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LA GALITE un archipel aux multiples trésors
Redécouvertes
Publié dans Le Temps le 04 - 11 - 2007

Ce petit archipel composé d'une île et de cinq ou six îlots est situé à 35 kilomètres du Cap Serrat : c'est le point le plus au nord de la terre tunisienne.
On le dit volcanique parce que son socle est composé de granite, parfois rose, parfois gris plus ou moins foncé mais son sol est formé d'un flysch, roche sédimentaire détritique, datant de l'oligocène supérieur : de l'ère tertiaire.
Il surgit littéralement de la mer et ses pentes très escarpées montent à 400 mètres d'altitude. L'île principale, Galathea dans l'Antiquité, a en gros, la forme d'une « hache à double tranchant » de 5 kilomètres environ dans la plus grande longueur sur 2 kilomètres de large à la « tête ». 60 hectares environ de terre assez pauvre sont cultivables sur une superficie totale de plus de 700 hectares.
Le Galiton, portant un phare et la Fauchelle, îlots au Sud-Est de l'île principale sont des réserves naturelles. Les îles des chiens, petits îlots rocheux ont mauvaise réputation : ils servaient de cibles, paraît-il, aux navires de guerre français.
La Galite a certainement été une escale pour les Carthaginois et les Romains. Des tombeaux rupestres ont été découverts récemment : leur datation reste à étudier. On sait que l'île a été attribuée en fief à l'Infant Louis d'Espagne, arrière petit-fils du roi de France Saint Louis, au XIIIème siècle. Elle a sans doute servi de mouillage et d'abri à de nombreux corsaires « barbaresques » mais les fonds rocheux qui « tombent », très près de la côte, à 10 puis 20 mètres de profondeur ne sont propices ni à un ancrage ni à la construction d'un port. D'une histoire très mal connue subsistent des toponymes bizarres qui mériteraient d'être étudiés : la chaîne principale de collines s'appelle : « Bout de Somme » et une colline : « L'Oudjill. Un cap se nomme : « La pointe de Siroq » et des collines : « Busc grande ». Elle a certainement été fréquentée depuis l'Antiquité par les pêcheurs de corail : « l'or rouge » de la Méditerranée. En 1628, un aventurier marseillais : Sanson Napoléon, corse d'origine, en aurait pris possession. Même son histoire récente reste « floue ». A la fin du XIXème siècle, des Napolitains, venus d'Italie, de la Calle / El Kala ou Bône / Annaba, les familles Darco, Vitiello et Mazella débarquent et se fixent sur l'île. Nous avons connu un restaurateur Santo Mazella et son fils Gérard qui tenaient un grand bungalow en bois, à l'emplacement des bâtiments du port de pêche actuel de Tabarka. C'était un hôtel-restaurant très apprécié. L'île s'est « vidée » en 1964 au moment de la nationalisation des terres agricoles appartenant à des Etrangers.

LE CORAIL
Le corail de la méditerranée : corallium rubrum est recherché et pêché sans doute depuis la Préhistoire. Dans l'Antiquité, cette « pierre arborescente » a engendré la légende de gouttes de sang, tombées dans la mer, d'une gorgone : Méduse, monstre féminin au visage effroyable et à la chevelure formée de serpents. Il avait alors des pouvoirs étendus : celui de détourner la foudre, calmer les tempêtes, soigner de nombreux maux et ... de détourner le « mauvais œil ». L'a-t-il complètement perdu aujourd'hui ?
Les Européens : Catalans d'abord, puis Pisans, Génois et enfin Provençaux et Français sont certainement venus pêcher le corail en ces lieux depuis les XI-XIIème siècles jusqu'au milieu du XIXème siècle quand les Français bénéficiaient encore du monopole de la pêche du corail.
Des fortunes colossales se sont bâties au fil des siècles mais la pêche à l'aide de la « croix de Saint André » : deux lourdes barres, liées en X, auxquelles étaient fixés des bouts de filets, le tout traîné au fond de la mer, en remorque, par un bateau, a ravagé les fonds. Actuellement, la pêche du corail, très réglementée, n'est plus pratiquée que par des plongeurs équipés de scaphandre autonome.

LA PÊCHE
Un autre « trésor » de la Galite est la richesse des fonds marins environnants très poissonneux, qui abritent (abritaient) de très nombreux crustacés dont la langouste, la cigale de mer et le homard.
Une petite usine de conservation de la langouste, en vue d'une exportation vers l'Europe, a même été construite au siècle précédent ! Dans ce domaine aussi, la surexploitation a fait des ravages.
La biologie de la cigale : Scyllarides latus, la « grande cigale » est largement méconnue bien que cet animal soit très apprécié par les gourmets.
La langouste : Palinurus elephas, la langouste d'Europe, peut atteindre, comme le homard : Homarus gommarus, 80 centimètres de long et peser 8 kilogrammes. Sa croissance, comme celle du homard, est très lente : un individu de 400 - 500 g est âgé de 4 à 5 ans. Les femelles sont mâtures vers l'âge de 6 ans mais leur longévité semble importante. La langouste est pêchée dans de nombreuses mers de sorte que son élevage n'est pas encore apparu rentable. Mais, la « cigale » semble devenir si rare que la pêche de la « petite cigale » : Scyllarus arctus est interdite.
La pêche du homard est tellement importante en Europe que sa diminution a engendré des recherches poussées. Actuellement des homards sont élevés et relâchés en mer quand ils mesurent 7 à 8 centimètres de long environ.
Les eaux de l'archipel sont très poissonneuses avons-nous écrit. Nous y avons rencontré, il y a 30 - 40 ans, en tant que pêcheur sous-marin d'innombrables mérous, sars, daurades dentés, murènes tous amateurs de fonds rocheux. Ils ont été dépeuplés, depuis, par la surpêche.
En tant que pêcheur en barque, nous avons pris, à la traîne, d'énormes liches, des thons, de grands serres, de très gros limons et de multiples bonites. Les gros rougets « de roche » sont succulents, loups, ombrines et gros mulets sont délicieux.

L'ÎLE
L'île de la Galite n'offre que quelques hectares de terre pauvre, constamment battus des vents bien qu'ils bénéficient de précipitations importantes de 800 mm par an en moyenne. L'île orientée Sud-Ouest / Nord-Est est pratiquement perpendiculaire aux vents marins humides qui y déversent leurs pluies mais y créent aussi de très nombreux jours de brouillard.
Les îliens y cultivaient un peu d'orge, des fèves, des pois chiche et des vignes. Ces dernières procuraient des raisins secs et quelques hectolitres de vin, traités avec passion par les îliens d'origine italienne. Ils cultivaient aussi des figuiers qui y poussent très bien. Le reste de l'île, formé essentiellement de pentes très escarpées, est couvert d'une garrigue méditerranéenne qui s'est abondamment développée depuis que l'île, pratiquement déserte, n'est plus habitée que par une section de garde-frontière tunisiens. Des sources fournissent de l'eau potable en quantité suffisante. Mais le seul endroit « habitable », parce que face au Sud-Est, il est protégé des intempéries, c'est la combe appelée « L'Escaroubade ». Les habitations se sont dispersées tout le long des pentes. Un petit appontement a été construit en bordure de mer. Avant 1964, 200 îliens environ peuplaient la Galite. Aux beaux jours, ils étaient pêcheurs et corailleurs, en hiver ils devenaient agriculteurs. Une école primaire accueillait leurs enfants.


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