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Corruption dans le secteur de la santé : Le ver est dans le fruit et les dégâts sont immenses
Publié dans L'expert le 02 - 12 - 2019

L'EXPERT – Tout le monde parle de la corruption dans le secteur de la santé, mais
personne n'a, jamais, osé mettre le doigt dans la plaie, tellement le mal est endémique et
que beaucoup de lobbies se plaisent à profiter de la situation. Mais, le fléau s'est amplifié,
au point qu'il a coûté des vies humaines. Il faut se rappeler, à ce propos, divers délits qui
ont été « punis gentiment », avec des sanctions le moins qu'on puisse dire scandaleuses et,
le moins qu'on puisse dire, honteuses, pour un pays qui n'a de principale richesse que son
capital humain. L'affaire des stents périmés n'avait pas fait long feu. Celle des bébés de la
Rabta avait été vite enterrée, grâce à une commission, le moins qu'on puisse dire, pressée
de faire oublier les problèmes.
Le secteur de la santé est malade de la corruption et les preuves ne manquent pas. Le mal a
frappé du plus haut au plus bas de l'échelle, alors que, pourtant, des patients de pays frères et
amis continuent à nous faire confiance, pour venir se soigner chez nous. Heureusement qu'il y
a, quand même, des cadres médicaux et paramédicaux honnêtes et qui font honneur au pays.
Mais, ce n'est pas le cas, surtout, dans certains établissements du secteur privé qui « se font de
l'argent » adviendra que pourra, ainsi que des membres du secteur de la santé vulnérables qui
tombent facilement sous le joug des corrompus, pour quelques dinars.
Certains citoyens qui s'y connaissent dans le domaine font état du fait que certains employés
de la santé dans le secteur public arrivent, même, à mettre hors service des appareils médicaux
sophistiqués pour orienter des malades vers certains établissements privés, et cela sans tenir
compte des moyens financiers et des risques que peuvent encourir les malades.
En parallèle, l'Etat n'a rien fait pour « sauver » un tant soit peu le secteur, au vu des moyens
dérisoires qui lui sont accordés, de l'état de délabrement de certains établissements publics de
santé et, en particulier, l'absence du cadre médical dans de nombreuses spécialités qui, même
s'il existe, ne dispose pas du minimum nécessaire pour soigner.
En partenariat avec la Coopération Allemande au Développement (GIZ), la Faculté des
Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis (FSJPT) et l'Instance Nationale de Lutte
Contre la Corruption (INLUCC) ont organisé les 14 et 15 novembre le second colloque
international intitulé : « Bonne Gouvernance et Lutte Contre la Corruption dans le secteur de
la Santé. L'information, moyen de lutte contre la corruption ».
Donnant suite au 1er colloque organisé il y a déjà deux ans, la rencontre qui a réuni pendant
deux jours les professionnels de la santé, les universitaires, les décideurs politiques, les
experts en lutte contre la corruption, a été l'occasion de mettre en place une nouvelle réflexion
innovante en termes de bonne gouvernance dans le secteur de la santé.
Il était également question de fructifier les échanges avec les expériences internationales pour
y puiser les bonnes pratiques et s'en inspirer en vue de mieux gérer le secteur de la santé
Le coup d'envoi a été donné par M. Wolfgang Wodarg, médecin et ancien membre du
Bundestag (Parlement allemand), ancien porte-parole de la Commission d'enquête sur
l'éthique et le droit en médecine moderne.
Un secteur pourtant florissant dans le passé
Le colloque est organisé dans le cadre du Master «Gouvernance et Lutte Contre la
Corruption» par les soins de sa coordinatrice Mme Asma Ghachem dont les premiers
concernés sont les étudiants inscrits dans ce Master et notamment toutes les parties prenantes
dans le secteur de la santé.
Durant ces deux jours, les participants, juristes, professionnels de la santé, représentants de la
société civile, du ministère de la Santé et des Conseils de l'ordre ont débattu sur divers sujets
tels que le Droit du patient en matière d'accès à l'information, les Confins de l'accès à
l'information, le Rôle des institutions actrices et le rôle des institutions régulatrices du secteur
de la santé.
«La corruption dans le secteur de la santé est une thématique très critique et très importante».
C'est en ces mots que la Cheffe du projet « Prévention et lutte contre la corruption » de la
GIZ, Katharina Niederhut, en présentant ledit projet avant de rajouter « Je suis très
impressionnée par l'expertise ».
Après l'indépendance, outre l'enseignement, la santé était l'un des secteurs prioritaires sur
lequel a misé le gouvernement de Feu Bourguiba. Au cœur des préoccupations politiques de
l'Etat tunisien, la santé publique avait joui d'une attention particulière et d'un investissement
de restructuration afin de doter la Tunisien d'un corps médical professionnel de très haut
niveau, reconnu aujourd'hui à l'échelle mondiale.
En effet, le gouvernement tunisien de l'époque avait pesé de tout son poids pour renforcer et
élever le niveau des compétences en incitant à la recherche scientifique en médecine. Par
ailleurs, le citoyen lambda était au centre de toutes les attentions. Comme l'éducation, la santé
publique était surtout accessible à tous et
De son côté, l'entreprenariat privé n'a pas négligé ce secteur non plus. Bien au contraire, la
santé s'est très vite révélée attractive pour l'initiative privée. D'ailleurs, une réglementation
propice à sa fleuraison a aussitôt été mise en place.
Pourtant, au cours des dernières décennies, ce domaine intrinsèque à la vie humaine s'est
détérioré au fil des années. La santé publique est devenue synonyme de mauvaise gestion et
corruption. Les structures des établissements de santé sont désormais délabrés, ingérables,
dépourvus du minimum syndical. Avec la crise économique, il est devenu l'antre de complots
et des pots de vin.
Un constat très alarmant qui incite tous les partenaires concernés de pousser la réflexion sur
les moyens d'améliorer en urgence la bonne gouvernance du secteur de la santé.
Le travail a déjà commencé depuis 2017 entre l'Instance Nationale de Lutte Contre La
Corruption et la Coopération Allemande au Développement, la Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH. A ce travail de réflexion, ils ont associé tous les
professionnel du secteur pour viser le niveau académique, les enseignants et chercheurs du
mastère de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, dispensé à la Faculté des
Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis.
Trafic de dossiers médicaux
Récemment, Raoudha Zarrouk, présidente de l'Association des malades du cancer de Tunisie
(AMC) a lancé une bombe. Elle a déclaré qu'"Il existe un trafic des dossiers médicaux des
patients atteints de cancer", a déclaré, ajoutant que "ce trafic constitue désormais une source
de revenu pour certaines parties", au niveau des établissements sanitaires.
Dans une déclaration en marge des travaux du douzième Forum annuel de l'AMC, sur le
thème "Prise en charge du patient tunisien atteint de cancer", Zarrouk a indiqué que "les
dossiers des patients cancéreux constituent désormais une source de revenu pour certains". Et
d'ajouter: "Nous n'avons pas peur de dénoncer ces pratiques, dans le cas contraire, nous ne
serons pas en mesure d'avancer".
Elle a affirmé que la lutte contre le cancer en Tunisie demeure tributaire d'une bonne
gouvernance au niveau du secteur de la santé, de l'existence d'un programme stratégique de
lutte contre le cancer et du développement d'une base de données qui permet de dresser un
état des lieux de cette maladie en Tunisie afin de l'endiguer.
"Il n'existe pas de justice sociale dans le secteur de la santé", a estimé Zarrouk, prenant à
témoin, "la souffrance subie par les patients appartenant à la catégorie sociale précaire pour
décrocher un rendez-vous médical ou pour accéder à la médication", a-e-t-elle déploré.
"Les patients cancéreux en Tunisie sont confrontés à une mort lente en raison des très longs
délais d'attente pour les rendez-vous médicaux , le grand nombre des dossiers médicaux
perdus et l'absence d'une véritable stratégie de lutte contre le cancer et des chiffres
statistiques en la matière", a poursuivi la présidente de l'association.
Elle a dans ce cadre souligné que l'association, fondée il y a 9 ans, reçoit en constance des
plaintes faisant état de la longueur des délais d'obtention de rendez-vous de radiographie, "qui
dure entre une année et une année et demi, outre la disparition de leurs dossiers médicaux".
L'AMC a eu à traiter 3450 dossiers de patients cancéreux, 80% parmi eux sont des femmes
atteintes du cancer du sein, 17% des hommes et 3% d'entre eux sont des enfants atteints de
différents types du cancer.
Pour sa part, Mohamed Hedi Oueslati, directeur général de la santé au ministère de la Santé, a
souligné l'augmentation de l'incidence du cancer en Tunisie, soulignant que la prévalence de
cette maladie en Tunisie "reste inférieure à la moyenne mondiale", a-t-il dit, sans avancer de
chiffres sur ce plan.
S'agissant de la "disparition des dossiers médicaux des malades du cancer", Oueslati a
indiqué qu'"il se peut que cela existe en raison de l'encombrement, ajoutant que le cadre
médical et paramédical ainsi que les pharmaciens font de leur mieux dans les limites des
moyens disponibles "que nous travaillons d'ailleurs à développer", a-t-il indiqué.


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