Etrange destin que celui du Pakistan, pays artificiel censé abriter les musulmans indiens quand avait été décidée la partition du sous-continent en 1947. La foi des habitants du nouveau pays était telle que l'on pensait avoir trouvé, là, la solution appropriée aux problèmes posés par l'indépendance de l'Inde après plusieurs siècles de joug anglais. Mais très vite on dut déchanter. La partie orientale du pays, le Bengale s'est séparée de la partie occidentale qui est le Pakistan actuel. Après un règne de généraux, Ali Bhuto, et fondateur de l'actuel Parti populaire du Pakistan fit naître un espoir de démocratie. Son renversement et son exécution par un autre général signa le retour de la dictature militaire. Mais de nouveau l'espoir renaissait avec la mort du dictateur et la nomination de la fille de Bhutto, au poste de Premier ministre. Pendant plusieurs années, le régime eut à souffrir de luttes politiques incessantes entre mouvances islamiques, partis démocrates et, bien entendu, l'armée toujours présente. Puis retour à la case départ avec l'avènement du général Pervez Moucharraf, en qui les Américains ont mis leur confiance après les attentats du 11 septembre. On connaît la suite. Moucharraf a été obligé de démissionner. Entretemps, le symbole de la démocratie, Benazir Bhutto est assassinée. Et c'est son veuf, Asif Ali Zardari, qui reprend le flambeau en accédant à la présidence de la République islamique du Pakistan. Ce retour sur les événements antérieurs permet de comprendre le lourd héritage qui échoit à ce dernier. De nombreux défis l'attendent. Tout d'abord au niveau personnel. Il doit, en effet, se défaire de la sulfureuse réputation d'homme d'affaires corrompu qui lui est collée. A un autre plan, il a à remettre en marche la machine économique, caractérisée par un inquiétant passage à vide qui a profondément érodé le pouvoir d'achat du citoyen. Mais cela n'est rien devant la menace que font peser sur lui les membres de la Ligue islamique emmenée par Nawaz Sharif. Et surtout la menace des islamistes qui se s'agitent beaucoup aux frontières avec l'Afghanistan et que l'on appelle maintenant les Talibans pakistanais. Ils ont à leur actif un tragique bilan : 1.200 morts, en plus d'un an. Enfin, il y a les Américains. Quel que soit le président qui sera investi le 4 novembre prochain, Washington mettra toutes ses forces pour éradiquer le terrorisme. Même si on considère, dans certains américains, que la solution militaire n'est pas la