Chaque fois qu'on tente de faire une bonne chose, certaines parties trouvent quelque chose à redire, comme c'est le cas pour la gouvernance locale qui, pourtant, avait fait l'objet de discussions prolongés qu'on avait pensé qu'elle ne verra pas le jour. Maintenant, ce sont les maires qui contestent certaines dispositions qui « ne sont pas claires », au niveau de l'exercice de cette fonction à plein temps, sans oublier, aussi, les maires qui veulent être les seuls à décider et qui écartent les autres membres dans les prises de décisions. Tout cela sans tenir compte des pertes de temps et d'argent qui font oublier aux maires leur noble mission. La Confédération tunisienne des maires a mis en garde, hier, contre la déstabilisation du système de gouvernance locale, critiquant les démarches entreprises par le ministère des Affaires locales et de l'Environnement pour activer les dispositions relatives aux mesures prises contre les maires refusant d'exercer à plein temps. Selon la confédération, l'article relatif à l'application de ces dispositions dans le Code des collectivités locales n'est pas clair. La confédération affirme, dans un communiqué, qu'elle saisira le tribunal administratif pour dénoncer toutes les violations du ministère de la Justice et avertit contre les tentatives de contourner les dispositions du chapitre VII de la Constitution et d'entraver le processus d'établissement d'une gouvernance locale efficace en faisant-fi de la volonté des électeurs. La Confédération estime que les récentes démissions massives au sein des conseils municipaux visent à renverser les maires, notant que l'absence d'un texte juridique protégeant le maire des conflits politiques n'est pas sans conséquence sur la stabilité de l'administration municipale et l'exécution des programmes fixés par le Budget. La confédération a, en outre, annoncé qu'elle soumettra à l'ARP des propositions de révision de certaines dispositions du code des collectivités locales qui vont à l'encontre des intérêts des citoyens. Et d'ajouter que dilapider les fonds publics dans des élections municipales partielles est de nature à entraver l'action municipale et faire de la gouvernance locale un objet de lutte électorale. La Confédération a appelé tous les partis politiques à garder l'institution du maire et des conseils municipaux à l'écart des campagnes préélectorales et à accorder la priorité à l'intérêt supérieur des citoyens dans toutes les municipalités et régions. Toutes ces recommandations sont, certes, bonnes. Mais, n'aurait-il pas mieux valu se mettre devant une table de négociations et trancher cette question une fois pour toutes, afin d'éviter au citoyen des élections partielles et de veiller à répondre à ses attentes qui n'ont que trop duré ? Faouzi Snoussi