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Malgré l'ouverture politique, les libertés économiques à la traine
Publié dans L'expert le 29 - 04 - 2021

Qu'a-t-on gagné depuis 2011 ? Quels sont les domaines dans lesquels on a avancé ? Quelles nouvelles libertés nous avons acquis ? Les réponses à ces questions ne sont pas évidentes, mais certainement elles seront négatives. On a certainement gagné en matière de libertés individuelles et politiques, mais malheureusement on a beaucoup perdu en matière de libertés économiques. On a toujours estimé que les libertés politiques sont un préalable pour les libertés économiques, cette théorie n'est pas vérifiée sur le terrain en Tunisie. Une discordance persiste encore entre ces deux processus.
Des avancées relatives sur le plan des libertés politiques et individuelles :
Personne ne peut nier que la Tunisie a beaucoup gagné en matière de libertés politiques depuis 2011, après plus de 23 ans de soi-disant « dictature » tel que qualifiés par plusieurs tunisiens. Depuis 2011, les langues se sont diluées , et on a beaucoup plus de liberté d'expression. Nous avons une presse libre qui n'a pas de tabous, mais qui a beaucoup de maux et plusieurs médias semblent sous l'emprise de certains lobbies politiques et du milieu des affaires. Nos élections sont transparentes selon les standards internationaux, sous le chapeau d'une instance indépendante, mais ce sont aussi des élections entachées par certains dépassements qui représentent des limites réelles à ces résultats. Nous avons une justice indépendante qui est allée jusqu'à mettre des ministres, de hauts responsables de l'administration et des hommes d'affaires influents sous les verrous, mais qui semble être aussi une justice qui fonctionne à la demande et à la tête du client dans certains cas. Nous avons une police républicaine imprégnée des principes de l'Etat de droit, mais qui parfois revient à des réflexes d'antan, avec des prisonniers qui décèdent dans les prisons et sous les coups de matraques.
Comme vous pouvez le constater, sur le plan des libertés politiques et individuelles le tableau n'est pas aussi luisant et des avancées importantes sont encore à faire. Le blocage politique dans lequel se trouve le pays depuis des mois est la manifestation extrême d'un système politique en panne.
Des libertés économiques à la traine :
Dans la théorie économique, les libertés politiques entrainent principalement avec elle les libertés économiques. Or cette théorie n'est pas confirmée dans le cas de la Tunisie, puisque nous avons réalisé quelques avancées au niveau politique mais les libertés économiques sont encore à la traine.
Le dernier rapport publié par le Think Tank « Heritage Foundation » sur les libertés économiques témoigne, chiffres à l'appui de ce décalage étrange et contre nature.
Selon le rapport publié au mois de Mars dernier, le score de liberté économique de la Tunisie est de 56,6, ce qui fait de son économie la 119ème plus libre de l'indice 2021. Son score global a augmenté de 0,8 point, principalement en raison d'une amélioration de la santé budgétaire. La Tunisie est classée 10ème sur 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, et son score global est inférieur aux moyennes régionales et mondiales.
Il faut dire que la Tunisie a réussi à améliorer son classement par rapport à 2020, puisqu'elle été classée à la 128ème place sur un total de 180 pays, avec un score de 55,8.
Cette année, l'économie tunisienne est restée dans les rangs de la plupart des pays non libres où elle est depuis plus d'une décennie, malgré les espoirs de libéralisation significative suscités par le printemps arabe de 2011. Le chemin le plus rapide vers une plus grande liberté économique exigerait du gouvernement qu'il remédie aux lacunes en matière de fiscalité, de liberté financière, d'efficacité judiciaire et d'intégrité gouvernementale.
Les droits de propriété garantis sont respectés, mais la protection des droits de propriété est vulnérable à la corruption. Le pouvoir judiciaire est généralement indépendant, mais la réforme judiciaire est au point mort. La corruption est endémique à tous les niveaux du gouvernement et d'application de la loi. Les hauts fonctionnaires agissent en toute impunité. Les efforts de lutte contre la corruption promis lors du printemps arabe ont été mis en œuvre faiblement, voire pas du tout.
Le taux d'imposition le plus élevé sur le revenu des particuliers est de 35% et le taux d'imposition le plus élevé sur les sociétés est de 25%. Les autres taxes comprennent les taxes sur la valeur ajoutée et les droits de mutation immobilière. La charge fiscale globale équivaut à 31,2% du revenu intérieur total. Les dépenses publiques ont représenté 31% du PIB au cours des trois dernières années, et les déficits budgétaires ont représenté en moyenne 4,8% du PIB. La dette publique équivaut à 71,1% du PIB.
La Tunisie souffre actuellement d'une fuite des cerveaux, car beaucoup de personnes possédant des compétences spécialisées partent chercher du travail ailleurs. Le gouvernement continue de faire face à la pression des prêteurs étrangers pour réduire les subventions énergétiques, qui, selon les prévisions du FMI, consommeraient 1,7% du PIB en 2020.
En matière d'ouverture des marchés, la Tunisie a sept accords commerciaux préférentiels en vigueur. Le taux tarifaire moyen pondéré en fonction des échanges est de 9,1 pour cent avec 13 mesures formelles non tarifaires en vigueur. Les avantages globaux du commerce restent compromis par d'autres lacunes institutionnelles. Malgré l'adoption de codes d'investissement révisés qui offrent plus de flexibilité aux investisseurs étrangers, le régime d'investissement global manque d'efficacité et de clarté. Le secteur financier, dominé par les banques, reste fragmenté.
En comparaison avec des pays similaires, la Tunisie est à la traine. Elle est moins classée en termes de libertés économiques que l'Egypte ou la Jordanie, comme le montre le graphique.
Ce décalage entre les libertés pénalise énormément la stratégie de développement de la Tunisie. Nous assistons aujourd'hui à un modèle qui boite et n'est pas sur ses deux pieds. Un grand travail est à faire au niveau des libertés économiques est des réformes sont à engager, et qui parfois ne coutent pas grand-chose et n'exigent pas des sacrifices énormes.


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