Depuis l'éclatement de l'affaire des stents périmés, le ministre de la Santé publique, Saïd Aïdi, s'est retrouvé au cœur d'une importante campagne médiatique et pour cause, l'affaire a remis en question tout le système de santé qui fait partie des priorités absolues des citoyens. Depuis le mois de mai dernier, l'affaire des stents périmés a occupé le ministre qui a tenté, tant bien que mal, d'y remédier à coup de rapports, de sanctions et de dénonciations. Toutefois, le dossier continue à causer de grands dégâts au ministre qui voit sa côte de popularité chuter à la veille de la formation du nouveau gouvernement d'union nationale. Les sanctions initiées par le ministère à l'encontre de tous les impliqués dans cette affaire ont suscité la révolte de quelques cliniques privées dont la Chambre syndicale a carrément menacé de fermer toutes les salles d'opération. Répondant à ces menaces, Saïd Aïdi a appelé les responsables à assumer les conséquences de leurs actes tout en assurant que toutes les parties concernées seront interrogées sur leurs actions. Expliquant que les cliniques privées ne sont pas seules dans ce dossier, Aïdi a révélé que le directeur de l'hôpital universitaire de Sahloul avait ordonné le retrait de tous les stents périmés, un ordre qui a été ignoré par certains qui ont quand-même utilisé le matériel défectueux. Selon le ministre, les médecins ayant refusé de se soumettre aux ordres du directeur de l'établissement ont été transférés devant le Conseil de discipline afin de donner leurs versions des faits. Au cours d'une séance plénière tenue à l'Assemblée des représentants du peuple, Saïd Aïdi a annoncé que le document concernant les mesures relatives au dossier des stents périmés avait été égaré par les services de l'administration de son ministère. Cette déclaration a valu au ministre une avalanche de sévères critiques surtout après que le député du bloc d'Al Horra, Sahbi Ben Fradj, ait publié, le soir même, le document supposé avoir été égaré sur son profil Facebook. Alors que l'affaire continue à battre son plein, un autre dossier est survenu, en début de cette semaine pour remettre du désordre au sein du ministère: une jeune fille est décédée dans l'un des hôpitaux régionaux suite à l'admission d'anesthésiants avariés. Rebondissant sur cet incident, le juge Ahmed Rahmouni, président de l'Observatoire de l'indépendance de la justice (OTJ), a indiqué que des enquêtes sont actuellement menées au sein des établissements privés et étatiques concernant l'utilisation des anesthésiants avariés. Selon le juge, une grande quantité de ces anesthésiants aurait été saisie et un nombre considérable des professionnels de la santé seraient impliqués dans l'affaire. De son côté, l'avocat à la Cour de cassation de Tunis et président de l'Association tunisienne pour le soutien des victimes des erreurs médicales, Sabeur Ben Ammar, a appelé le ministre de la Santé à présenter sa démission face au cumul des incidents tragiques. En dépit de la gravité des accidents et des trafics qui sont révélés aujourd'hui, il est serait légitime de se poser des questions sur le timing et la façon de faire de certains dans la gestion de ces dossiers...