A l'approche de la séance de renouvellement de confiance au profit d'Habib Essid et de son gouvernement, les différentes composantes de la scène politique se sont mises à multiplier les communiqués et les points de presse via lesquels ils annoncent les couleurs de ladite séance. Ainsi, on apprend que les quatre partis de la coalition au pouvoir – Ennahdha, Nidaa Tounes, l'Union patriotique libre et Afek Tounes – ne feront pas partie de ceux qui redonneront confiance à l'équipe d'Essid. Rien de plus normal vu que ces mêmes partis ont été les principaux soutiens de l'initiative présidentielle. En revanche, les partis de l'opposition semblent ne pas encore pris de décision ferme. C'est le cas du Front populaire qui n'a toujours pas annoncé l'attitude de son bloc parlementaire pour la séance en question. Dans un communiqué publié mercredi dernier, le mouvement d'Ennahdha a déclaré que jusqu'à aujourd'hui, aucun nom n'a été proposé pour le poste de chef du gouvernement. Selon le communiqué, les débats à ce sujet n'ont pas encore débuté. Ennahdha a, de même, rappelé que seuls son président et son porte-parole officiel sont dans la possibilité d'annoncer les vraies positions du mouvement. De son côté, et lors d'une rencontre qu'il a eue avec quelques journalistes, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a révélé qu'avant d'être nommé à la tête du gouvernement, Habib Essid était pressenti pour le poste de ministre de l'Intérieur. Et d'ajouter qu'il assume entièrement la nomination d'Essid au poste de chef du gouvernement surtout que, à l'époque, une bonne partie du mouvement de Nidaa Tounes s'y opposait catégoriquement. De par cette déclaration, le président de la République annonce sa rupture définitive avec Habib Essid. Répondant aux inquiétudes qu'expriment certains de voir le pays sombrer dans un vide politique, le chef du gouvernement a assuré, via une déclaration faite par le porte-parole du gouvernement, Khaled Chaouket, que cela ne risque pas d'arriver tout en exprimant son souhait de voir le vote du samedi traduire les efforts fournis par son gouvernement tout au long de sa période de règne. Cela veut dire qu'indépendamment des résultats du vote de samedi, le gouvernement d'Habib Essid continuera à diriger les affaires de l'Etat jusqu'à la nomination d'un nouveau chef du gouvernement et la formation d'une nouvelle équipe. Il s'agit là d'un engagement public fait par Essid qui nous permet d'écarter, définitivement, la possibilité de voir le pouvoir exécutif sans commandement. Entretemps, on commence à parler de dommages collatéraux causés par l'initiative de formation d'un gouvernement d'union national comme le retard que subiront les élections municipales qui, rappelons-le, ont déjà été reportées à plusieurs occasions. Dans ce sens, le président de l'ISIE, Chafik Sarsar, a annoncé que le calendrier électoral est tombé à l'eau à cause du retard de l'adoption de la loi qui aurait dû être adoptée en juin pour qu'elle puisse être publiée dans le Journal officiel avant le 22 juillet. A part ce retard ‘technique', Chafik Sarsar a assuré qu'il existe quelques partis politiques qui font exprès de créer ce genre de blocage qui sert leurs intérêts partisans