La conférence des ministres africains des Finances et de l'Education qui se tiendra à Tunis, du 15 au 17 juillet 2009, traitant le thème «Soutenir la dynamique éducative et économique en Afrique dans le contexte de la crise économique financière mondiale» a été présentée hier au siège de l'ATCE par le comité organisateur. La conférence réunira une cinquantaine de ministres en provenance d'une trentaine de pays, autour de cette préoccupation majeure: Comment, dans un contexte de récession économique mondiale, préserver à la fois les progrès réalisés dans le domaine de l'éducation et faire en sorte que les investissements futurs contribuent à maintenir, voire à accélérer, la croissance économique et le développement social en Afrique? La rencontre est organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque Mondiale (BM) et l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA) avec le soutien des partenaires de l'initiative de mise en œuvre accélérée (IMOA) de l'Education pour tous (EPT).
En effet, la récession mondiale met en péril les avancées majeures dans le domaine de l'éducation réalisée durant la dernière décennie par la plupart des pays africains. Pour la majorité d'entre eux, la pression sur les budgets nationaux et les revenus des ménages rend plus difficile la mobilisation des ressources internes et externes requises pour préserver et augmenter les investissements destinés à l'éducation, depuis le primaire jusqu'aux niveaux supérieurs. La crise financière actuelle risque également de faire échouer les efforts de nombreux pays qui cherchent à ajuster plus étroitement les enseignements secondaires et supérieurs aux besoins de l'économie. Ces efforts – qui visent à doter la main d'œuvre de compétences dans les domaines des sciences et de la technologie – sont pourtant indispensables pour répondre aux besoins des entreprises africaines et les rendre compétitives au niveau mondial. La situation économique difficile engendrée par la récession compromet aussi la réalisation des objectifs d'Education Pour Tous (EPT) et ceux de la deuxième décennie pour l'éducation de l'Union africaine. Dans ce contexte de resserrement des budgets et de faible croissance et d'aide extérieure diminuée et imprévisible, il est indispensable que les investissements vers l'éducation soient utilisés le plus efficacement possible afin qu'ils bénéficient à tous et contribuent à la croissance et à l'augmentation de la productivité. La conférence sera une plateforme de dialogue et d'échanges entre ministres et avec leurs partenaires. Structurés autour de l'idée force «interdépendance entre éducation et croissance économique», ils seront l'occasion d'envisager une vision plus holistique du développement du capital humain. Une telle approche vise à offrir aux enfants et aux jeunes Africains la possibilité de bénéficier d'une éducation de base de qualité et de poursuivre leurs études et à permettre aux futurs employeurs de disposer d'une main-d'œuvre éduquée et compétente. Cinq thématiques clés seront explorées par la conférence à l'instar du leadership politique que doivent exercer conjointement les ministres des Finances et de l'Education pour développer des stratégies qui assureront un développement économique et social durable: les stratégies à mettre en œuvre pour le financement à long terme des investissements de l'éducation et de la formation, le déploiement plus efficace et équitable des ressources publiques, la coopération entre pays africains autour des priorités éducatives et le renforcement de l'impact de l'aide extérieure sur l'éducation et l'économie. Outre les ministres africains des Finances et de l'Education, seront également présents des acteurs clés tels que l'Union africaine, les Communautés Economiques Régionales, l'UNESCO et l'UNICEF, diverses organisations de la société civile, l'Initiative de mise en œuvre accélérée (IMOA), la Commission européenne ainsi que des agences bilatérales de développement. A ce niveau, il est opportun de rappeler que la conférence sera ouverte dans l'après midi du 15 juillet par Mr Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD). Un communiqué sera transmis à l'issue de la conférence.