La maison de l'Union générale tunisienne du travail à Tunis a abrité, hier, un point de presse au cours duquel le directeur des programmes au ministère de l'Education, Néjib Zébidi, a présenté les principales recommandation issues du dialogue national sur la réforme éducative qui avait démarré, officiellement, en avril 2015 sous la conduite d'un Comité supérieur de pilotage composé du ministère de l'Education, de l'UGTT et de l'Institut arabe des droits de l'homme. Ces recommandations ont été réunies dans un rapport de synthèse. Le représentant du ministère de l'Education a indiqué que les commissions techniques vont se réunir dans les meilleurs délais en vue de codifier ces recommandations et les rendre sous forme de textes de lois et de règlements de manière à leur conférer un caractère officiel et exécutoire. S'agissant des principes généraux, il a été affirmé que l'éducation et l'enseignement sont à la charge de l'Etat, y compris l'enseignement préscolaire et que l'école est gratuite tandis que l'enseignement obligatoire s'étend jusqu'à l'âge de 16 ans dans le cadre de la neutralité totale des établissements éducatifs à l'égard des polarisations partisanes et idéologiques. Il a été proposé la création d'un Conseil supérieur de l'éducation et des Conseils régionaux de l'éducation travaillant dans l'indépendance, parallèlement à la mise en place d'un office des œuvres scolaires chargé de promouvoir les restaurants et les internats scolaires, ainsi que le transport scolaire, à l'instar des offices des œuvres universitaires. Il a été recommandé, également, la création de filières dans l'enseignement supérieur, spécialisées dans la formation des instituteurs et des professeurs du préparatoire et du secondaire. Une suite sera donnée à cette proposition dès la prochaine rentrée universitaire, avec le recrutement direct des diplômés dans ces spécialités. S'agissant de l'évaluation des élèves, il a été recommandé d'appliquer un système d'évaluation sans notes rompant avec le système d'évaluation avec notes, de façon à consacrer la vocation de l'école en tant qu'espace fait pour former et non pas pour organiser des examens. Régime des semestres Plusieurs propositions ont été formulées en ce qui concerne la révision du temps scolaire dont notamment l'adoption du régime des semestres, outre la création d'un centre national pour la promotion de la vie scolaire, la révision des conseils de discipline et l'organisation de cours de rattrapage gratuits afin de rompre avec les cours particuliers payés, parallèlement à l'aménagement de l'infrastructure des établissements éducatifs selon les normes internationales de manière à les rendre attractives, fonctionnelles et efficientes. Il a été recommandé, aussi, la diversification des sections de l'enseignement secondaire à travers la création d'une section technologique. Sur un autre plan, le représentant du ministère de l'Education a indiqué que le rapport de synthèse sera soumis pour discussion aux partis politiques, aux députés et aux diverses Instances officielles de sorte que le processus de la réforme éducative va prendre encore du temps avant de passer au stade de l'application. Les représentants des organisations membres du Comité supérieur de pilotage du dialogue national sur la réforme éducative ont mis l'accent sur la pertinence du caractère participatif conféré à ce dialogue en y associant des centaines de milliers d'élèves, les enseignants et les différentes parties concernées par le secteur éducatif, car la réforme éducative a été une revendication collective dans le but de réhabiliter l'école tunisienne, la libérer de l'incurie dans laquelle elle s'était enlisée et la promouvoir afin qu'elle devienne une école moderne, enracinée dans son authenticité et ouverte à l'époque et à la modernité.