Il n'y a pas à dire: il y a un changement notable dans le ton et la démarche en ce qui concerne la politique qu'entend mener la Maison-Blanche dans ses rapports avec le monde et, notamment, avec les pays que l'ancien président n'avait pas en odeur de sainteté. Au contraire de ce dernier, Barack Obama prend soin de se ménager une sortie au cas où la solution proposée se heurte à des difficultés insurmontables. On en voit l'exemple dans son traitement de l'affaire afghane. D'une part, il affirme sa volonté de renforcer la présence militaire en Afghanistan en y injectant de nouveaux contingents, d'autre part, il admet le principe d'un contact avec les éléments modérés des Talibans. Certes, il le fait par le truchement du président Karzaï, mais c'est tout comme. Et, en même temps, il entend lutter contre la corruption dans le gouvernement afghan en nommant un Premier ministre chargé de contribuer à l'éradication de ce fléau. Ce qui aurait pour résultat d'enlever une épine du pied des forces de l'Otan en isolant les extrémistes dudit mouvement. Il en est de même de son approche du problème du nucléaire iranien. Il garde un ton de fermeté à l'égard des dirigeants du pays et, en même temps, il s'adresse au peuple iranien pour lui présenter ses vœux à l'occasion du Norouz, le nouvel an perse. Et il le fait dans un accent de sincérité qui a quelque peu désarçonné les ayatollahs. Même style en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Tout en prenant la défense d'Israël, la secrétaire d'Etat américaine a tenu à réaffirmer, au cours de son périple dans la région, l'attachement des Etats-Unis à la formule des deux Etats cohabitant dans le même périmètre. Evidemment tout cela n'est pas du goût de Natanyahou. Et il est fort probable qu'Israël soit confronté à une équation difficile à gérer.