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Commerce international
Publié dans L'expert le 30 - 04 - 2009

La piraterie en mer qu'on croyait une pratique révolue et enterrée dans les livres d'histoires et les films hollywoodiens, est en train de revenir en force sur la scène mondiale. Fini le temps des pirates tenant une épée, avec une jambe en bois après un combat avec un requin, une bande couvrant son œil gauche, et une main en acier avec crochet. Les pirates des temps modernes sont aujourd'hui équipés de lance roquettes, de klash, et de grenades.
Ils ont même le téléphone par satellite. Le développement de ce phénomène a un grand impact sur l'économie mondiale, et surtout les échanges commerciaux. Comme s'il ne manquait que cela à l'économie mondiale ! Après des turbulences géopolitiques, des catastrophes naturelles, une crise financière suivie d'une crise économique, voici que vient la piraterie en mer pour planter le dernier clou dans le cercueil de la croissance économique. Coup de projecteur sur un phénomène qui s'est imposé sur la scène internationale, et qui vient juste d'être détrôné par la grippe porcine.

Une évolution considérable des actes de pirateries :
Selon les chiffres de l'Organisation Mondiale du Commerce, les échanges commerciaux ont subi un coup de frein sous l'effet de la crise économique mondiale. La baisse serait de 6.8%, et 2009 a démarré sous de mauvais signes. L'activité du commerce mondial a subi aussi cette baisse sous l'effet de l'évolution considérable des actes de piraterie en mer ces derniers mois. 90% des échanges commerciaux mondiaux se font en mer, à travers 12 à 15 millions de cargo et container.
Selon le Bureau International Maritime plus de 2400 actes de pirateries ont été enregistrés entre 2000 et 2006, soit une moyenne de 325 actes par an. Sur la période entre 1994-1999, la moyenne annuelle était de 209 actes de piraterie par an. Les chiffres de 2008 font état de 293 attaques de navires, 49 capturés, 889 marins pris en otage, 11 tués, 21 disparus et présumés morts.
Selon certaines estimations, la piraterie en mer coûterait entre 13 et 16 milliards de dollars chaque année.
Nous avons pu constater ces derniers mois la croissance des actes de pirateries, surtout au niveau du Golfe d'Aden en partance de la Somalie. Les troubles politiques et armés dans ce pays ont favorisé le développement de cette activité, très lucratives pour les pirates.

Les eaux troubles de la piraterie :
En me penchant sur l'analyse du dossier de la piraterie maritime, je n'imaginais pas trouver d'autres lieux de développement de cette activité. Croyons que c'est seulement dans les pays pauvres tel que la Somalie qu'on trouve des gens pauvres cherchant la rançon. En effet, il existe plusieurs mers très dangereuses pour l'activité maritime des navires commerciaux. Outre la Somalie, la piraterie maritime est très répandue dans les zones suivantes:
Au Nigéria on compte 20% des actes de piraterie recensés en 2008,
Indonésie,
Tanzanie (au niveau de l'océan indien)
Bangladesh,
Malaisie,
Pérou
Ces zones sont surtout réputées pour être des zones de conflits, ou pauvres, ou constituant un passage obligé pour les navires commerciaux.
La Somalie détient actuellement le record absolu des actes de piraterie dans le monde, avec 40% des actes réalisés en 2008. Plusieurs navires traversent chaque jour le canal de Suez à travers le Golfe d'Aden, ce qui fait allécher les pauvres pêcheurs somaliens. On compte 20.000 à 30.000 navires chaque année. Les pirates sont équipés de fusils et d'armes légères et demandent des rançons atteignant des millions de dollars, selon la cargaison kidnappée. Ces kidnappeurs, pourtant sous-équipés, mènent une véritable guerre contre des navires de guerre venant d'autres pays pour assurer la sécurité de la zone, tel que ceux des Etats-Unis, de la Chine, de France ou de Grande Bretagne. La dernière bataille en date, est celle de la libération du commandant américain Philips, et qui a été accueilli en héros.

L'impact de la piraterie en mer sur les contrats d'assurance :
Si le risque augmente, l'assurance du risque augmente en conséquent. C'est une règle en or chez les assureurs. Les risques du passage des bateaux dans les zones menacées de piraterie surtout pas loin des côtes somaliennes, sont devenus énormes, et les assureurs ont augmenté les coûts de leurs assurances. En effet, les chiffres attestent d'une décuplation en un an des contrats d'assurances. Les primes de risques sont passées de 900 dollars à 9000 dollars et parfois 30.000 dollars selon la cargaison. Aujourd'hui, le coût d'assurance d'un trajet via le golfe d'Aden peut coûter jusqu'à 40.000 dinars tunisiens. Cette hausse des coûts d'assurance peut se refléter au niveau des prix des produis acheminés.
Profitant de cette situation de crise, comme à l'accoutumer, les assureurs ne manquaient pas d'imagination. Ils proposent de nouveaux types de contrats adaptés à la situation. En effet, les pratiques de l'assurance dans le monde, assurent la cargaison, le bateau et l'équipage. Avec la prolifération de la piraterie, de nouveaux types de contrats sont apparus avec des tarifs établis « à la pièce ». Les nouveaux risques couverts sont le paiement de la rançon, l'acheminement de l'argent aux ravisseurs, le manque à gagner lors de l'immobilisation du navire par les pirates, l'assistance pour gérer la crise en cas de kidnapping,…

L'impact de la piraterie en mer sur le canal de Suez :
L'Egypte est le pays le plus touché par la crise de la piraterie en mer. En effet, le passage obligé par le canal de Suez a baissé de cadence d'environ 25% durant les derniers mois, une baisse jamais enregistrée depuis 5 ans. Les recettes pour le gouvernement égyptien ont ainsi considérablement baissé de l'ordre de 20%. Au mois de janvier 2009, les recettes étaient de 333 millions de dollars contre 415 millions de dollars pour la même période une année auparavant.
Il faut rappeler que 90.000 millions de tonnes de marchandises transitent chaque année par le canal de Suez ce qui représente 7.5% du commerce mondial. Les recettes journalières pour le canal de Suez sont de l'ordre de 15 millions de dollars, soit 5 milliards de dollars par an.
L'Egypte n'a pas montré une motivation très forte pour la lutte contre la piraterie en mer. Elle s'est juste contentée d'abriter une réunion des pays concernés et qui n'a débouché à rien. Elle est appelée aujourd'hui à jouer un rôle plus actif pour garder la pérennité des recettes du canal de Suez, et qui sont, en ces temps de crise, une source non négligeable.

Les opportunités à saisir pour la Tunisie :
Comment la Tunisie peut elle profiter de cette situation ? Difficile de l'imaginer pour certains, mais il y a une réelle occasion. En effet, notre pays est en plein cœur de la méditerranée, et peut constituer une plateforme importante pour le transit des marchandises vers des pays de l'Afrique saharienne, et vers la Libye et l'Egypte. Notre pays envisage la réalisation d'une zone d'activité logistique au port de Rades. Un projet, dont l'idée date depuis des années sans qu'il soit réalisé. Les dernières informations font état d'un premier appel d'offres pour une concession et qui n'a pas trouvé d'échos auprès d'investisseurs. Un autre appel d'offres sera lancé incessamment après aménagement du cahier des charges actuel. Une autre ZAL sera aussi lancée au niveau de Jbel Ouest, et ce conformément à une étude réalisée par le Ministère de l'Equipement et de l'Habitat sur les zones d'activités logistiques potentielles en Tunisie. Il et important d'accélérer la réalisation de la ZAL de Rades pour profiter de la baisse d'activité dans le canal de Suez de l'ordre de 45% (à ce jour), et les risques maritimes qui grandissent.
Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres.


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