Jihène Bouhadra est copropriétaire du resto-café culturel El Ali et conceptrice du label tunisien en cuivre martelé ‘'Les ateliers du roi''. Jihène qui a toujours apporté une touche minutieuse et authentique à l'art du cuivre qu'elle produit, a bien voulu se confier à nous dans ce raccourci. Le Temps : Vous empruntez un chemin tout à fait différent de celui d'entrepreneur-artisan. Il y a donc une touche artistique dans votre travail. Parlez-nous-en davantage. Jihène Bouhadra : C'est vrai. Mais il faut dire que j'ai toujours été aidée par mon mari Taieb qui a toujours eu la fibre artistique. Il aime manipuler la matière, créer avec ses mains. Tout a débuté, lorsqu'on a commencé à sous traiter quelques objets. Taieb s'occupait des modèles et moi de tout ce qui est gestion et commercialisation. Mais j'avais toujours un regard critique qui a complété le travail de mon mari. C'est en 2009 qu'on a décidé de se lancer dans ce projet et de créer le label tunisien ‘'Les Ateliers du Roi'' avec des maîtres-artisans. Concernant El Ali, c'est un bâtiment datant de 4 siècles et Taieb l'a s'en est approprié en tant qu'héritage. Il était fermé depuis longtemps jusqu'au jour où des enfants jouant avec le feu ont fini par l'incendier. L'idée d'en faire une maison d'hôte nous travaillait avant qu'elle ne se concrétise et ne devienne un resto-café culturel. A l'étage nous avons aménagé un espace pour la lecture et la musique instrumentale. Pourquoi avez-vous opté pour le thème de l'artisanat pour ce qui est des ‘'Atelier du Roi'' et la cuisine authentique pour ‘'El Ali''? Nous avons imposé notre menu dès le début. Toutefois on a reçu quelques clients qui exigeaient des paninis (sourire), mais El Ali est exclusivement un restaurant qui propose une cuisine traditionnelle. Le chef cuisinier n'est autre que mon mari Taieb. Nous nous essayons, bien entendu, aux nouveautés tout en restant très attentifs aux critiques des clients et suggestions aussi bien pour l'art du martelé que celui du culinaire. Mais notre empreinte consiste à créer à partir de l'art artisanal qui recèle beaucoup de possibilités. Etes-vous tentée par le marché international ? Quels sont vos projets d'avenir ? On a déjà participé à quelques foires en Europe et quelques unes dans le monde arabe. Il faut persévérer sans relâche pour arriver à cartonner à l'échelle internationale. Concernant la restauration, peut être mais cela est difficile à réaliser. Cela demande beaucoup de travail, de temps, d'entretien et d'argent.