Durant cinq ans, le peuple tunisien n'a fait qu'attendre les initiatives de ses politiques et ses experts, espérant sortir de la crise générale qui rend la vie invivable à la majorité des Tunisiens et notamment les jeunes. Inutile d'attendre, il faut participer à créer une vision stratégique et un plan qui engendrerait un sursaut national. Voici ma contribution à créer un grand rêve tunisien susceptible de donner l'espoir à des milliers de jeunes tunisiens. Commençons tout d'abord par quelques idées. En premier lieu, la Tunisie passe par une crise exceptionnelle qu'on ne pourrait juguler que par une solution exceptionnelle. En second lieu, la Tunisie est une richesse dilapidée. En troisième lieu, à voir la carte du développement et de l'exclusion, l'on constate que le développement se trouve dans les régions côtières et la pauvreté gîte à l'intérieur du pays. Ce qui veut dire que la mer est le premier moteur du développement. Il rapporte des Projets préalablement conçus, qui sont générateurs de plusieurs projets auxquels on n'a pas pensé. En dernier lieu, la solution exceptionnelle pour sortir de la crise exceptionnelle consiste à exploiter les richesses gelées. En effet, nous avons en Tunisies beaucoup de richesses négligées ou mal exploitées. A ce propos, je me concentrerai uniquement sur une seule richesse. Si on l'exploite sciemment, la région génératrice deviendra un géant économique et un véritable gisement d'emplois. Il s'agit du Shott El Djerid qui doit devenir une mer. Il faut creuser un canal et le lier à la méditerrané. Ceci permettrait à la région d'avoir un taux de croissance supérieur non seulement au Grand-Tunis, mais aussi à la région du Sahel et celle de Sfax. Et là, chacun a le droit de se demander : Est-ce possible ? Peut-on vraiment réaliser ce grand rêve ? Ma réponse immédiate est mille fois OUI. Comment? Je remonte l'histoire quelques cent cinquante années, plus loin il y avait des gens qui ont creusé un canal de 193 klm de long, avec leurs mains, ils ont déplacé le sable sur leurs dos et les dos de leurs ânes. Il s'agit des égyptiens qui ont creusé le canal de Suez en 1859. La distance séparant la mer de Tozeur de 175 km seulement. Et de la mer jusqu'à Gbelli ? Moins de 175 km. Nul ne pourrait me convaincre, ni convaincre nos concitoyens qu'un tel projet, vu l'extraordinaire évolution technologique, serait impossible. Bien au contraire, acheminer la mer jusqu'à Tozeur, Gbelli, Douze, Fawar et Hazwa et une opération plus facile qu'on l'imaginait. Si les égyptiens ont mis 10 ans pour achever les travaux, nous pourrons réaliser notre projet dans huit ou neuf mois à condition d'éviter la bureaucratie. Pour nous, c'est une affaire de décision, non pas des politiques, de qui je désespère, mais plutôt de nos concitoyens dans le Sud, et surtout les jeunes, à Tozeur et Gbelli essentiellement, mais aussi à Gafsa, Gabes et Tataouine, ces régions sont concernées et donc les jeunes doivent dire leur mot. La mer rendrait le Sud plus attractif que Hammamet. Je m'explique. Les meilleures zones touristiques en Tunisie sont des stations balnéaires, essentiellement estivales. Dans le Sud, il y aurait du tourisme balnéaire durant toute l'année. Car, en hiver, il y a entre l'Europe et le Djerid de 20 à 30 degrés d'écart. L'européen qui fait tout pour combattre le froid et la neige, prend l'avion, deux heures de vol et il se trouve en été pour se bronzer durant quelques jours. En plus des seigneurs qui ont des problèmes de santé et qui pourraient passer tout l'hiver au Sud. C'est-à-dire que le Djerid connaitrait une activité touristique intense durant toute l'année. Mais cette région ne sera pas plus attractive que Hammamet uniquement, elle sera meilleure que Venise. Comment ? Au milieu du Shott on fera un ilot dont un coin sera réservé pour construire une ville à l'instar de Venise, où les petites et grandes rues seraient submergées de la mer et le déplacement s'y fait par barques. Mais elle sera meilleure que la ville italienne parce qu'elle la dépassera dans plusieurs caractéristiques. D'abord, elle sera entourée d'un tourisme balnéaire. Ensuite, elle sera entourée du désert. Enfin, elle sera entourée d'un formidable héritage culturel. Tout cela fait défaut à Venise. Pour toutes ces raisons notre ville sera beaucoup plus attractive que Venise. Hissons encore notre ambition. Le Djerid sera la meilleure zone touristique dans le monde, c'est-à-dire plus belle qu'Ushuaia, en Argentine, et Cape Town, en Afrique du Sud. Comment ? En plus de toutes les caractéristiques citées, on construira de grands studios pour le tournage des films cinématographiques, ce qui fera du Djerid l'une des capitales du cinéma mondial. Aussi sera-t-elle une capitale de thalassothérapie. Nous savons que la Tunisie vient en deuxième position mondiale après la France. Nous occuperons la première place, car, en plus de la thalasso, on investira dans le thermalisme, qui fait défaut à la France. En outre, le parc national de Dghoumes, à Dguech, renforcera l'attractivité de la région. En effet, des safaris seront possibles, où l'on observera les animaux dans leur milieu naturel, tout comme à Cape Town. Renchérissons encore, Plusieurs ports de plaisances seront construits pour accueillir les yachts, comme à Sidi Bou Saïd, Kantaoui ou Marina. Un yacht dans le désert ou dans l'oasis ! Des oasis maritimes ! Du jamais vu ! L'on sait que le touriste de plaisance dépense 20 fois plus que le touriste habituel. Une autre catégorie de touristes sera ciblée. Pour laquelle seront construits des casinos où le jeu se fera au dollar et à l'euro. Et des terrains de golf. Nous n'avons qu'a voir les plus beaux parcours de golf dans le monde, afin de faire mieux. Un grand rêve de faire du Sud un paradis. Ceux qui craignent des répercussions sur la culture dattière auront une réponse scientifique afin de les rassurer.