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Quand les livres se font détrôner par les gadgets en plastique
Publié dans Le Temps le 05 - 02 - 2016

Un dinar ou deux, peut-être bien trois dinars,... un prix vraiment dérisoire, une aubaine pour qui cherche à assouvir sa passion de lecture. Les petits prix pratiqués sur les étalages des bouquinistes, cela ne date pas d'aujourd'hui. Les marchands des vieux livres d' « occasion », c'est une longue histoire qui a inspiré beaucoup de journalistes et d'intellectuels tunisiens tout comme les étrangers un peu partout dans le monde. Il suffit de rappeler les bouquinistes qui peuplent les bords de la seine, du côté de la place Saint-Michel en France pour en avoir une idée claire.
A Tunis, la rue des Tanneurs ou « Dabbeghine » est réputée pour sa singularité et pour la senteur de la senteur des anciens livres, qui nous prend dès qu'on emprunte la rue qui loge en plein centre ville. C'est un passage obligé pour tous les assidus de lecture et de vieux livres qu'on ne retrouve généralement que dans ces lieux magiques recèlant de petits trésors intellectuels. C'est bon pour le moral et l'esprit quand on a que ça pour fuir le spleen de Tunis. Spleen dites-vous ? Mais on ne peut jamais le fuir du moment où les choses vont de mal en pis. La rue Dabbaghine n'est plus ce qu'elle était il y a une dizaine d'années.
Elle devient ce que les rues de Tunis sont aujourd'hui : de vulgaires lieux où jonchent des poubelles abandonnées au passage par les vendeurs des gadgets en plastique et de toutes les autres horreurs du made in ‘'n'importe où'' et ‘'n'importe comment''. L a rue Dabbaghine est toujours aussi mouvementée que les années précédentes sauf que ce n'est plus avec les livres que les lieux sont animés mais plutôt avec les jouets/vêtements ... et tout les objets vendus selon la saison par les vendeurs à la criée. «Après 22 ans d'expérience dans la rue des Tanneurs, j'ai décidé de venir vendre mes livres à la place Barcelone. Ce n'est pas pour fuir la concurrence mais par obligation.» Déclare le vendeur de livres Mustapha Haran, 53 ans. Seulement 3 ou 4 vendent encore des livres dans cette ruelle de la capitale où la passion de lire un livre, de l'explorer page par page, ligne par ligne, celle d'aimer les livres et de les collectionner... vit son déclin et où l'inculture supplante désolément la passion du savoir. Marouen El Ayedi 42 ans vendeur de livres signale non sans amertume qu' « Avec les réseaux sociaux et Internet il n'y a plus personne qui va chercher à lire un livre ...ça fait 18 ans que je vends des livres et je peux vous dire qu'il y'a une grande différence entre avant et maintenant. Les gens ne s'intéressent plus aux bouquins» C'est d'ailleurs ce que Semia, 22 ans étudiante en pédiatrie confirme « les livres ne m'intéressent pas, ce n'est pas vraiment mon truc ».
Bien que le nombre de lecteurs a chuté considérablement ces dernières années, un amoureux de livres croisé au hasard de notre chemin nous dira sa passion des anciens livres « je viens souvent ici, parce que j'adore les anciens bouquins, je vais souvent à la librairie mais ce n'est pas la même chose... Je trouve mon bonheur dans cet endroit. J'adore lire c'est mon passe-temps favori.» et d'ajouter d'un air triste « je pense que c'est la faute au progrès technologique un enfant préfère jouer avec sa console de jeu plutôt que de lire un livre c'est peut être aussi à cause des enseignants. Ils ne les poussent plus à lire ... »
Livres à la recherche de lecteurs désespérément
Il est vrai que les vendeurs ambulants choisissent la ville, mais ils ne sont pas la cause principale du déclin des bouquinistes, car les Tunisiens ne lisent plus aujourd'hui et on peut dire que c'est le mal principal qui menace le commerce des bouquinistes. Plus de 80% des Tunisiens n'ont pas lu un livre pendant l'année écoulée et bien entendu n'ont pas acheté un livre, selon une étude publiée en 2015 quelques temps après l'avènement de la foire du livre. Un chiffre bien désolant qui devrait nous rappeler un problème qui devient persistant et attend à être résolu.


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