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Interdit dans les établissements publics : Le Niqab : une tenue vestimentaire intruse à bannir
Publié dans L'expert le 15 - 07 - 2019

L'EXPERT – C'est un phénomène qui ne fait pas partie de la vie des Tunisiennes, mais qui avait fait son apparition, depuis la Révolution : le Niqab, communèment appelé « voile islamique » pour ternir la religion est, actuellement, sujet à controverse. Mais, heureusement, les pouvoirs publics ont tranché, après les derniers attentats d'un certain jeudi, au centre-ville, à Tunis et qui avait failli coûter un gros carnage. Pour une première étape, cet habit importé des zones les plus extrémistes de la Terre, est interdit dans les administrations et établissements publics.
Le Chef du gouvernement Youssef Chahed a signé, vendredi dernier, une circulaire gouvernementale interdisant, à partir même jour, à toute personne portant le Niqab et dont le visage n'est pas découvert, l'accès aux administrations, institutions et établissements publics.
L'interdiction concerne tant les agents que les visiteurs, et « cette décision est la première du genre depuis la révolution », selon une source gouvernementale qui n'avait pas donné plus de détails sur les causes d'une telle décision qui vient quelques jours après les deux explosions terroristes survenues dans la capitale et des données indiquant que les terroristes se déplacent portant le Niqab afin d'éloigner tout soupçon.
La question de l'interdiction du port du Niqab est source de polémique en Tunisie depuis la révolution (il était interdit avant la révolution), entre son refus et l'appel à son interdiction. Cet habit est considéré comme ayant des liens étroits avec le terrorisme et le radicalisme religieux, alors que certains considèrent l'acceptation de son port pour une cause précise, dans le cadre de la protection des libertés individuelles et considérent les femmes porteuses du Niqab comme des citoyennes tunisiennes à part entière jouissant de leurs pleins droits.
Les principaux partis représentés au parlement ont salué la circulaire signée par le chef du gouvernement Youssef Chahed, interdisant l'accès aux administrations et institutions publiques à toute personne portant le Niqab ou dissimulant le visage.
Certains partis, par contre, ont émis des réserves sur la circulaire en question sans pour autant remettre en question la fonction régalienne de l'Etat, qui consiste à assurer la sécurité du citoyen, alors que d'autres formations politiques ont appelé à étendre le domaine d'application de cette circulaire pour y inclure l'espace public.
Ces formations appellent dans ce sens à changer la nature de la circulaire pour en faire une loi fixant les sanctions à appliquer en cas de transgression, soulignant l'impératif de la promulguer sous la forme d'une loi qui sera adoptée par l'Assemblée des Représentants du Peuple.
La circulaire gouvernementale met l'accent sur la bonne application des mesures de sécurité dans les sièges des établissements publiques.
» Dans le cadre de la préservation de l'ordre public et le bon fonctionnement des services publics et la garantie d'une application optimale des consignes de sécurité, il a été décidé de prendre les mesures nécessaires pour interdire à toute personne dont le visage n'est pas découvert l'accès aux sièges des institutions publiques « , lit-on dans le texte de la circulaire.
Bien que la présidence du gouvernement n'ait pas donné plus de détails sur les raisons de la publication de la circulaire, la plupart des observateurs ont établi le lien entre cette décision gouvernementale et le double attentat suicide survenu jeudi 27 juin 2019 à Tunis.
Ce lien s'explique entre autres par les informations qui ont circulé selon lesquelles les terroristes se seraient déplacés en portant le Niqab pour écarter tout soupçon à leur encontre.
A ce propos, la députée du bloc Ennahdha (parti islamiste), Latifa Habachi a précisé que le texte de la circulaire n'a pas mentionné explicitement le Niqab mais concerne toute personne dont le visage n'est pas découvert, soulignant que le pays traverse des circonstances exceptionnelles. « Il est impératif de prendre ce genre de dispositions et de les comprendre étant donné que nous sommes en guerre contre le terrorisme », a-t-elle concédé.
Habachi a mis l'accent sur le fait que les libertés garanties par la Constitution restent tributaires de plusieurs facteurs dont entre autres : le droit à la sécurité et l'interdiction de porter atteinte à l'intégrité territoriale. Les droits n'ont aucun sens s'ils s'apparentent à l'anarchie, a-t-elle soutenu.
D'après la députée, il est évident que le chef du gouvernement a pris cette décision après avoir coordonné avec les parties sécuritaires et les renseignements pour que certaines personnes n'aient pas recours (au Niqab) pour commettre des actes terroristes.
De son côté, le porte-parole de Nidaa Tounès, Mongi Harbaoui (clan de Hafedh Caïd Essebsi) a estimé que cette décision s'inscrit dans le cadre de la prévention du terrorisme. Malgré le retard dans la prise d'une telle décision, elle n'est pas moins cruciale, a-t-il admis. Une décision qui vient trancher une question litigieuse vis-à-vis des habits intrus pour la société tunisienne et sans aucun lien avec la religion et la culture tunisienne, selon ses dires.
Certes la circulaire est importante, a-t-il insisté, mais elle doit être révisée du fait qu'elle ne lève pas la menace qui pèse sur les lieux publics comme les espaces commerciaux ou culturels (festivals). L'interdiction doit inclure ces espaces, a-t-il proposé.
Pour sa part, le député Coalition nationale, Sahbi Ben Fraj s'est félicité de l'adoption de la circulaire, appelant la commission parlementaire de la législation générale à examiner le projet de loi qu'il avait proposé, il y a trois ans, avec des députés du bloc Al Horra, interdisant la dissimulation du visage dans les espaces publics.
Le secrétaire général de Machrou Tounès, Hassouna Nasfi a fait part, lui, du soutien de son parti à la décision du gouvernement et considère qu'il a franchi un pas positif, d'autant que le pays vit au rythme de l'état d'urgence et la guerre déclarée contre le terrorisme.
Il a invité la commission parlementaire de la législation générale à donner la priorité au projet de loi soumis à l'examen par son bloc en mars 2016 et qui est toujours en suspens.
Selon Zouheir Hamdi, secrétaire général du Courant populaire, la situation générale du pays et les exigences de la sécurité exigent la prise d'une telle décision, malgré les récriminations de certains dénonçant une restriction des libertés. Il a toutefois noté que le champ d'application de la circulaire concerne les établissements publics plutôt que les lieux publics. Ce qui est relève, rappelle-t-il, du ressort du chef du gouvernement qui peut en élargir le champ d'application.
Quant au député et dirigeant du Courant démocrate (Attayar), Ghazi Chaouachi, il estime que le gouvernement aurait dû publier un arrêté réglementant l'accès aux institutions et administrations publiques exigeant de dévoiler le visage, de procéder à un contrôle d'identité et à une fouille et interdisant le port de tenues indécentes. Au lieu de cela, soutient-il, le gouvernement a publié une circulaire comportant une atteinte à un droit constitutionnel et pouvant être invalidée par le tribunal administratif comme la circulaire 108 sous Ben Ali interdisant le port du voile.
Pour lui, la Constitution et les lois doivent être respectées sans distinction entre les citoyens. Le port du Niqab revêt une dimension religieuse. Pour certains, il constitue une liberté individuelle, a-t-il justifié, précisant que la dissimulation du visage ne concerne pas uniquement les niqabées mais peut être un signe de maladie ou une façon de s'habiller dans certaines régions.
D'après lui, la situation sécuritaire exige de telles précautions sans toutefois empêcher les citoyens de bénéficier des prestations administratives. Car, insiste-t-il, il n'est pas prouvé que celui qui dissimule son visage est forcément un terroriste ou en lien avec l'extrémisme. L'Etat, a-t-il conclu, est appelé à s'acquitter de son rôle dans la préservation de la sécurité des citoyens et le respect de leurs droits.
Ainsi, le président du gouvernement a offert un sujet à polémique chez les illustres représentants du peuple, bien que la décision soit judicieuse et que tout le monde espère qu'elle soit étendue aux espaces publics qui vivent, aussi, sous la hantise de la menace terroriste.
En parallèle, il est nécessaire que cette mesure soit appliquée sérieusement et qu'il n'y ait aucune exception de quelle nature que ce soit, surtout que la gangrène terroriste n'a épargné aucune catégorie sociale.


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