L'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) a rendu public lundi les résultats de l'enquête nationale sur l'emploi. L'enquête couvre 480 entreprises et 10300 diplômés de l'enseignement supérieur. L'IACE a élaboré une enquête en deux parties : l'une auprès des entreprises donc du côté de l'offre de l'emploi et l'autre au niveau de la demande. L'objectif étant de diagnostiquer l'état de santé du marché de travail et de s'arrêter sur les causes du déséquilibre ou de l'inadéquation chronique entre les qualifications ou les profils existants sur le marché et les compétences requises par les entreprises. Conformément aux résultats de l'enquête, il semble que 50000 emplois sont en voie de destruction ou de disparition en Tunisie dont principalement les activités de manutention. En effet, 50 postes uniquement sont actuellement vacants dans la manutention et 65 postes de conducteurs d'engins du bâtiment et des travaux publics sont aujourd'hui vacants. C'est dire la rareté des postes vacants nécessitant des faibles qualifications. Par ailleurs 145000 postes d'emplois sont actuellement disponibles indique les résultats de l'enquête de l'IACE dont 98 632 recrutements disponibles dans les 5 secteurs dégageant le plus de postes vacants à savoir : Commerce et services, Activités spécialisées, scientifiques et techniques, Industrie de Textiles et d'Habillement, TIC, industries agroalimentaires et assimilées. 70 729 recrutements disponibles dans les secteurs les plus employeurs Sur un total de 145000 postes vacants, l'IACE recense 70 729 recrutements disponibles dans les secteurs les plus employeurs dont notamment le commerce et services, la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques; Fabrication d'équipements électriques, de machines et équipements, TIC, industrie de Textiles et d'Habillement et Activités de services administratifs et de soutien. Il y a 23322 postes disponibles dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques et 34813 dans le commerce et les services. Les entreprises interviewées déplorent la faible compétence des profils présentés lors de recrutement. 60% des candidats postulant au recrutement ne satisfont pas aux critères de compétences. Les entreprises souffrent de l'indisponibilité immédiate des ressources recherchées Pour trouver le profil recherché ou les compétences requises, le délai d'attente des entreprises diffère selon le secteur d'activité et selon la région. A titre d'exemple, les entreprises opérant dans l'industrie du cuir et de la chaussure mettent 36 mois, soit 3 ans pour trouver les ressources humaines dont elles ont besoin. Au niveau de la demande d'emploi, une moyenne nationale de 30.4 mois est le délai d'attente pour une première insertion sur le marché de travail. Pour certaines licences, le délai d'attente pour aller jusqu'à 6 années voire plus selon les spécialités d'étude. En réalité cette inadéquation entre l'offre et la demande est l'un des maux chroniques dont souffre la Tunisie. En réalité et en dehors de cette enquête nationale, les délais d'attentes pour décrocher un premier poste d'emploi peuvent dépasser les 10 voire les 15 ans. Les diplômés de l'enseignement supérieur souffrent le martyr, les entreprises déplorent l'incompétence des jeunes et le gouvernement est pris d'assaut par le chômage. Comment trouver le juste milieu ?