Comment présenter la JICA ? Quelle est sa mission en Tunisie ? L'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) est une agence gouvernementale indépendante coordonnant l'aide publique au développement du Japon. Sa mission est de contribuer au développement socio-économique des pays en finançant des projets et en faisant bénéficier les principaux intervenants du savoir-faire des experts japonais. La JICA est installée en Tunisie depuis 1975. De très nombreux projets ont été menés avec succès en ces quarante ans d'activité et de coopération bilatérale. Le tout premier programme initié a été celui des volontaires. Des jeunes, âgés entre 20 et 39 ans, étaient affectés pour deux ans en Tunisie pour mener des missions de proximité auprès des populations locales dans des domaines diversifiés tels que l'éducation, la santé, l'handicap, la mécanique ou encore la jeunesse et les sports. La devise de ce programme est « Main dans la main avec la communauté locale ». Il y a dix ans, des seniors volontaires ont également été affectés en Tunisie pour partager leur savoir-faire et leurs connaissances avec les locaux. En quarante ans, 352 volontaires jeunes et 158 volontaires seniors ont participé à ce programme qui est malheureusement suspendu actuellement pour des raisons sécuritaires. Nous espérons toutefois pouvoir le relancer bientôt. Différents prêts ont été octroyés ces dernières années par la JICA. Pour quels projets précisément ? Dès 1976, la JICA a officiellement lancé le programme de coopération technique en Tunisie et a entamé, dès l'année suivante, l'étude des projets et l'octroi de prêts. Depuis, l'intervention de la JICA s'articule concrètement autour de deux axes, à savoir la coopération technique et la coopération financière (dons, prêts) dans deux domaines d'interventions prioritaires : le développement régional et le développement industriel. Ce sont les deux champs de travail que nous maîtrisons le mieux et c'est pourquoi nous y concentrons toutes nos ressources. En quarante ans, 41 projets ont été financés, dont 13 sont en cours, pour un montant de 5 075 millions de dinars. De même, des dons d'une valeur totale de 10 millions de dinars ont été attribués. Parmi les projets auxquels la JICA a octroyé des prêts durant ces dernières années, citons le Pont reliant Radès à la Goulette, l'électrification de la ligne ferroviaire de banlieue métropolitaine vers le sud, l'autoroute El Jem-Sfax, la partie en aval du système de contrôle de l'inondation de l'Oued Mejerda ou encore l'aménagement du Parc technologique et scientifique de Borj Cédria, incluant la construction de deux instituts supérieurs, à savoir de l'informatique et celui des technologies avancées mais aussi la fourniture d'équipements scientifique. Par ailleurs, 29 bourses ont été octroyées à des étudiants chercheurs de ces instituts pour aller terminer leurs études au Japon. Qu'en est-il des projets de coopération technique ? L'un des projets phare consiste à implanter un système de cogestion des pêcheries côtières au golfe de Gabès. Il s'agit d'assurer le rôle d'intermédiaire entre les autorités et les pêcheurs, dans une approche participative dans le but de préserver les ressources maritimes. Dans le cadre de ce projet, les pêcheurs ont pu établir eux-mêmes les règlements qui ont été par la suite approuvés par les autorités et un décret-loi portant sur la protection des ressources de mer a même été validé. Le deuxième projet pilote s'intitule KAIZEN. Il s'agit d'un plan d'amélioration de la qualité et de la productivité de la production industrielle, partant de l'initiative-même des salariés d'une entreprise. Une vingtaine d'experts issus de 3 centres techniques (CETIME, CTC et CETTEX) et de l'Unité de Gestion du Programme National de Qualité (Ministère de l'Industrie) ont déjà été formés aux techniques d'amélioration continue de la qualité et de la productivité selon la méthode KAIZEN. Leur mission actuelle est de généraliser le concept et partager leurs acquis avec d'autres groupes et entreprises en Tunisie mais aussi à l'étranger. Le troisième projet sur lequel nous focalisons notre intérêt, c'est la valorisation des résultats de recherche sur les ressources biologiques, en collaboration avec des universités et des chercheurs tunisiens et japonais. Enfin, nous travaillons actuellement sur l'exportation de l'huile d'olive tunisienne de haute qualité au Japon. De par ses valeurs nutritionnelles et ses vertus thérapeutiques, l'huile d'olive est considérée comme un véritable médicament. Une étude de faisabilité est en cours, menée en partenariat avec des experts et investisseurs japonais.