Les jurés du Goncourt ont choisi de récompenser le roman de Leïla Slimani « Chanson Douce » paru chez Gallimard. Les célèbres filets rouges et noires des éditions Gallimard font cette année leur grand retour au panthéon de la littérature. Présentes cette année avec deux romans dans la liste finale du Goncourt, elles remportent le prix au détriment de Grasset (Petit Pays) et du Seuil (Cannibales). Proclamé au restaurant Drouant à 13 heures, le Goncourt a été attribué à « Chanson Douce » de Leïla Slimani. L'auteure a reçu six voix au premier tour contre deux voix pour Gaël Faye et une voix chacun pour Catherine Cusset et Régis Jauffret. Roman efficace, Chanson douce relate le meurtre de deux enfants par leur nounou. Il se lit à la fois comme un thriller et un roman disséquant au fil des pages l'ambiguïté des rapports sociaux où dominants et dominés se tiennent et s'obligent dépendant les uns des autres. A travers l'histoire ordinaire d'un couple de bourgeois, Leïla Slimani nous entraîne à la fois dans l'inextricable mécanique du couple et dresse le portrait de nos sociétés modernes. Deux ans après « Dans le jardin de l'ogre », roman mettant en scène l'addiction sexuelle d'une jeune femme, Leïla Slimani signe sa consécration. Les trois autres finalistes du Goncourt étaient Petit Pays de Gaël Faye (Grasset), Cannibales de Régis Jauffret (Seuil) et L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset (Gallimard). L'année dernière, le jury du Goncourt a sacré Mathias Enard pour son roman « Boussole ».