux championnats du monde, à la ligue mondiale. Nous avons eu des réussites ici et là. Pour atteindre le niveau mondial, il nous faut un changement radical. Pour franchir un palier, il faut d'autres moyens et une nouvelle approche. Et qu'est ce qu'il faut faire pour y arriver ? - En Tunisie, on a tendance que le volley-ball est du seul ressort de la FTVB. L'équipe nationale, ce n'est pas la fédération. La corrélation directe existe entre les clubs et l'équipe nationale. C'est en fonction des joueurs et du produit fabriqué par les clubs que nous pouvons faire une bonne ou une mauvaise équipe nationale. La fédération intervient pour compléter le travail. Le quotidien de nos clubs est des plus difficiles. Ils ne disposent pas du minimum pour faire face à leurs activités. Actuellement, la situation de notre sport en général et du volley-ball en particulier fait qu'il nous est difficile de faire mieux.il est impératif pour nous de changer plusieurs paramètres. Je commencerai par le côté technique, celui de l'entraînement, du volume horaire que le joueur doit effectuer au sein des clubs. Les joueurs de l'équipe nationale sont formés par la FTVB. On les prend en charge à partir de la présélection et ils sont à notre disposition pendant tout l'été. Le volume horaire effectué pendant cette période est le double voire le triple de celui des clubs. Si on n'en faisait pas ça, nous ne serions plus compétitifs même au niveau africain. Si on veut aller de l'avant et franchir un palier on doit changer la formation. Autrement, on se contentera de quelques coups d'éclats. Les sponsors ne se bousculent pas aux portes de la FTVB. Est-ce parce que le volley-ball n'est plus attractif ? -Il faut voir ce qu'on fait du volley-ball pour comprendre ce phénomène. Pratiquement, on auto-flagelle. Pendant la coupe du monde, d'autres compétitions dans d'autres sports avaient lieu en même temps. Et ce n'était pas à un niveau aussi élevé. Le comportement des médias n'était pas le même. Les sponsors cherchent une image de marque qui doit être reluisante. On cherche un vecteur intéressant et quand il ne l'est pas, quand il est massacré, les sponsors ne se bousculeront pas. A travers votre journal, je lance un appel aux médias, non pas pour caresser dans le sens du poil, mais pour traiter le volley-ball de la même façon qu'ils nous traitent les autres sports. On est très dur avec un sport qui toujours en relation directe avec le haut niveau. Dans l'état actuel des choses, une qualification à une compétition mondiale est un exploit en soi. Je terminerai en rappelant que la Tunisie est la première nation africaine, devant l'Egypte, dans le classement de la FIVB. Nous sommes 16ème devant l'Egypte qui est 17ème. Abordons si vous voulez bien le volet technique. Qu'en sera-t-il de Fethi M'kaouer. Restera-t-il à la tête de l'équipe nationale ? - Le bureau fédéral va se réunir très prochainement. Le DTN Kamel Rekaya va nous présenter un rapport technique pour évaluer la participation du « six » national. Il a été le chef de la délégation en Egypte lors du championnat d'Afrique et au Japon lors de la coupe du monde et à la lumière de ce rapport, on prendra la décision qui s'impose. Si vous décidez de vous séparer de Fethi M'Kaouer, son successeur sera-t-il tunisien ou étranger ? - Je ne m'attarde pas beaucoup sur la nationalité, mais sur sa qualité et sa capacité à bien faire à la tête de l'équipe nationale. Un entraîneur, c'est avant toute chose une compétence et une qualité humaine. Finalement, franchir un palier est une mission possible dans le contexte actuel du pays ? - Ce n'est pas une sinécure. C'est une mission difficile à laquelle doivent contribuer toutes les parties prenantes, c'est-à-dire les clubs, la FTVB, le staff technique, la DTN, l'autorité de tutelle et les médias. Ce n'est pas en changeant un élément que l'on arrivera à faire quoi que ce soit. Les maillons sont nombreux et il faut qu'ils convergent tous vers un même objectif. Le championnat n'a pas encore démarré. Un report venu confirmer ce que vous étiez en train de nous dire à propos du manque des moyens ? - On n'a pas pu démarrer à temps a cause des difficultés que vivent plusieurs clubs qui ont demandé à ce que le démarrage soit reporté de deux semaines. Les clubs manquent du minimum pour faire face à leurs activités et ce n'est là qu'un petit aperçu de la situation du volley-ball en Tunisie. Pour conclure, on sent que vous en voulez un peu aux médias. S'agit-il d'une cabale contre la FTVB ? - Je ne veux pas parler de cabale. Les spécialistes du volley-ball sont un peu élitistes. Ils voient le volley-ball en grand et veulent le juger à travers ses participations internationales. Ils estiment qu'on peut faire mieux, mais ils doivent savoir que le volley-ball fait partie d'une carte sportive du pays et il doit être jugé en fonction des moyens du pays et de la discipline. On ne doit pas comparer le volley-ball tunisien au volley-ball brésilien ou italien mais il faut se contenter pour l'heure de se qu'on a car ce n'est que le fruit de nos moyens. Propos recueillis par