Le droit de l'enfant est désormais expressément consacré par la Constitution de 2014. Aussi le législateur œuvre-t-il à réviser les lois touchant aux domaines où l'intérêt de l'enfant est en jeux et notamment en matière pénale, qui nécessite une refonte fondamentale en vue de prévenir la délinquance juvénile et impliquer davantage les parents, premiers responsables en l'occurrence, ainsi que la société En civile avec toutes ses composantes. En effet, la délinquance juvénile selon plusieurs spécialistes en la matière, a pour cause essentielle la privation de l'enfant de son droit fondamental à la vie, c'est-à-dire, à la santé, la nutrition, le logement, l'éducation , l'information, la protection, contre toute forme de violence, d'exploitation et d'agression. Or selon un spécialiste de l'enfance à l'UNICEF, il y a quelques lacunes au niveau de l'application de la loi, dues au manque de suivi, de contrôle, de coordination et de formation des cadres et spécialistes de l'enfance. Selon des chiffres publiés par l'UNICEF, malgré les avancées apparentes, des inégalités dans l'accès aux services et aux protections pour les enfants persistent. Ainsi, le taux de pauvreté demeure élevé. La délinquance juvénile commence par un déclic : un enfant de 15 ans, démuni, qui commence à connaître le milieu extérieur, veut imiter ses copains, et se sent défavorisé lorsqu'il voit des camarades d'école autour de lui, jouir de certains avantages d'ordre matériel ou moral qu'il n'a pas. C'est celui-là même qu'il faut prendre en charge afin d'éviter qu'il ne glisse dans la délinquance juvénile. Il faut par ailleurs que le législateur intervienne par des lois plus sévères pour réprimer ceux qui profitent pour exploiter ces enfants tout azimut. A titre d'exemple, il y a un certain laxisme des autorités concernant les employés de maisons qui sont la plupart du temps, des enfants en bas âge. Il n'y a aucun contrôle, pour voir s'ils sont assurés ou pas, et surtout s'ils sont en âge de travailler conformément au code du travail qui pourtant prévoit des conditions précises pour ce genre d'emplois. Bien plus, si un employé de maison est tenté de voler son employeur, il est poursuivi pour vol qualifié, infraction considérée en tant que crime, alors qu'en droit français par exemple c'est considéré comme un vol simple. Evidemment s'il s'agit d'un mineur, il sera jugé devant le tribunal pour enfants, mais psychologiquement il est affecté et ce sont les parents démunis qui seront responsables devant la loi. Or il vaut mieux prévenir que guérir, en faisant de sorte qu'un tel calvaire soit évité à la base à un enfant. Hélas, des enfants continuent à être utilisés dans ce genre d'emplois, qui constitue une exploitation aberrante du mineur qui risque de faire de lui un futur délinquant. Toutefois, il n'y a pas que les enfants démunis qui tombent dans la délinquance. Car il n'y a pas que le vol ou la violence. Plusieurs enfants issus de familles aisées tombent dans un autre genre de délinquance tel que l'usage des stupéfiants, ou la prostitution. A titre d'exemple, il n'y a pas longtemps, un français a été condamné à 18 de prison par la justice française pour détournement de mineurs, dont 41 tunisiens. Cela est du au manque de vigilance ainsi qu'à l'écart entre les textes juridiques qui ne manquent pas en la matière et leur mise en pratique. « Selon un délégué général à la protection de l'enfance, il existe des difficultés rencontrées par les structures institutionnelles concernant le suivi des droits de l'enfant et la garantie de sa protection. À commencer par le manque de moyens humains et matériels mis à la disposition des délégués à la protection de l'enfance, mais aussi l'absence de coordination entre le juge de la famille et les différents intervenants sociaux, l'absence de campagnes de sensibilisation, l'inefficacité du numéro vert pour signaler les différentes formes de violence subies par l'enfant ». Il importe donc de reconsidérer les stratégies pour une en application plus efficace du droit de l'enfant, pour une meilleur protection qui serait de nature à mieux le préserver de la délinquance.