C'est devant une salle comble qu'a été projeté mardi soir le film « Lost in Tunisia » au cinéma Le Rio. L'avant-première du film d'Elyes Baccar a rassemblé de très nombreuses figures militantes, des politiciens, des députés, des intellectuels ainsi que des hommes et des femmes de culture. Cette projection s'inscrit dans le cadre de la cérémonie d'ouverture de la quatrième édition du Festival International du film des Droits de l'Homme. Baptisé Human Screen Festival, cet événement socio-culturel se déroulera du 6 au 10 septembre à Tunis. Il a été fondé il y a quatre ans par ACTIF, une association culturelle tunisienne œuvrant en faveur de la promotion et de la formation en matière de gouvernance et de gestion culturelle, de l'amélioration de la formation dans différents secteurs culturels et artistiques en Tunisie et dans la région arabo-africaine. L'Association s'est également fixée comme objectif de contribuer au développement de l'économie culturelle dans la région à travers la création d'événements culturels tels que le Human Screen Festival. Kamès Ben Waness, Directeur de cette édition précise que le festival ne cesse d'œuvrer pour la promotion des valeurs de dialogue, de tolérance, d'ouverture. Il ajoute que le programme et les objectifs de la présente édition s'articulent autour de deux brûlots de l'actualité tunisienne, à savoir le terrorisme et la condition de la femme. Aujourd'hui plus que jamais, Human Screen festival se positionne en tant que support de toute force vive démocratique et offre un précieux espace de dialogue, de partage pour tous les défenseurs des libertés. Au programme, en plus des projections de films, des rencontres, des séances d'hommage et des conférences mais aussi un stage d'animation audiovisuelle organisé dans un établissement carcéral. Par ailleurs, et toujours dans le cadre du Festival International du film des Droits de l'Homme, des activités et des rendez-vous culturels sont prévus à Bizerte, Gafsa et Djerba dans une optique de décentralisation, d'ouverture sur les régions et de vulgarisation de l'art et des dialogues sociétaux. A l'issue de cette session, Human Screen Festival décernera trois prix, celui du meilleur long métrage, celui du meilleur court métrage et celui du meilleur film sur les droits de la femme. Cosmopolites, les différents jurys sont composés de cinéastes mais aussi d'acteurs, d'activistes et d'une pédopsychiatre de Tunisie mais aussi des Etats Unis et du Liban. Parmi les films en compétition pour le prix du meilleur long métrage, on retrouve « Tunisia Clash » de Hind Meddeb, fille de l'écrivain tunisien décédé Abdelwahab Meddeb et « Prélude » de Rafik Omrani mais aussi « A flickering truth » de Pietra Brettkelly, « They will have to kill us first » de Johanna Schwartz ou encore « The trials of spring » de Gini Reticker. Ces films documentaires traitent de l'actualité, du quotidien et parfois des souffrances de citoyens et d'activistes aussi bien en Tunisie qu'au Sénégal, en Egypte, en Syrie ou encore au Mali. Concernant les courts métrages, trois œuvres tunisiennes « Hiver 78 » de Olfa Najjari, « Pousses de printemps » de Intissar Belaïd et « La nuit de la lune aveugle » de Khedija Lemkecher sont en compétition avec des films allemands, grecs et iraniens. Les rencontres organisées dans le cadre du Human Screen festival porteront essentiellement sur le Maghreb tel qu'il est vu par les documentaristes, sur l'art en tant que thérapie mais aussi sur la femme arabe à l'ère des révolutions. Une édition riche et prometteuse qui devrait séduire le public et garantir la pérennité de ce rendez-vous unique en son genre en Tunisie.