Compte tenu de la conjoncture économique actuelle, caractérisée par l'affaire des subprimes et l'entrée en vigueur des accords de l'OMC, l'économie tunisienne est appelée à mieux réagir face à ce dilemme ! Ainsi, composé dans sa majorité de PME, le tissu économique tunisien fait mieux que résister malgré les défaillances signalées. A cet égard, plusieurs solutions de sortie de crise se présentent. Ces solutions peuvent être managériales et même organisationnelles. La gestion de la chaine de valeur figure comme l'une des solutions simples et efficaces. Ce concept, est un outil fondamental pour faire un diagnostic de l'avantage concurrentiel ou pour découvrir les moyens d'en acquérir un et de le conserver. Hélas, le concept de « supply chaine management » reste inconnu à l'adresse par la majorité des PME tunisiennes ! Introduit par Michael Porter dans son ouvrage "L'avantage concurrentiel"(Porter 1986, p52), le concept de la chaîne de valeur permet de décomposer l'ensemble des activités de l'entreprise en séquences d'opérations élémentaires afin de détecter et identifier les sources d'avantages concurrentiels potentiels, chose qui permettra de mieux gérer les impasses et d'améliorer la productivité et la compétitivité de nos entreprises. De ce fait, la gestion de la chaine de valeur se présente comme un atout majeur pour les PME afin de mieux gérer ses ressources, de préserver ses avantages concurrentiels et d'en acquérir de nouveaux. Selon Porter il ya neuf catégories génériques d'activités à identifier ,: infrastructure globale de la firme, gestion des ressources humaines, développement technologique, approvisionnements, logistique interne et externe, production, commercialisation et vente, ainsi que les services. Pour les PME tunisiennes c'est le développement technologique ainsi que la gestion des ressources humaines, épine dorsale de toute activité, qui peuvent être sources de compétitivité et de productivité. Hélas, l'aspect humain est dévalorisé dans la majorité des cas, la notion d'équité peine à exister dans les couloirs des PME. En outre, innombrables sont les défaillances signalées au niveau des PME tunisiennes ! A ce propos, on cite les problèmes de la logistique interne et externe. La chaine logistique reste toujours un maillon faible de la chaine et les problèmes de rupture de stock existent encore. L'optimisation à tous les niveaux n'est cependant pas possible du fait des ressources forcément limitées de toute entreprise. Par ailleurs elle n'est pas forcément requise : la concentration sur les facteurs-clés de succès est souvent suffisant. Au sujet de la commercialisation, il convient de signaler que nos PME souffrent de positionnement, pire les stratégies géomarketing adoptées sont orientées vers le marché européen, alors qu'il existe plusieurs opportunités d'affaires et de commerce à l'instar du marché africain et des pays du golfe… ! De ce fait, il est clair que si la chaine de valeur présente des insuffisances, les avantages concurrentiels ne seront pas bien identifiés et la PME risque de supporter des surcoûts énormes. Or, appliquer une démarche de la chaine de valeur, n'est pas si difficile que ça. Il suffit de valoriser l'aspect humain et d'appliquer une notion d'équité entre les différents agents. De telle démarche, aura sans nul doute des effets positifs sur le déroulement du travail et le respect des procédures. La motivation de l'ensemble du personnel, ouvriers, cadres moyens ainsi que cadres supérieurs, s'impose pour renforcer et consolider la dynamique d'une approche orientée de plus en plus vers l'être humain. Nos responsables et gérants des PME, sont invités à bien gérer leurs ressources et bien identifier les opportunités d'affaires tout en tenant compte de l'efficacité, l'efficience et la pertinence des résultats réalisés. Ce ci n'est réalisable que par la pratique d'une gestion de la chaine de valeurs afin de mieux gérer les ressources et identifier les avantages concurrentiels. En somme, il est opportun de signaler que la chaine de valeur fut un concept initiateur d'innovation et de veille stratégique, chose que nos PME oublient et où elles connaissent un déficit majeur.