En l'espace de vingt ans (1995-2015), toutes compétitions africaines confondues, l'équipe sahélienne de l'ESS est parvenue à seize reprises au stade de la finale. En soi, c'est une performance à mettre au crédit du club fondé il y a, tout juste, quatre vingt-dix ans. Aujourd'hui cette aventure africaine se poursuit encore avec à la clé une finale en coupe de la Confédération (CAF), la septième du reste dans l'histoire du club (En effet, détentrice de huit titres continentaux, l'ESS a remporté à six reprises 3 coupes de la CAF). C'est dire si l'équipe sahélienne s'est forgée au bout de deux décennies, une réelle dimension africaine qui l'autorise du reste à s'extirper des fois de la torpeur dans laquelle vit actuellement le football tunisien. Pour autant tout n'est pas rose, car à dire vrai, cette dimension africaine de l'équipe s'est construite au cours de la période « continentale faste » précédent l'année du sacre en 2007. En effet, c'est durant la période 1995-2008 que le palmarès africain du club s'est enrichi ( 12 finales en treize ans de compétition), autant reconnaitre que l'absence du club des joutes africaines depuis près de huit années n'est pas passée inaperçue, et pour cause. A l'instar de tout le football tunisien le club a connu des moments difficiles d'ordre structurels et financiers surtout et ce, jusqu'à l'arrivée à la direction du club, de l'actuel président Ridha Charfeddine. Ce dernier, plus magnanime que ses prédécesseurs, n'hésitera pas à mettre la main dans sa proche pour remettre le club à flot et entamer sa restructuration. Le résultat ne s'est pas fait attendre. De fait, et après une phase préliminaire relativement gérable, les Etoilés ont du bataillé fort lors de la phase des poules pour se défaire des grands, Raja, l'EST, AhlyY, Zamalek, Stade Malien, etc... bref, le parcours était semé d'embûches pour se trouver en face d'Orlando Pirates aujourd'hui. Pour le coach étoilé Faouzi Benzarti, « le fait de parvenir au stade final de cette compétition n'est nullement le fruit du hasard ». Héritant d'un groupe à l'assise presque parfaite à sa prise en mains de l'équipe (il a relayé un certain Roger Lemerre), il n'a, réalisme oblige, fait que poursuivre l'œuvre de construction entamée par son prédécesseur. Le reste ? il fallait se trouver en face d'un groupe de joueurs aussi talentueux les uns que les autres, où expérience, talent, et envie d'aller de l'avant se conjuguent. Forcément avec un entraineur chevronné, la cohésion, l'équilibre et la force de caractère finissent par faire surface laissant entrevoir un potentiel non négligeable à même de faciliter l'accès au sommet de la hiérarchie. De fait, la bande à Benzarti a gagné ses galons durant ces derniers mois grâce à un mode opératoire bien rôdé où le jeu offensif prend toute sa dimension avec les Bounedjah, Msekni, Tej, Brigui, Ben Amor, Kom, Msekni, Costa et où l'absence simultanée des Bangoura et Mouihbi se fera probablement sentir cet après-midi sur la pelouse d'Orlando Stadium. Bref, l'Etoile est au sommet de son art. Mais le plus dur reste à faire, celui de lever le trophée après une disette de huit années. Une « seule » finale Autant dire que l'adversaire de l'ESS, s'il affiche des arguments offensifs réels, n'en pâtit pas moins par une certaine fébrilité sur le plan défensif-axial. Alors pour Benzarti, le choix est fait « la finale se jouera cet après-midi à Johannesburg », pas question ajoutera-t-il « d'attendre la deuxième manche, quitte à prendre quelques risques, ce qui compte c'est de ne pas perdre l'avantage face aux sud-africains chez eux ». Pour ce faire, et en dépit d'une préparation bien menée entre Monastir et Sousse, quoique privé de ses internationaux (6), le coach jouera certes la carte de la vigilance défensive avec une bonne couverture (Ben Amor, Kom) mais il n'hésitera pas à profiter de l'espace libre concédé par son vis-à-vis sud –africain. Aussi tout en comptant sur l'expérience des piliers de l'équipe, Mathlouthi, Jmel ( eux qui ont connu le sacre de 2007 ainsi que la notoriété avec la CMC au Japon), sur l'ardeur et le cran des Bédoui, Naggez, Ghazi, Kom, Ben Amor, Brugui, l'inspiration des Lahmar, Msekni ainsi que sur l'opportunisme des Bounedjah, Costa. L'Etoile, c'est aussi cela. Formation probable : Mathlouthi, Naggez, Ghazi, Bédoui, Jemel, Kom, Ben Amor, Lahmar, Brigui, Msekni, Bounedjah.