Le projet de la loi de finances 2016 a été approuvé mercredi par le Conseil des ministres et devra être présenté par la suite à l'Assemblée des Représentants du Peuple pour lecture et approbation. Le budget de l'Etat au titre de l'exercice 2016 a été fixé à 28920 milliards de dinars, soit une hausse de 5,9% par rapport au budget alloué au titre de l'exercice 2015. Un budget conséquent pourvu que le titre II (dépenses de développement) du budget prévaudra cette année sur le titre I (dépenses de gestion). Selon la première version du projet du budget de l'Etat pour l'exercice 2016 obtenue par l'Agence TAP, le budget prévoit un taux de dette publique de 53,3% du PIB, un déficit budgétaire de 3,8% et le recrutement de 13 mille salariés. Le projet de la loi de finances 2016 envisage aussi des mesures d'ordre fiscal dont notamment l'augmentation de deux points de la Taxe sur la valeur ajouter (TVA) pour passer de 6 à 8% et de 18 à 20%. Le taux d'imposition de 12% sera par ailleurs éliminé de la table d'imposition. Des mesures qui devront générer une recette additionnelle de 500MDT. D'autres dispositions concernant l'administration douanière et la lutte contre l'évasion fiscale et le commerce parallèle sont à entrevoir dans la Loi de finances 2016 qui devra être sur le bureau de l'ARP d'ici al fin de cette semaine. Par ailleurs, le projet de LF 2016 prévoit la baisse de 50 millimes des prix à la pompe. Il faut dire que cette mesure est très souhaitée par les Tunisiens surtout avec la chute libre du cours international de baril. Le budget 2016 est élaboré sous l'hypothèse d'un taux de croissance de 2,5%, un cours de baril international moyen de 57 dollars et un prix de change du dollar à 1,97 dt. Sur le marché international, la tendance est baissière. Le pétrole reste sous pression avec l'abondance de l'offre, notamment américaine et les pressions géopolitiques. Selon les analystes de Commerzbank : « L'excèdent d'or noir sur les marchés continue de peser sur les prix, bloquant toute hausse potentielle. » Ainsi, le cours du baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre perdait hier de 72 cents à 45,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Et face à cette tendance baissière des cours de l'or, le gouvernement tunisien ne peut qu'obtempérer et épouser la donne conjoncturelle pour proposer un ajustement à la baisse des prix des hydrocarbures à la pompe de l'ordre de 50 millimes. Une mesure attendue depuis deux ans, sauf que les décideurs jugeaient autrement les choses et conditionnaient l'ajustement à la baisse des prix du gasoil au fléchissement des dépenses de subvention allouées aux hydrocarbures. La LF2016 proposera une indexation des prix nationaux des hydrocarbures aux prix internationaux. Or nous croyons savoir que ce système a déjà été lancé en 2010 mais qui a été suspendu. Va-t-on finalement opter pour le système d'indexation des prix à l'international à l'instar du Maroc pour faciliter ensuite la libéralisation totale du secteur ou maintenir notre système de compensation qui gangrène le budget de l'Etat.