Il est admis que la conjoncture économique actuelle en général et l'affaire des subprimes en particulier, ont entraîné plusieurs réformes et stratégies de régulation d'ordre financier, managérial et organisationnel. De nouveaux enjeux s'imposent et de nouveaux défis se font jour! La Tunisie, comme tout autre pays en voie de développement, est appelée à mieux réagir face à ce dilemme pour minimiser les répercussions de la crise actuelle et en sortir avec de moindres dégâts. Comment faire pour fixer les «Exiting strategy» du contexte de crise et comment réagir pour saisir les opportunités offertes? La réponse est assez simple: le tissu économique tunisien est appelé à être mieux réactif, productif et compétitif à la fois. Outre les ménages, les administrations publiques et les entreprises privées doivent se mettre sur la même longueur d'onde, s'entendre et apprendre à travailler en commun.
L'administration, en tant que prestataire de services, l'entreprise en tant que créatrice de richesse, d'emplois et de valeurs ajoutées et le citoyen en tant que principal contribuable et consommateur, forment ensemble un circuit économique homogène. Ils doivent donc assumer leurs responsabilités et, faire honneur à leur citoyenneté, à leur tunisianité.
L'administration aux services des ménages! Innombrables sont les défaillances de l'administration tunisienne malgré les progrès enregistrés durant ces dernières années. La qualité d'accueil reste toujours le maillon faible de la chaîne et le citoyen peine à obtenir ce qu'il veut. En effet, les procédures administratives restent toujours lourdes et pénibles et le plus révoltant c'est qu'elles sont parfois accélérées par une simple intervention. La facilité d'accès, la rapidité et l'efficacité, ainsi que la capacité d'écoute des usagers sont des faiblesses à mentionner. De ce fait, il est opportun de signaler l'importance d'appliquer une démarche qualité au sein des administrations publiques afin d'accélérer les procédures et améliorer les services. La culture numérique et l'administration à distance sont des initiatives ambitieuses et courageuses, mais elles ne peuvent aboutir puisque les sites web ne sont pas mis à jours et ne sont pas adaptés aux exigences des utilisateurs. A cet égard, la mise à niveau de l'administration s'impose plus que jamais. Le citoyen doit être bien servi, bien écouté et bien accueilli. Le cas des structures d'appui à la création d'entreprise illustrent ce qu'on vient d'avancer. Au niveau de ces structures les procédures sont encore pénibles. Les jeunes promoteurs peinent à monter leurs propres projets, pire, ils laissent tomber leurs idées de projets dans la plupart des cas. A ce propos, il convient de signaler que les entreprises tunisiennes en général et les PME en particulier souffrent à plusieurs niveaux. Les procédures douanières sont lourdes et le trafic au niveau portuaire s'en ressent. De plus, la relation banque-entreprise est marquée par un conflit d'intérêt: les banquiers, de nature allergique aux risques, sont de plus en plus exigeants et les entreprises trouvent des difficultés majeures pour obtenir le financement nécessaire pour des besoins parfois vitaux.
L'entreprise entre la notion de profit et la citoyenneté! Au sujet des entreprises tunisiennes, plusieurs remarques sont à relever. Le style de management adopté dévalorise les ressources humaines et néglige la notion d'équité au sein du milieu de travail. A ce propos, on cite la fracture connue entre le niveau opérationnel et stratégique. Le patron est l'homme à tout faire et il pratique à la fois la bureaucratie, l'autocratie… pire il ce tendance à toujours demander l'aide étatique. Ceci nous mène à rappeler les avantages d'une démarche de citoyenneté des entreprises: une entreprise citoyenne respecte son environnement, valorise son personnel et s'implique dans les actions sociales afin de renforcer le rôle joué par la société civile! Où en sont nos entreprises?