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Négocier oui, mais...
Publié dans Le Temps le 03 - 11 - 2016

Vingt jours après son adoption par le Conseil des ministres et son dépôt à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le projet de budget de l'Etat et la loi des finances 2017 continuent à susciter des divergences voire carrément des clivages, principalement, entre le gouvernement, d'un côté, et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), les avocats et les médecins, de l'autre, pour des motifs différents.
Avec la Centrale syndicale, le blocage porte sur la question du report des majorations salariales, pourtant conclues, jusqu'après 2019, soit durant trois ans, alors qu'avec les deux autres corporations, le différend porte sur les modalités de paiement des impôts et sur leur montant.
Aux dernières nouvelles, toutes les parties se disent disposées à négocier. Reste que l'UGTT parle de lignes rouges à ne pas franchir, dont notamment le gel des salaires. « Il n'en est pas question, assure Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'Union, avant d'ajouter que ce qui a été signé doit être appliqué ».
Il a affirmé, en substance que « toutes les structures de l'UGTT seront mobilisées pour s'opposer au projet de la loi de finances 2017, si la décision du report des majorations sociales est maintenue » tout en précisant que « l'UGTT reste ouverte au dialogue» et de souligner que les réunions de négociation avec le gouvernement reprendront incessamment.
L'argent qui manque au budget de l'Etat doit être trouvé ailleurs que dans les poches des salariés, éternels « payeurs » et victimes expiatoires pour la simple raison que leurs salaires se trouvent entre les mains de cet Etat qui retient à la source ce qu'il veut.
Les conditions du syndicat, sinon...
Or, les syndicalistes ont dit, cette fois-ci : « Basta ! Il faut voir, d'abord, chez les professions libérales, chez les contrebandiers et chez les détenteurs du commerce parallèle ». Ils ajoutent qu'ils sont prêts à consentir les sacrifices qu'il faut, à condition toutefois de ne pas supporter le fardeau tout seuls. Les sacrifices doivent être équitablement et proportionnellement supportés.
Et cette fois-ci, l'UGTT bénéficie de l'indulgence et de l'appui du commun des citoyens et de l'opinion publique. C'est donc, forte de sa position compréhensible et logique que la Centrale syndicale fait monter l'escalade et les enchères : « Nous sommes prêts à aller jusqu'à la grève générale illimitée », clame Hfaïedh Hfaïedh, l'autre secrétaire général adjoint de l'Union. Et tout le monde sait ce que coûte une seule journée de grève générale à la Trésorerie publique et à la communauté nationale !
D'ailleurs, l'UGTT est passée à l'action en annonçant une série d'assemblées syndicales dans plusieurs gouvernorats. Ainsi, la première assemblée se tiendra au gouvernorat de Jendouba (Nord) demain vendredi 4 novembre, les suivantes à Kairouan et à Tataouine le 5 novembre, à Monastir le 9 novembre et à Béja le 12 novembre, sachant que chaque assemblée sera encadrée par l'un des membres du Bureau exécutif de l'UGTT.
Par ailleurs, la centrale syndicale campe sur ses positions en refusant catégoriquement tout report des augmentations salariales. Le refus a été confirmé à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) même lors d'une audition de quelques membres du Bureau exécutif de l'UGTT, devant la Commission des Finances au sein de ladite Assemblée
C'est encore un autre secrétaire général adjoint de l'Union, en l'occurrence, Noureddine Taboubi, qui a affirmé devant la commission le refus catégorique de report des augmentations salariales tout en considérant que la politique d'austérité ne doit pas être appliquée au détriment des démunis. «Nous sommes prêts à faire des sacrifices, mais c'est à nous de choisir le genre de sacrifices », a-t-il martelé.
De son côté, le gouvernement maintient ses points de vue en affirmant que le projet de la loi de finances (LF) 2017 « consacre le principe de la justice fiscale et incite à la création d'emplois » avant d'ajouter, dans un communiqué officiel, que « le budget 2017 est un budget expansionniste » dans la mesure où son volume a évolué de 12% par rapport à 2016 pour atteindre 32580 millions de dinars (MD) en 2017 contre 29150 MD en 2016.
Pour leur part, des experts comptables, avancent que « l'Etat cherche à augmenter ses ressources fiscales via des contributions exceptionnelles qui sont de nature à augmenter la pression fiscale et à défavoriser les entreprises et les contribuables sérieux, pénalisant, ainsi, l'économie formelle. Et contrairement aux objectifs annoncés auparavant par le gouvernement, la LF 2017 ne prévoit pas de mesures destinées à lutter contre l'évasion fiscale et contre le marché parallèle ».
Le temps presse
Comme on le constate et au vu des positions des différents protagonistes, le projet de loi de LF 2017 est loin de faire le consensus. Bien au contraire, aucune partie n'en semble convaincue et aucun partenaire social, de quelque appartenance qu'il soit, ne semble disposé à accepter les conditions imposées.
Les salariés, plus particulièrement ceux de la fonction publique, ne sont pas du tout enclins à adhérer à l'idée du report des augmentations salariales obtenues suite à un accord signé avec le précédent gouvernement.
Quant aux avocats, considérés comme étant le porte-voix de l'ensemble des professions libérales, ils ne sont pas, non plus, prêts à admettre le moindre compromis alors qu'ils ont bénéficié, selon les observateurs, pour bon nombre d'entre eux, et depuis des décennies des largesses de l'ancien régime, et même de celui de l'après 14 janvier 2011.
Pour sa part, le gouvernement de Youssef Chahed aurait informé les députés de l'ARP que toutes les dispositions contenues dans la Loi des finances seront maintenues, laissant à la séance plénière la mission de l'approuver en comptant sur l'adhésion de la majorité parlementaire.
S'il est certain, ou presque, et à moins d'imprévu majeur de dernière minute, que cette loi sera adoptée par les élus du peuple, cela pourrait être annonciateur d'une nouvelle profonde crise sociale qui risque de replonger la Tunisie dans des dérapages incontrôlables et aux conséquences aussi imprévisibles que dramatiques pour tous.
En tout état de cause, la situation étant ce qu'elle est, quant à la persistance de l'impasse, de nombreuses voix se sont élevées réclamant un retour aux concertations avec une révision de l'Accord de Carthage. Parmi les partisans de cette option, on citera certains partis de l'opposition, l'UTICA ou encore l'UGTT.
Il faut dire que cet accord renferme un ensemble de principes et non pas de mesures concrètes. D'où la grande difficulté de sa concrétisation. Toujours est-il qu'il ne reste pas beaucoup de temps pour en finir. Le 10 décembre 2016, c'est demain !...


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