Le prix Goncourt attribué à Leila Slimani À l'âge de 35 ans, la Franco-Marocaine Leïla Slimani a remporté le jeudi 3 novembre avec son deuxième roman, « Chanson douce », la plus prestigieuse récompense littéraire en France, le prix Goncourt. Comme son premier roman, Dans le jardin de l'ogre, Leïla Slimani a dédié le prix Goncourt à ses parents qui « m'ont enseigné l'amour de la littérature et de la liberté ». Car rien ne prédestinait cette femme à décrocher un jour le prix littéraire le plus convoité de France. Elle est née à Rabat, au Maroc, le 3 octobre 1981, à l'époque des « années de plomb ». Grâce à son père, elle et ses deux sœurs sont restées le plus possible à l'abri des tensions sociales et économiques. Othmane Slimani, d'origine modeste, avait réussi à faire des études en France. De retour dans son pays natal, il fait carrière comme secrétaire d'Etat aux Affaires économiques avant de diriger une banque qui provoquera plus tard sa chute, emportée par un scandale financier dont il ne s'est jamais remis, jusqu'à sa mort en 2004. De sa mère, une femme avec des origines alsaciennes et algériennes, Leïla Slimani a hérité la liberté d'esprit et de parole. Elle est fière de cette médecin ORL, une des premières femmes médecins du Maroc qui lui a montré le chemin d'une vie libre et indépendante. À 18 ans, quand elle avait terminé le lycée français de Rabat, elle part pour Paris, passe par les classes préparatoires littéraires et Sciences Po. Une tentative au cinéma s'avère peu convaincante, alors elle choisit de devenir journaliste, d'abord à l'Express, puis à Jeune Afrique. Avec son deuxième roman, elle a peut-être trouvé sa voie. En tant qu'écrivaine, elle peut fusionner ses passions et ses rêves. Elle voulait être psychiatre ? Elle se fera un plaisir de travailler l'aspect psychologique de ses personnages. Elle voulait faire du cinéma ? Son premier roman, Dans le jardin de l'ogre, l'histoire d'une bourgeoise nymphomane souffrant terriblement de sa dépendance sexuelle, sera bientôt porté à l'écran. Aujourd'hui, Leïla Slimani est mariée à un banquier et tous les deux profitent de leur fils de 5 ans. Elle est donc bien placée pour creuser le récit d'un couple un peu bobo à la recherche du sens de la vie et passant par une nounou censée les libérer de la corvée quotidienne. Chanson douce, cette histoire morbide de cette tueuse d'enfants provient d'un fait divers qui s'est déroulé à New York, en 2012. Elle l'a transposé à Paris, mais les questions posées dans le livre sont bien universelles : comment concilier la vie privée et professionnelle ? Comment vivre entre la richesse et la pauvreté, entre privilèges et exclusion? Les descriptions des faces sombres de la Ville Lumière sont le reflet de la relation entre la nounou et les parents et comptent parmi les meilleurs moments du livre. Dans sa jeunesse, Leïla Slimani adorait Stefan Zweig, l'auteur de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. Aujourd'hui, sa Chanson douce semble également écrite d'un seul trait et provoquée par la même confusion des sentiments. Remise des prix de la section "Takmil" à sept projets de films Le jury de la section "Takmil" présidé par le français Christophe Leparc a annoncé lors d'une cérémonie organisée vendredi après-midi la liste des films en post-production primés, lors de la 27ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC). Voici la liste des oeuvres entre fiction et documentaires qui comporte en tout sept projets de films dont trois tunisiens: Prix de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF): projet de film de fiction "Wallay" de Berni Golablat de Burkina Faso Prix de l'European Union National Institues of culture (EUNIC) et de la société Mad Solutions: projet de film de fiction "Vent du nord" de Walid Mattar de Tunisie Prix du Centre national du cinéma et de l'image (CNCI): projet de film de fiction "La belle et la meute" de Kaouther Ben Hania de Tunisie Prix de Tunisie Telecoms : projet du film documentaire "L'outsider" d'Amine Boukhris de Tunisie Prix du centre national du cinéma (CNC) de France : projet du film documentaire "Off Kharthoum Sides" de Marwa Zein du Soudan Prix Hakka distribution: projet du film de fiction "Poisonous Roses" de Ahmed Faouzi Saleh d'Egypte. Prix de Digi Colours : projet du film documentaire "Tiny Souls" de Dina Naser de la Jordanie Pour rappel, Takmil (aide à la finition) qui est à sa troisième édition vise à soutenir des projets de films africains et arabes en post-production. Pour cette 27ème édition, 10 projets de films ont participé en provenance de sept pays : Burkina Faso, Egypte, Emirats arabes Unis, Jordanie, Soudan, Syrie et Tunisie. Don à la Tunisie de 600 livres rares du naturaliste et spéléologue espagnol Joaquim Mateu Un lot de 400 livres sur la biologie animale, sera remis à la bibliothèque nationale d'entomologie et un autre lot de 200 livres sur la préhistoire sera donné à l'association tunisienne d'histoire et d'archéologie, dont le siège est à Dar al-Achouria. Il s'agit de la collection du naturaliste, entomologiste et spéléologue Espagnol, Joaquim Mateu (1921-2015) remise par son fils Giuliano Mateu lors d'une cérémonie officielle organisée jeudi au siège de l'Institut National du Patrimoine (INP). Par cette initiative "j'ai honoré le testament de mon père qui était toute sa vie fasciné par le désert et impressionné par le sud de la Tunisie" a précisé son fils.