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Ennahdha – Nidaa Tounes : la guerre froide... en attendant les élections...
Publié dans L'expert le 03 - 04 - 2014

Alors que le vote article par article du code électoral s'est achevé en commission le 19 mars, les regards des principales forces politiques du pays sont plus que jamais tournés vers l'épineuse question des nominations administratives, une question qui obsède plus particulièrement Nidaa Tounes. Officiellement, c'est toujours au cas par cas que les nominations sont révisées, selon un baromètre du rendement et du bilan de chacun...En pratique, la politique s'en mêle et rend les choses plus complexes.
« C'est Ennahdha qui gouverne aujourd'hui en coulisses ». C'est ce constat péremptoire de Ridha Belhaj, l'un des dirigeants exécutifs de Nidaa Tounes, qui faisait la Une vendredi du quotidien le Maghreb, un média dont la direction est proche de la mouvance destourienne.
Au moment où Ennahdha joue l'apaisement en renonçant définitivement à la loi d'exclusion politique, la déclaration peut surprendre. Elle est en réalité symptomatique des liens d'attraction – répulsion qu'entretiennent droite religieuse et droite destourienne, alternant ententes éphémères, brouilles chroniques et tentation d'exclusion mutuelle.
Belhaj va jusqu'à énumérer nommément les détenteurs de postes dans les hautes fonctions de l'Etat suspectés de loyauté à Ennahdha. L'appétit de Nidaa semble sans limites. Non content de revendiquer l'obtention du changement de plusieurs directeurs généraux relevant du ministère de l'Intérieur, le parti de Béji Caïd Essebsi vise désormais ouvertement la Kasbah et les principaux collaborateurs de Mehdi Jomâa.
Les noms du secrétaire général du gouvernement et du chef de cabinet du Premier ministre sont lâchés. Inchangés depuis le gouvernement Larayedh, si Nidaa obtient cette fois la tête de ce que Belhaj appelle « les deux vrais décideurs de la Kasbah », d'aucuns pourraient se demander si ce ne sont pas les Berges du Lac qui gouvernent en coulisses, plutôt que Montplaisir.
Le 17 mars, en pleine visite de Mehdi Jomâa aux pays du Golfe, c'est par un discret communiqué que la présidence du gouvernement annonce le remplacement surprise des présidents du Tribunal administratif, de la Cour des comptes et du Conseil de la concurrence, sans évoquer d'autres motifs que « le souci d'une alternance au pouvoir ».
C'est précisément cette décision qui préoccupe Nidaa Tounes ainsi qu'une partie de l'ancienne opposition. C'est Essebsi, qui durant son mandat de Premier ministre, avait nommé l'ex-présidente du Tribunal administratif. En 2012 et 2013, ce tribunal s'est illustré avec de nombreuses décisions en défaveur de la majorité parlementaire à l'Assemblée constituante, en faisant obstruction à plusieurs textes de lois qu'il a jugés illégaux. La magistrate devenait de facto un contre-pouvoir à elle seule.
De quoi la mutation de Rawdha Mechichi est-elle l'indicateur, si tant est que ce changement relève d'une politique délibérée, sachant que le Tribunal administratif pourrait jouer un rôle décisif en cas de contentieux électoral ? Selon toute vraisemblance, il s'agit d'un équilibre fastidieux trouvé par Jomâa pour contenter les deux belligérants, avec un signal envers les destouriens à la sûreté, et un gage concédé à Ennahdha s'agissant de la désignation d'un nouveau Premier président au tribunal administratif.
Une œuvre d'équilibriste qui rappelle le compromis atypique trouvé à l'issue du dialogue national sur la désignation des « deux ministres de l'Intérieur », Ben Jeddou et Sfar.
Rarement un parti n'avait autant marché sur les platebandes de son adversaire. En cette 58ème commémoration de la l'Indépendance, Nidaa Tounes, d'ordinaire si enclin à surfer sur le thème de l'appartenance nationale et autres démonstrations chauvines, a cette fois brillé par son absence.
Ennahdha s'engouffrait littéralement dans la brèche, le long de l'allée centrale de l'Avenue Bourguiba. Une façon de signifier que le bourguibisme n'a pas le monopole du patriotisme. Reconverti au pragmatisme politique qui s'embrasse peu de problèmes de référentiel idéologique, le parti de Rached Ghannouchi se saisit de l'occasion pour parader et donner le coup d'envoi de sa campagne via un speech d'Ali Larayedh qui va au charbon.
Mohsen Marzouk est contraint de se justifier : « Des célébrations sont en cours dans l'ensemble de nos bureaux régionaux ». Face aux rumeurs autour de son hospitalisation, Béji Caïd Essebsi fera une sortie autour d'un autre thème de prédilection du parti : les présumées menaces de mort et sa « résistance stoïque de croyant en Dieu » en guise de réponse très applaudie par ses partisans. Une recette mièvre mais éprouvée.
Comme toute structure patriarcale où le pouvoir est centralisé aux mains d'un chef, Nidaa Tounes vacille en l'absence du père. Le parti en tête des sondages donne l'impression de se désintégrer, déboussolé voire inexistant lorsque les instructions font défaut.


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