Pour une fois, Néji Jalloul et Lassaâd Yacoubi parlent le même langage Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a tenu, hier, une conférence de presse commune avec les syndicats généraux des inspecteurs, de l'enseignement secondaire et des surveillants au cours de laquelle il est revenu sur la question de la réforme du système éducatif qui va, pour la première fois, découler d'une approche collective émanant de tous les intervenants du secteur éducatif. « La réforme du système éducatif est le fruit de la participation de tous les intervenants du secteur. Cette réforme sera difficile à mettre en place, car on devra orienter plusieurs élèves vers la formation professionnelle. Soit on reste dans la logique du 7 novembre et on rend les parents heureux en faisant réussir tous les enfants, soit on procède à des changements douloureux mais nécessaires pour améliorer le rendement du système éducatif. Aujourd'hui, il est essentiel de faire participer les représentants des parents, des élèves, des enseignants, des surveillants... au dialogue sur la réforme du système éducatif », a observé le ministre de l'Education. «L'école n'est pas seulement un espace où l'élève assimile passivement des connaissances pour les restituer ensuite dans le cadre d'une évaluation, mais également un lieu où celui-ci doit apprendre à développer son esprit critique, structurer ses pensées et acquérir de nouvelles connaissances qui lui permettent de s'adapter à son environnement», ajoute-t-il. Cette année, plusieurs mesures ont été prises dans le cadre de la réforme du système éducatif. L'une d'elles concerne la suppression de la semaine bloquée qui a provoqué beaucoup de remous auprès des élèves et des enseignants. Cette mesure destinée à améliorer le rendement des élèves a eu l'effet inverse dans plusieurs établissements éducatifs. En effet, outre les difficultés qu'ont eues les enseignants à l'appliquer à cause de problèmes logistiques (disponibilité des salles...), les élèves, non habitués à ce nouvel aménagement horaire des examens, n'ont pas su comment organiser efficacement leur révision, ce qui s'est traduit, cette année, par une baisse importante des notes et des moyennes dans plusieurs établissements éducatifs. Un semestre coefficient 2 Au cours de la conférence de presse, le ministre de l'Education ainsi que le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassaad Yâacoubi, ont affirmé que les deux parties se sont finalement mises d'accord pour regrouper les deux trimestres restants en un semestre au cours duquel deux devoirs de contrôle et un devoir de synthèse seront effectués dans chaque matière. La meilleure note obtenue dans l'un des devoirs de contrôle comptera coefficient 2 tandis que les notes obtenues dans le second devoir, ainsi que dans devoir de synthèse compteront respectivement coefficient 1 et coefficient 2. Le total sera divisé par 5 afin de calculer la moyenne du semestre qui comptera coefficient 2 alors que le premier trimestre sera comptabilisé coefficient 1. Les élèves passeront, par ailleurs, les devoirs de synthèse dans les mêmes conditions que celles de la semaine bloquée. « En regroupant les deux trimestres en un semestre, on aura 97 jours de cours effectifs, a relevé le ministre de l'Education ajoutant, par ailleurs, que « les enseignants des classes terminales auront, ainsi, le temps de terminer leurs programmes». L'amélioration du rendement du système éducatif passe par une meilleure formation des instituteurs et des enseignants d'où la décision de créer des écoles et des filières spécialisées dans la formation des instituteurs et des enseignants, a souligné le ministre de l'Education. Ces filières seront incluses dans le nouveau guide d'orientation de l'année universitaire 2016/2017. Les élèves titulaires du baccalauréat qui veulent enseigner dans le cycle primaire pourront s'orienter cette année après le bac vers une filière spécialisée dans la formation des instituteurs. Quant aux étudiants qui ont obtenu cette année leur licence dans une filière scientifique, économique ou littéraire, ils pourront passer un concours qui leur permettra d'accéder à une école spécialisée dans la formation des enseignants où ils pourront suivre une formation de deux ans. Cette formation didactique et pédagogique — en plus du renforcement des connaissances dans la spécialité de base — leur permettra d'obtenir un master professionnel qui les habilitera à enseigner dans les collèges et les lycées. Les directeurs des établissements éducatifs suivront également une formation sur la gestion de la vie scolaire, des ressources humaines et logistiques ainsi que sur la gestion du budget et sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication, a observé M. Kamel Hajjem, directeur général de l'enseignement de base au ministère. Il y a lieu de souligner qu'une semaine de sensibilisation sur la violence en milieu scolaire sera organisée dans les établissements scolaires. Des agents de la Garde nationale assisteront en compagnie des élèves au salut du drapeau dans plusieurs écoles, collèges et lycées. « C'est une action qui a une portée symbolique », a souligné, à ce propos, le ministre de l'Education.