Le président du conseil de l'ordre des ingénieurs, Oussama Khériji, a déploré la marginalisation persistante des ingénieurs, à tous les niveaux, alors qu'ils constituent une force de frappe sur le double plan quantitatif et qualitatif, notant, dans un entretien qu'il nous a accordé, que le nombre des ingénieurs en Tunisie, toutes spécialités confondues, atteint 70 mille ingénieurs dont 48 mille sont inscrits à l'ordre des ingénieurs, ce qui fait de cette organisation la deuxième organisation la plus importante au point de vue du nombre des adhérents après l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Il a ajouté que l'une des priorités du programme d'action de l'actuel conseil de l'ordre des ingénieurs pour la période à venir est la réhabilitation des ingénieurs tunisiens et le renforcement du rayonnement de l'ordre des ingénieurs d'une manière correspondant à l'importance numérique de ses membres, de leur haut niveau scientifique, et du rôle axial qu'ils assument dans la réalisation du développement du pays, notamment dans le domaine économique. Le programme d'action du conseil de l'ordre actuel, a-t-il dit, sera discuté et adopté par l'assemblée extraordinaire des grands électeurs devant se tenir, en même temps que le conseil national, les 26 et 27 décembre dans la ville de Sousse, outre la fixation de la durée du mandat de l'actuel conseil de l'ordre qui avait été élu en novembre 2014, mais l'opération électorale avait été contestée par le comité provisoire de l'époque et une action en justice a été intentée devant les tribunaux qui ont prononcé cinq jugements favorables au conseil élu. Suite à la mise en application de ces jugements, le conseil élu a réceptionné officiellement le siège de l'ordre le 25 octobre 2015 et a pu, ainsi, commencer son travail normalement. L'assemblée extraordinaire des grands électeurs, au nombre de 90, doit déterminer à partir de quelle date, novembre 2014 ou octobre 2015, débute le mandat de l'actuel conseil de l'ordre, sachant que la durée légale du mandat est deux ans. A cet égard, il a indiqué que le programme d'action s'articule autour de plusieurs axes dont l'amélioration de la situation matérielle des ingénieurs, la contribution à la réforme des études d'ingénieur, le renforcement du rayonnement de l'ordre des ingénieurs, et l'amélioration de son rendement et de ses méthodes de travail. Emploi précaire Passant en revue les nombreux problèmes que rencontre le secteur de l'ingénierie en Tunisie, le président du conseil de l'ordre des ingénieurs a signalé l'aggravation du chômage dans les rangs des ingénieurs en Tunisie dont le taux général atteint 10% mais qui s'élève à près de 40% pour certaines spécialités. Cependant, a-t-il observé, outre la recrudescence du chômage, et pour cette raison justement, le secteur souffre du phénomène de l'emploi précaire, car beaucoup d'ingénieurs travaillent moyennant des salaires dérisoires, dans des conditions où leurs compétences réelles sont mal exploitées et souvent complètement négligées. Il a réclamé la participation des ingénieurs et leurs représentants élus aux commissions gouvernementales intéressées par la situation des ingénieurs et par le développement du pays en général, notant que les réformes des études d'ingénieur qui avaient été annoncées ne sont pas encre entrées en vigueur et restent un projet de réforme. Il a réclamé la participation à cette opération de réformes tendant à mettre en place des critères transparents concernant la qualité de la formation des ingénieurs, notamment une commission d'accréditation des établissements spécialisés dans les études d'ingénieurs. Il a mis en exergue la contribution qu'apporte le syndicat des ingénieurs nouvellement créé à l'amélioration de la situation des ingénieurs tunisiens, notant que son rôle complète celui de l'ordre des ingénieurs.