Il y en a qui perdent l'occasion de se taire. D'autres de parler lorsque le silence peut devenir assourdissant, face à des situations, pour le moins équivoques, qui confortent une injustice, en lieu et place de lutter contre, faute d'afficher, tout au moins la couleur, en émettant une réserve, sur un sujet qui peut prêter largement à polémique, surtout s'il est alimenté par la mauvaise foi de ceux qui ont fait allégeance, non pas par conviction mais par calcul, les intérêts se corroborant sur la question: celle du conflit israélo-palestinien ici en l'occurrence, et ces corollaires; entendre le Hezbollah et ses affiliations. Qu'on soit d'accord sur une chose: les régimes, autant wahhabites, que celui des Ayatollahs iraniens, à quelques détails près qui pourraient paraître fondamentaux, mais qui ne changent rien à la donne, sur le fond, en matière des libertés, et du respect de l'humain, n'ont strictement rien à envier l'un à l'autre. Du coup, c'est se placer à hauteur inégale, en s'immisçant dans une histoire, dans laquelle on n'a pas à avancer les mêmes pions, sachant que le choix du non-alignement, en la matière, est un entre-deux qui pourrait se défendre, vu la conjoncture... Ce n'est peut-être pas très courageux, il est vrai, mais ça aurait le mérite, d'éviter de « désavouer » une diplomatie de longue date, qui a largement, par le passé, arrêté sa position, sur la question, en soutenant, sans réserve, la cause des Palestiniens, et de la Palestine, contre l'entité sioniste, qui a fait de l'expansionnisme, outrancier et vorace, une ligne directrice de sa politique, ô combien arbitraire et assassine. La Tunisie est pourtant tombée dans le piège, en adoptant, d'une manière irréfléchie, et qui ne la grandit pas, loin s'en faut !, la décision prise par le Conseil des ministres arabes, réunis à Tunis, de classer le Hezbollah libanais comme organisation terroriste. Parce qu'une chose est sûre: si, aujourd'hui, la seule réalité qui vaille, c'est celle qui va dans le sens de ce qu'avait préconisé Bourguiba en 1965, lors du fameux discours déAriha, à savoir, de chercher une solution qui soit viable, et surtout faisable, pour les deux camps, dans le respect de la légalité internationale, en poussant à la création d'un Etat palestinien, aux côtés de l'Etat hébreux, dans un esprit de réconciliation et de coexistence, entre deux peuples, qui n'ont pas d'autres choix que de s'entendre enfin sur l'essentiel, sans l'interférence d'une quelconque intrusion étrangère, et tout en intégrant l'idée, pour les Israéliens d'abord, que la politique menée par leur pays ne peut les mener que droit dans le mur, à plus ou moins long terme, parce qu'elle est autant injuste qu'aveugle, le malheur des Palestiniens ne pouvant pas faire leur bonheur, sauf à se bercer d'illusions, trafiquer l'esprit de la résistance contre un colonisateur qui n'a de cesse de continuer à violer la légalité internationale, en toute impunité, en trompant son propre peuple sur le sens de l'Histoire, tout en se demandant hypocritement d'où vient le vent, et pourquoi il souffle si fort. En condamnant le Hezbollah sans espoir de recours, c'est abonder dans le sens d'une supercherie, qui n'a rien à envier à notre lâcheté, intéressée, et le pire, pour des « clopinettes », quand nous basculons dans le camp de ceux qui ont nourri Daech et compagnie, et qui font mine aujourd'hui de s'étonner que le feu ait pris aussi à leurs demeures...